Les prisons imaginaires : seize estampes de Piranesi


"Giovanni Battista Piranesi, dit Piranèse, né à Mogliano Veneto, près de Trévise, appartenant alors à la République de Venise, le 4 octobre 1720, baptisé le 8 novembre en l'église Saint Moïse et mort à Rome le 9 novembre 1778 (à 58 ans), est un graveur et un architecte italien. Les Prisons imaginaires sont une série d'estampes publiée pour la première fois en 1750. La première édition comporte 14 gravures et la seconde édition publiée en 1761, en comporte 16". Extraits de wikipédia.

Aucune des planches de la seconde édition ne porte de titre. Toutefois, des titres conventionnels leur ont été attribués à partir des principaux éléments représentés :

I - Frontispice
II - L'Homme au supplice (ajout de la 2e édition)
III - La Tour ronde
IV - La Grande galerie
V - Les Reliefs de lions (ajout de la 2e édition)
VI - Le Brasier fumant
VII - Le Pont-levis
VIII - L'Escalier aux trophées
IX - La Roue géante
X - La Plate-forme aux prisonniers
XI - L'Arche aux gradins ou L'Arche à parure de coquillage
XII - Le Chevalet
XIII - Le Puits
XIV - L'Arche gothique
XV - Le Pilier au réverbère
XVI - Le Pilier aux chaînes

« Si ces Prisons longtemps relativement négligées attirent comme elles le font l'attention du public moderne, ce n'est peut-être pas seulement, comme l'a écrit Aldous Huxley, parce que ce chef-d'oeuvre de contrepoint architectural préfigure certaines conceptions de l'art abstrait, c'est surtout parce que ce monde factice, et pourtant sinistrement réel, claustrophobique, et pourtant mégalomane, n'est pas sans nous rappeler celui où l'humanité moderne s'enferme chaque jour davantage, et dont nous commençons à reconnaître les mortels dangers. » Marguerite Yourcenar, Le cerveau noir de Piranèse, 1959

 « La véritable horreur des Carceri est moins dans quelques mystérieuses scènes de tourment que dans l'indifférence de ces fourmis humaines errant dans d'immenses espaces, et dont les divers groupes ne semblent presque jamais communiquer entre eux, ou même s'apercevoir de leur respective présence, encore bien moins remarquer que dans un recoin obscur on supplicie un condamné ». Marguerite Yourcenar, Le cerveau noir de Piranèse, 1959

 

« Ce n’est pas une ébauche, un soupçon, un nuage, ni ouï-dire, ni complot. Ce sont les signes d’un trésor, ou bien les chiffres d’un langage secret. N’entre pas ici qui le veut. On apprend à lire, à déchiffrer, à pénétrer. On entre dans un monde lourd et trapu. On y apprend à voir. On y découvre des vestibules, des escaliers et des couloirs. On y apprend le sens du labyrinthe et à toucher les pierres qui faisaient peur. Mais dans un silence habité une odeur de soleil s’installe. Chacun s'élève lentement et va de palier en palier toujours plus haut, là où les salles sont les plus vastes, On y apprend encore. Comme au-delà des murs le chantier se poursuit, galeries et corniches conduisent jusqu’au seuil qu’il faut franchir. Après, on y apprend toujours à déchiffrer, à lire... » Seghers Pierre (1993). Piranèse , Ides et Calendes

 

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