débats sur un forum cinéma :
> J'essaye de comprendre pourquoi Kubrick etait
> obsedé à ce point par Napoleon. Si quelqu'un à une
> reponse.

Extraits de textes divers.

- «Stanley s'intéressait énormément à Napoléon parce que
c'était un homme avec un grand talent et un énorme
charisme qui a échoué vers la fin de sa carrière,
simplement en raison de ses émotions et de sa vanité», a
expliqué Jan Harlan.

- "Préparant déjà, à l'époque, son Napoléon, projet alors
non annoncé et qu'il finit par abandonner, il m'interrogea
sur les thèses des différents historiens du Premier
Empire. Par chance, j'avais une assez bonne connaissance
de l'Histoire, ma première vocation, et je pus lui parler
des travaux de Thiers et de Madelin, comme des marxistes
Tersen ou Soboul. Non sans naïveté et involontaire
insolence, je lui fis remarquer que le sujet avait déjà
inspiré nombre de réalisateurs, et je m'interrogeai sur
son désir d'ajouter un titre nouveau à une filmographie
déjà imposante... Il me défia alors de lui citer une
oeuvre qui m'ait donné vraiment satisfaction. Je lui fis
la remarque attendue de tout cinéphile qui se respecte :
le Napoléon d'Abel Gance. "Pensez-vous, me rétorqua-t-il
en substance, qu'un Marat s'épouillant et un Robespierre
talqué rendent compte de ce que fut la Révolution
Française, et le film vous a-t-il fait comprendre pourquoi
Napoléon fut le plus grand stratège de tous les temps ? "
Il m'avoua avoir adoré le triple écran et les astuces
techniques, comme celle de placer une caméra dans un
ballon captif pour filmer certaines scènes d'action, mais,
de toute évidence, l'image chez Gance ne renvoyait pas,
pour lui, à l'idée, selon un processus qui fut une des
bases de son esthétique cinématographique. Ce bref échange
m'avait aussi offert une clé pour comprendre sa
personnalité singulière. Ses films étaient
l'accomplissement de ses rêves de cinéphile réaliser ce
qu'il n'avait pas encore vu sur un écran, parvenir à ce
que chaque film fasse éclater les limites d'un genre et le
renouvelle, surprendre le spectateur par la radicalité
d'un autre regard sur le monde. (michel Ciment)