Un débat très mouvementé a eu lieu au sujet du film Eyes Wide Shut, et sur l'idée que ce film est un chef d'oeuvre, un film culte qu'on ne peut critiquer sans arguments valables. La réaction qui suit illustre à quel point le clivage peut être important entre cinéphile passionné et amateur de cinéma et profane. Voir aussi le dossier : qu'est-ce q'un film culte ?

De: Keyser Soze
Sujet: Débat Kubrick/Eyes Wide Shut
A: ici on parle ciné...
Date: 13/08/01

salutations,
 

ca fait près d’un ans que je deserte le forum parceque je
n'ai absolument pas le temps de m'y investir depuis mes
petits pepins perso de connexion.
Celà dit, j'ai toujours lu ac interet les débats, les
interventions des un et des autres. C'est souvent
pertinent, pas toujours malheureusement, mais hautement
enrichissant et très instructif surtt qd on a encore bcp a
apprendre pour se forger une solide cinéphilie que certains
ont déjà ici...
 

Quelques un d'entre-vous savent très bien que Kubrick, moi,
je lui voue un culte sans borne. il représente pour moi le
génie cinématographique tel qu'il n'existera plus jamais,
probablement. Kubrick, c'est pour moi le michel-ange du
cinéma, un homme qui dépasse toutes les limites d'un genre,
qui renouvelle ces mêmes genres. quelqu'un qui se consacre
corp et âme a sa passion du cinéma. quelqu'un qui a un sens
de la mise en scène que personne n'a. Cela ne veut pas dire
que vois Kubrick comme le seul génie du 7° art mais celà
veut dire que le cinéma de Kubrick est unique et qu'il se
démarque de tous les autres sans doute possible.
Kubrick n'a aucun antécédent même si, selon moi, la
fluidité de sa mise en scène est très comparable avec celle
toute aussi étourdissante de celle de max Ophuls, autre
génie certain mais aussi certainement autant incomparable
que Kubrick...
de même, Kubrick n'a aucune décendance. La plupart des
cinéaste de la génération Spielberg/de Palma/scorsese
revendique l'influence de Kubrick sur leurs oeuvres mais ce
n'est qu'un influence. Ils sont sus trouver chacun un style
propre et toujours incomparable.

J'ai cité quelques nom de cinéastes autres que kubrick
pour, aussi, dire que des cinéastes de génie, il y en a
plein. Tous sont très différents les uns des autres et les
cinéphiles en admires certain et les autres nom.
Wenders, Von Trier, Godard sont très hautement considérés
il faut le reconnaitre, ils resteront dans les livres
d'histoire du ciné comme des cineaste majeurs et pourtant,
quelques un d'entre-vous ne supporte que peu leurs travaux.

Il est donc légitime de ne pas aimer le cinéma de kubrick
mais il aussi absurde de refuser d'admettre son génie, ou,
tout au moins, son habileté a produire un cinéma d'art de
grande qualité.

Sincèrement, y'a t'il qqun aujourd'hui qui pourrait se
permettre de critiquer Zola ou Balzac et de dénigrer le
statut de leurs oeuvres. Moi le premier je ne suis pas
forcément très envouté par leurs univers mais je pense
avoir raison de ne pas non plus cracher sur leurs oeuvres.

J'ai vu sur ce forum une phrase de ce type : neme dite pas
que kubrick n'était pas capable de voir la médiocrité de
Eyes Wide Shut".

Je ne peux franchement pas admettre pareil propos qui
d'ailleurs me paraissent très prétentieux.

Pourquoi ne pas essayer plutot d'exposer son point de vue
en argumentant pour dire "moi j'ai pas aimer ews" ? C'est
tellement plus simple...

J'avoue n'avoir pas encore suivi toute l'évolution du
débat, puisque le temps me manque vraiment. J'espère donc
ne pas etre totalement hors sujet. De même, j'espère
n'avoir vexé personne, ce n'est absolument pas mon
intention, mais je dis ce que je pense.

Pour terminer, voici un texte que j'ai écrit il y a près de
deux ans quelques jours après avoir vu EWS pour la
troisième fois en salle. Je pense encore aujourd'hui tout
ce que j'ai écrit et ce même si ma vision du ciné a evolué
depuis et que mon regard sur EWS bénéficie maintenant de
plus de recul.
C'est maladroitement écrit mais très sincère :

EYES WIDE SHUT ou l'exploration des sentiments humains, de
l'inconscient et de l'inconscience. Tout ça par le biais
d'images mises en mouvement réalisées par Stanley Kubrick
en personne.

D'après Arthur Schnitzler, romancier favoris de Sigmund
Freud, Kubrick nous propose sa vision de l'exploration des
tréfonds de l'inconscient universel à tt le monde.
Jalousie, obsession sexuelle, désir, fidélité, envie,
interprétation des rêves et fantasmes, honnêteté… tt est
passé au crible.

Chaque mot est réfléchit. Chaque phrase est pensée. Chaque
réplique à une signification. Croyez-vous qu'il soit le
fruit du hasard que Stanley Kubrick et Frédérique Raphaël
offrent la possibilité à Nuala d'"emmener" Bill "au bout de
l'arc-en-ciel" et, de revoir ce même Bill chercher plus
tard un costume au magasin "Rainbow". Non, je ne crois pas.
Les notes de piano, magistrales, raisonnent comme pour nous
avertir du danger qui approche et menace Bill.
La palette des couleurs est étalé d'une façon inhabituelles
et extraordinaire offrant à la photographie une majesté
supplémentaire. Rouge/noir/jaune au château.
Jaune/bleu/vert chez Bill. Tt est nuances et contrastes.
La musique, outre les notes de piano, instaure un climat et
une atmosphère qui confère au film un aspect mystérieux
extrêmement intrigant. Comment qualifier cette splendide
musique d'ambiance que l'on entend pdt la cérémonie
précédent l'orgie. C tt simplement envoûtant.
Cette même cérémonie mise en scène (je parle de la façon dt
cette cérémonie est orchestrée par les investigateur de
cette "fête") d'une façon incroyable.

Bill explorant les couloirs du château explore en fait
autre chose : sa conscience. Sa conscience soumise à ts les
fantasmes depuis les révélations de sa femme. Voir et
entendre ses masques parler ss remuer les lèvres ancre là
encore un certain effet mystérieux. Comme pour démontrer
que cette vérité cachée doit rester secrète. Prisonnière
des murs du château et des masques. Malgré les explication
finales de Ziegler, il est tt a fait certain que
la "mascarade" n'a jamais eu lieu. Quand Mandy se retire
une dernière fois, après avoir sauver Bill de son destin,
en compagnie d'un homme au masque de corbeau, on comprend
très bien que c vers sa mort qu'elle se dirige. Et peu
importe les explications de Ziegler.

Je reviens au début où Alice se fait aborder par un chic
hongrois exposant sa vision du mariage et de l'adultère.
Elle, montrant, d'un geste de la main magnifique, sa main
et son alliance, comme pour faire comprendre son respect et
sa fidélité pour son mari. Fidélité qui vole en éclat
lorsque, sous l'effet d'un joint, elle raconte ses secrets
inavoués par le biais de murmures prononcés lentement mais
à l'impact tellement fort que ses mots raisonnent aussi
fort ds la tête de Bill que ds la notre.

J'en viens maintenant à la mise en scène qui se passe de
commentaires. Une symétrie parfaite et constante ds l'image
et aussi ds la construction narrative. Par exemple,
l'opposition que l'on peut faire en comparant les sourires
si énigmatiques de la fille de Milich envers Bill et,
d'Alice, tjs envers Bill, lorsque lui la contemple aider
leur fille ds ses devoirs. Une construction géométrique
présente, donc, également ds l'image ce qui lui rend tt sa
grandeur visuel. La lenteur des mouvements apporte une
fluidité très belle a ce visuel. Ds le taxi qui l'emmène,
Bill regardant les deux "réceptionnistes" ss les quitter
des yeux. Bill entrant ds le château. Bill rapprochant ses
lèvres de celles de Mandy, à la morgue. Les silences de ces
mouvements, alliés à la lenteur de la mise en images impose
une force et un impact particulier sur le spectateur.

J'en reviens encore à la musique. Cette valse viennoise qui
emporte le spectateur vers cette odyssée bien particulière.
Cette même valse qui revient comme pour nous débarquer de
notre voyage initiatique après qu'Alice ait prononcé le mot
de la fin : "Baiser" C'est ce qu'ils vont faire, mais c'est
aussi le sentiment que ressent le spectateur au sortir de
cette projection. Tous ceux qui ont été réceptifs à la
grandeur de ce film se sont fait avoir. Ils se sont laisser
happer 2H30 durant pendant que Kubrick jouait avec notre
inconscience et nos sentiments. Pendant qu'il nous
manipulait. La valse de Chostakovitch revient donc et nous
abandonnes à nos interrogations nbr (et qui vont raisonner
longtemps) que propose le film.

Que dire des acteurs. Leur jeu n'a jamais été aussi juste
et précis. La composition de Kidman est principalement
magnifiée par la scène de ses aveux. Mais tt son
interprétation est brillante. La scène de la première fête
est parfaitement assumé par Nicole qui porte cette scène
sur ses épaules d'une façon magistrale. Tom Cruise, si
déconcertant par sa manière d'incarner un personnage aussi
complexe et ambigu qu'est celui du docteur Bill Harford.
Sidney Pollack, qui incarne un Ziegler d'une manière
époustouflante. Un second rôle de choix, une composition
épatante. Rade Shadebadia. Il incarne Milich, personnage à
la mentalité si parodaxale et changeante qu'elle inspire
presque le sourire. Sa fille Leelee Sobieski, apprentie
prostitué, au visage d'ange et au sourire tt aussi emplit
de mystère que celui de la Joconde. Et enfin Marie
Richardson qui ds un rôle bref insuffle à son personnage
des sentiments là encore contradictoires ou amour pour Bill
et désespoir causer par la mort se mêlent.

Tt est splendeur et splendiosité. EYES WIDE SHUT est un
film unique réalisé de main de maître ac des acteurs ts
aussi géniaux les uns que les autres (je n'ai pas mentionné
les prestation des actrices incarnant Domino et son amie,
mais elles se hissent-elles aussi au niveau de leur
partenaires). Le scénario bien plus malin et complexe qu'il
n'y paraît impose une chose : Voire EYES WIDE SHUT au moins
2 fois pour, apprécier l'ingéniosité du scénario donc, et
pour comprendre la dimension de chef d'œuvre du film.
EYES WIDE SHUT est un film complexe, bizarre. Difficile à
aborder. Passionnant à explorer. EYES WIDE SHUT c'est la
métaphores des sentiments dit amoureux. Des sentiments
éphémères qui disparaissent ac le tps. Le monde que Bill et
Alice se sont crée etait construit sur les bases de l'amour
qu'ils éprouv(ait) l'un pour l'autre. Leur monde s'est
écroulé après la chute d'une façade. Après cela il faut
reconstruire, mais tt ce qui s'est passé entre le moment ou
tt s'est écroulé et le moment ou ils décident de
reconstruire les a grandit. Dorénavant, Alice à peur du
mot "toujours".

Les rideaux retombent. Les notes de piano, les paroles de
Ziegler, d'Alice et aussi de Bill, la valse ce
Chostakovitch continuent eux à raisonner longtemps ds notre
tête.

BENOÎT