Man on the Moon



Man on the Moon (L'homme sur la lune), film de Milos Forman, 1999.

Le film raconte la vie d'un comique américain : Andy Kaufman. Le film trace la vie du célèbre américain iconoclaste, par l'entremise de scènes recréées, notamment à Saturday Night Live et avec David Letterman. On voit aussi l'altercation avec le lutteur professionnel Jerry Lawler. Le film montre bien au téléspectateur le génie d'Andy Kaufman.

Andy Kaufman (personnage réel inconnu des non États-Uniens jusqu'à ce jour) fut et reste une énigme. Ce comique était-il un pur génie, un simple dissimulateur-provocateur de talent ou un vrai fou ? Personne n'a su répondre à la question. Ni ses collaborateurs et amis les plus proches, ni même son épouse (Courtney Love dans le film).

Tout petit déjà, seul dans sa chambre, il donne de vrais shows au... mur (son public) puis à sa petite sœur. Plus tard, il se produit dans des cabarets où ses gags et autres sketchs apparaissent en total décalage avec l'humour standard (ses interventions ne sont jamais politiques, à l'inverse de celles de l'autre grand comedian maudit du pays, Lenny Bruce, cf. Lenny).

Pris sous son aile par un agent, George Shapiro (Dany De Vito) qui deviendra son ami, écrivant ses sketchs avec Bob Zmuda (Paul Giamatti), Andy se révèle vite une sorte d'extra-terrestre déguisé en bombe, à retardement si possible.

Chacune de ses apparitions sur scène ou au petit écran provoque à la fois stupeur, rires, incrédulité. Vite vedette adulée d'une sitcom (situation comedy = feuilleton), il n'hésite pas à torpiller celle-ci. Son but: sortir du personnage qu'il a lui-même construit et, surtout, aller toujours plus loin dans le délire et le "faire semblant".

Il crée ainsi de toutes pièces un autre personnage, Tony Clifton, sorte de monstre de vulgarité se voulant crooner, ivrogne, fumeur (au contraire du "vrai" Andy), l'insulte aux lèvres et... complètement nul ! Seul, George est au courant de la supercherie (après avoir été lui-même "bluffé")...

Andy n'arrête pas de monter des histoires, mais que pour mieux les casser (la fausse mort d'une ex-chorus girl de 80 ans sur scène alors qu'elle refaisait les pas de danse de sa jeunesse), laissant son auditoire tantôt désorienté, voire furieux, tantôt enthousiaste. Ainsi encore, lorsqu'il est invité à se produire dans une Faculté où il est accueilli comme une immense vedette populaire, il refuse de "faire le show" (jouer encore son personnage de sitcom) et préfère lire, de la première à la dernière ligne, "The Great Gatsby" ("Gatsby le magnifique", de Francis Scott Fitzerald) ! Il finit sa lecture devant un amphi quasi vide où ne s'attardent plus que quelques endormi(e)s...

Andy pousse encore plus loin la provocation de mauvais goût en se lançant dans le catch... mixte ! Il se proclame bien sûr le champion du monde de la catégorie. Son affrontement, d'abord verbal puis physique, à la TV et sur un ring, avec un vrai champion de catch (un homme lui aussi et qui joue son propre rôle dans le film), épisode authentique, vaut au film un de ses plus beaux rebondissements !

Mais tout cela ne fait qu'éloigner encore un peu plus la réponse à la question: "Qui était le VRAI Andy Kaufman ?". Sa femme, à qui il vient d'affirmer "Tu ne connais pas mon vrai MOI ", lui rétorque "Mais tu sais bien qu'il n'y a pas de vrai TOI ! ".

Andy Kaufman est une énigme vivante... puis morte. Lorsqu'il tombe malade, beaucoup croient à un gag de plus. Ainsi, une partie de sa famille qui se trouve encore à l'hôpital où elle vient d'apprendre la terrible nouvelle, va jusqu'à se persuader que le docteur, à cause de ses chaussures, fait partie d'un canular monté par Andy ! Et, bien sûr, sa mort ne résout pas le mystère. Certains doutent encore aujourd'hui qu'Andy Kaufman soit bien mort. Et si l'on avait affaire à une arnaque de plus ? D'ailleurs, l'inénarrable Tony Clifton n'a-t-il pas reparu sur scène ?

Ce mystère entourant la vraie personnalité de Kaufman est de loin l'aspect le plus passionant du film. Le personnage lui-même ne dégage guère de sympathie, du fait précisément de ce manque total de repères psychologiques. Ses gags et plaisanteries ne sont pas toujours drôles (loin de là, elles atteignent parfois le degré de nullité absolue) et pourtant Andy Kaufman nous intéresse.

Milos Forman signe une belle mise-en-scène (l'ouverture du film s'inscrit déjà dans les scènes d'anthologie) servie par une distribution sans faille. Bien entendu, tout repose sur la performance d'acteur de Jim Carrey, omniprésent. Celui-ci affirme (propos confirmés par les autres participant au film) s'être totalement identifié à Kaufman. Pendant toute la durée du tournage (et au delà ?) Jim Carrey ne connût pas une seule minute de rupture avec la personne d'Andy Kaufman. La rumeur parle même d'une vraie... réincarnation de l'un en l'autre ! Quoi qu'il en soit, la performance de l'acteur (venant après celle, excellente déjà, de The Truman Show) est remarquable.

Source: Film Wikia

 

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