Source: AFP - vendredi 14 février 2003, 22h28
Les hommes et la guerre: armes du 21e siècle pour cerveaux préhistoriquesDENVER (Etats-Unis) - Les guerres actuelles sont conduites avec des armes de haute technologie mais ceux qui déclenchent les hostilités et mènent les combats fonctionnent avec des cerveaux qui ont peu évolué depuis la préhistoire, ont expliqué vendredi des chercheurs réunis à Denver (Colorado, ouest).
"Nous avons peut-être la technologie nucléaire, mais nous avons encore des cerveaux datant de l'âge de pierre, nos systèmes sociaux et politiques sont lents à s'adapter, comparés au rythme des progrès technologiques", a expliqué l'anthropologue Paul Roscoe, de l'Université du Maine, lors de la réunion annuelle de l'Association américaine pour les progrès de la science (AAAS).
Cerveaux préhistoriques et armes nucléaires sont "une combinaison souvent mortelle dont les dirigeants politiques feraient bien de se souvenir alors que les Etats-Unis et leurs alliés se préparent à attaquer l'Irak et qu'Américains et Nord-coréens sont en conflit sur l'arme nucléaire", a estimé ce chercheur.
Les hommes sont les seuls animaux qui vont rechercher la confrontation avec leurs ennemis et sont prêts à les tuer pour des actions passées, a encore souligné l'anthropologue qui explique le phénomène par le développement du néocortex, une partie du cerveau qui a permis à l'homme de développer ses outils et son langage, mais qui a aussi des aspects négatifs.
"Les humains ont développé une capacité à modéliser l'action avant qu'elle n'arrive, ils peuvent donc planifier la violence collective, ce qui explique pourquoi nous avons des guerres", a expliqué le professeur Roscoe.
Le néocortex permet également aux soldats de manipuler leurs émotions au moment du combat, en se remémorant des actes de violence perpétrés par leurs ennemis, selon plusieurs chercheurs.
Le Dr Stephen Beckerman note que "l'impulsion de vengeance est loin d'être réservée aux humains. Quand on examine la vengeance sanglante parmi les hommes, ce comportement n'est pas très différent de celui déjà observé chez les primates", selon cet anthropologue de l'Université de Pennsylvanie.
L'anthropologue Lawrence Keely, de l'Université de l'Illinois, note pour sa part que la fréquence des guerres augmente quand la situation économique est difficile. Il estime que l'acte de guerre est probablement aussi ancien que l'humanité elle-même.
Pour le Dr Beckerman, c'est la vengeance qui est la cause numéro un des guerres au sein des sociétés tribales, tant au niveau individuel que pour le groupe. Mais, parallèle intéressant avec la situation actuelle face à l'Irak, il souligne que l'acte de guerre "est souvent explicitement lié à la dissuasion d'une agression future".
"L'ethnographie fournit des exemples de vengeance préventive motivée par la peur d'une attaque plus puissante", estime-t-il encore.
La riposte sanglante n'est pas toujours immédiate, a rappelé cet anthropologue en citant l'exemple de l'ex-Yougoslavie où "certains dirigeants ont motivé leurs troupes en évoquant la défaite face aux musulmans survenue 900 ans avant leur naissance. La vengeance a la mémoire longue".
Ce dernier établit cependant une différence fondamentale entre les guerres modernes et les guerres tribales : "La ligne de partage dans l'histoire humaine est survenue quand la décision de partir en guerre a commencé à être prise par des personnes qui ne combattent pas eux-même dans cette guerre".
Mais, s'inquiète l'anthropologue Paul Roscoe, "les hommes ont dévié de leur chemin d'évolution normal consistant à de battre puis à faire marche arrière, car leurs capacités techniques à se faire du mal ont dépassé leurs capacités sociales et culturelles à modérer leurs comportements irrationnels". Et de résumer : "Dans un échange thermonucléaire de grande ampleur, la riposte pourrait en théorie supprimer toute l'espèce".
jeudi 20 février 2003, 18h03Un cycle de cinéma universitaire américain sur l' "axe du Mal"
DURHAM, Caroline du Nord, 20 février (Reuters) - Des films en provenance d'Irak, de Corée du Nord et d'Iran, les trois pays désignés comme composant "l'axe du Mal" cher à George W. Bush, seront projetés à l'université de Duke, en Caroline du Nord, la semaine prochaine en ouverture d'un festival.
Ce cycle intitulé "La bobine du Mal" ("Reel Evil"), qui se déroulera jusqu'à mi-avril, donnera aux spectateurs un rare aperçu de cultures méconnues, à un moment particulièrement opportun alors que le monde est confronté à un risque de guerre, ont expliqué les organisateurs de la manifestation.
Des films venus de Cuba, Syrie et Libye, taxés d' "Etats voyous" par Washington, seront également montrés à cette occasion.
"J'invite vivement tous ceux qui croient dans le dialogue culturel - et particulièrement ceux qui n'y croient pas - à venir s'immerger dans ces oeuvres artistiques venues des endroits que certains aux Etats-Unis voudraient faire disparaître à coup de bombes", a déclaré Ariel Dorfman, professeur de littérature et d'études latines américaines à l'université de Duke.
La sélection présentée comprend une comédie romantique, un drame familial, un film d'action se déroulant pendant la Seconde guerre Mondiale et un film de science-fiction dans la veine de Godzilla, précise un communiqué de l'université.
"Nous savons comment Bush voit "l'axe du Mal". Mais comment quelqu'un de l'intérieur de ces pays voit-il sa vie quotidienne?", s'interroge Negar Mottahedeh, assistant-professeur de littérature à l'université de Duke et co-organisateur du cycle.
jeudi 20 février 2003, 16h40Les fantasmes de rapt n'amusent pas la police canadienne
EDMONTON, Alberta (Reuters) - La police canadienne a fini par retrouver par hasard, nue et attachée à l'arrière d'une voiture, une jeune femme qu'elle croyait victime d'un enlèvement alors qu'elle était en fait en train de vivre l'un de ses fantasmes avec l'aide de son petit ami.
Les policiers qui effectuaient une patrouille de routine dans un quartier tranquille d'Edmonton ont arrêté l'homme et envoyé la jeune femme, âgée de 17 ans, à l'hôpital pour s'assurer qu'elle allait bien sans savoir qu'ils étaient en plein jeu de rôle.
"Ce n'était pas si drôle pour nous car nous avons gaspillé beaucoup d'argent du contribuable en traitant cette affaire", a expliqué un porte-parole de la police d'Edmonton, qui a mobilisé 10 équipes dans l'opération.
L'affaire avait commencé mardi soir. Une unité spéciale avait été dépêchée au domicile de la jeune femme, après avoir reçu un appel anonyme au service d'urgence. Le correspondant affirmait qu'elle était en train de lui parler au téléphone quand quelqu'un s'était introduit par effraction dans sa maison.
La police a simplement relâché les deux protagonistes après avoir établi qu'ils se livraient de plein gré à un faux enlèvement, estimant que le correspondant téléphonique ayant donné l'alerte n'était pas au courant.
vendredi 21 février 2003, 11h05La Chine déclare la guerre aux chewing-gums collés
PEKIN (Reuters) - La Chine développe actuellement, sous le nom de code "Programme 863" du ministère de la Science et de la Technologie, une arme chimique de destruction massive... du chewing-gum.
Huit laboratoires de recherche participent à un programme d'un million de yuans (120.000 euros environ) pour mettre au point dans les 18 mois à venir un produit capable de dissoudre les chewing-gums séchés qui envahissent les lieux publics, rapporte vendredi le quotidien China Daily.
Avec ses 1,3 milliard d'habitants, la Chine consomme environ deux milliards de tablettes de gomme à mâcher aromatisée par an, selon des experts cités par le journal, dont le nettoyage des résidus séchés et collés, par terre et sur les murs, coûte en moyenne 1,1 yuan (13 centimes d'euro) l'unité.
Le programme 863 prévoit d'abaisser ce coût de nettoyage à 0,2 yuan sans créer de nouvelle pollution.
vendredi 21 février 2003, 15h07A la petite cuillère
LONDRES (AP) -- Des administrateurs d'un hôpital britannique désespérément à la recherche d'économies de fonctionnement
n'ont rien trouvé de mieux que d'exiger d'un chirurgien qui procédait à un remplacement de hanche qu'il utilise... une cuillère à café au lieu de l'outil idoine d'une valeur de 150 livres sterling (240 euros). Et qu'il a finalement acheté avec ses propres deniers.Le Dr Godfrey Charnley poursuit la direction de l'hôpital Derriford de Plymouth, dans le sud-ouest du pays, pour licenciement abusif.
L'hôpital accuse le chirurgien d'avoir jeté la cuillère sur une infirmière. Le Dr Charnley affirme lui qu'il l'a jetée de dépit.
Au cours de son témoignage devant les prud'hommes d'Exeter, agitant une cuillère comme on en trouve dans tous les foyers, il a expliqué jeudi que ses assistantes lui avaient tendu une cuillère à café certes stérilisée mais en lieu et place d'une curette, un instrument chirurgical en forme de cuillère mais très aiguisé destiné à gratter le cartilage et les os endommagés de la cavité articulaire de la hanche.
Le chirurgien, qui exerce aujourd'hui dans un autre établissement, accuse également la direction de son ancien hôpital d'avoir fait pression sur lui pour qu'il manipule les listes d'attente afin d'éviter les amendes encourues en cas d'attente trop longue pour les patients. AP
Courageux cacatoès...
DALLAS (AP) -- Un cacatoès qui a été tué alors qu'il tentait de protéger son maître d'un agresseur a tout de même permis de confondre ce meurtrier grâce des preuves irréfutables.
Le volatile à crête blanche haut de 46 centimètres appartenant à Kevin Butler et surnommé "Bird" s'en est pris à Daniel Torres le soir de Noël 2001. Lors de l'agression de son maître, "Bird" a asséné un violent coup de bec qui a fait couler le sang de Torres. Celui-ci a essuyé le sang mais a aussi touché un interrupteur avec la main, laissant son ADN sur les lieux du crime,
ont précisé les autorités.L'ADN du tueur a également été retrouvé sur les manches des deux couteaux qu'il a utilisés pour attaquer Butler, a expliqué aux jurés le procureur George West. Selon les témoignages, Butler a été poignardé à la poitrine et au ventre, il a été violemment battu avant d'être égorgé.
Torres a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Butler.
"Cet oiseau a parlé; il nous a parlé", a souligné West avant de dire aux jurés que Torres a tué "Bird" à coups de fourchette. AP
Par amour pour la nature...
YREKA, Californie (AP) -- Une Californienne est en prison pour avoir donné à manger à des cerfs dans son jardin.
Thana Minion, également connue sous le surnom "la dame aux cerfs du lac Copco", a écopé de 30 jours d'emprisonnement pour avoir nourri toute une horde de cerfs.
Thana Minion, 52 ans, a ainsi violé sa liberté conditionnelle depuis sa condamnation en 1997 pour une violente altercation avec des fonctionnaires des Eaux et Forêts qui déjà lui interdisaient de nourrir les cervidés.
"J'irai en prison autant de fois qu'il le faudra. Cela ne va pas m'arrêter", a-t-elle assuré. Mme Minion, qui a déjà purgé une peine de 45 jours d'emprisonnement en 2000, a estimé qu'en tant qu'indienne d'Amérique elle avait le droit de nourrir les cerfs en raison de ses liens avec la nature. AP
Les animaux suisses ne seront plus des choses
BERNE (AP) -- Les animaux suisses ne seront plus des choses à compter du 1er avril. C'est la date fixée par le gouvernement pour l'entrée en vigueur du nouvel article du Code civil améliorant le statut juridique des animaux, a annoncé vendredi le Département fédéral de justice et police. Le Parlement l'avait adopté en octobre dernier.
Dorénavant, la législation traitera les animaux comme des êtres vivants, capables de ressentir et de souffrir. Concrètement, il sera possible de coucher un animal sur son testament: les héritiers devront alors en prendre soin. En cas de divorce, les animaux domestiques seront confiés au conjoint le plus apte à s'en occuper. Et lorsqu'un animal meurt, le juge pourra tenir compte de la valeur affective qu'il avait pour son maître. Il ne sera en outre plus possible de saisir les animaux de compagnie.
Enfin, les animaux trouvés devront désormais être signalés auprès de l'autorité cantonale concernée, afin d'augmenter les chances de retrouver leurs maîtres. Si les recherchent restent vaines, les refuges auront le droit de les placer au bout de deux mois, contre cinq ans actuellement. AP
samedi 22 février 2003, 10h41La fin du monde est proche, selon les calculs d'Isaac Newton
LONDRES (Reuters) - Seules 57 années nous séparent de l'apocalypse, si l'on en croit les calculs effectués au 17e siècle par l'un des plus célèbres scientifiques britanniques, écrit samedi le Daily Telegraph.
Sir Isaac Newton, scientifique et théologien, a consacré plusieurs milliers de pages à un décodage de la Bible visant entre autres à définir avec précision la date de la fin du monde, selon le Telegraph.
"Jusqu'ici on ne savait pas qu'il était parvenu à une date définitive", a déclaré Malcolm Neaum, qui a produit un documentaire de la BBC consacré au penseur.
"Ce qui est apparu au cours des dix dernières années c'est que Newton est un penseur véritablement apocalyptique", a-t-il ajouté, selon le journal britannique. "Il a consacré environ 50 ans de sa vie et 4.500 pages à tenter de prédire la date de la fin du monde."
Des manuscrits contenant les calculs de Newton ont été découverts par des chercheurs dans une bibliothèque de Jérusalem. Ils avaient été vendus dans les années 1930, à Londres, au collectionneur Abraham Yehuda.
Décédé en 1727, Newton est surtout connu pour sa découverte du principe de gravité, et est considéré comme un précurseur de la physique moderne.
samedi 22 février 2003, 15h55Serbie: deux chiens de garde condamnés à mort
BELGRADE (AFP) - Les autorités d'une prison de Sombor (nord de la Serbie) ont condamné à mort deux chiens de garde jugés responsables de la fuite de cinq prisonniers, a rapporté samedi l'agence Beta.
Les deux Sarplaninac, une race serbe célèbre, ont été déclarés coupables de ne pas avoir aboyé et attiré l'attention des gardiens pendant la fuite des cinq prisonniers.
Les deux chiens ont été abattus à la fourrière locale, ce qui a provoqué de vives protestations de la part de l'association pour la protection des animaux de Sombor, Arka.
"Les chiens ne méritaient pas la peine de mort, ils ne peuvent pas être les principaux responsables de cette évasion", a déclaré Mme Branka Pasko, représentante d'Arka.
"Ils auraient pu être sanctionnés d'une mesure disciplinaire, ou mis en retraite prématurée, comme cela a été le cas des gardiens", a-t-elle dit.
Mme Pasko a également protesté en raison de la manière dont les chiens ont été "exécutés", estimant qu'une injection aurait été plus appropriée.
Trois des cinq prisonniers qui se sont évadés de la prison de Sombor ont été capturés. Deux sont toujours en cavale.
dimanche 23 février 2003, 12h22Des junkies au secours de la police indienne
NEW DELHI (Reuters) - La police indienne a trouvé plus efficace que les kits de détection chimique ou les chiens renifleurs pour l'aider à identifier précisément les substances illicites: dans certains cas, elle fait appel à des drogués.
Les hallucinogènes vendus dans les rues de New Dehli, comme l'héroïne ou son dérivé le "brown sugar", sont souvent si coupés - avec du cirage à chaussures, de la lessive, voire de la poussière - qu'il peut être très difficile de déterminer précisément de quoi il retourne, explique le Hindustan Times dans son édition dominicale.
D'où le recours à des "goûteurs" dont chaque prestation est payée.
"Alors qu'on repère facilement l'opium ou le hash à l'odeur, on est généralement coincé sur les saisies de brown sugar ou d'héroïne", dit un policier cité par le journal. "Il y a même des cas où les kits de détection chimique donnent des résultats hasardeux si l'héroïne n'est pas de bonne qualité. On fait alors intervenir les goûteurs. Et ils ne se trompent jamais."
Après avoir été "goûtées", les substances illicites sont envoyées en laboratoire pour des tests plus poussés.
lundi 24 février 2003, 12h05La Corée du Nord révèle sa nouvelle arme secrète révolutionnaire
SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord s'est dotée d'une arme terrible, que les services américains n'avaient pas encore décelée : les chants de sa population, de nature, selon la presse de Pyongyang, à emplir "les impérialistes et les ennemis d'une terreur mortelle".
Le Rodong Sinmun, journal du parti communiste nord-coréen, assure que si le pays est attaqué, il résonnera de tels chants. Par là-même, le journal exhorte lundi la population à redoubler de courage et à chanter plus fort le chant intitulé "Long voyage aux dirigeants qui s'appuient sur l'armée".
"Tel est le chant révolutionnaire qu'ils chanteront en cas de confrontation", écrit sobrement l'organe du PC, cité par l'agence nord-coréenne de presse KCNA.
mercredi 26 février 2003, 12h23Un éléphant, vétéran de la guerre, tire sa révérence
TAIPEI (Reuters) - Lin Wang, un éléphant d'Asie fait prisonnier par les troupes chinoises pendant la Seconde guerre mondiale, est mort à l'âge de 86 ans au zoo de Taipei.
Jusqu'à sa capture en 1943, l'auguste pachyderme, surnommé "papy Lin" par les enfants taïwanais, a transporté armes, vivres et munitions pour l'armée japonaise à travers la jungle birmane.
Lin, alors âgé de 26 ans, a poursuivi sa carrière militaire d'abord en Chine puis à Taïwan. En 1954, il a pris sa retraite au zoo en compagnie d'une éléphante nommée Ma Lan.
Dans un communiqué, le zoo explique que Lin, déprimé depuis la mort de Ma Lan l'année dernière, était tombé malade il y a quelques jours et avait cessé de s'alimenter.
Le zoo a en outre ouvert une souscription de cinq millions de dollars taïwainais (134.000 euros) afin que le corps de Lin, dont certains pensent qu'il était le plus vieil éléphant d'Asie au monde, puisse être conservé.