Imagine une pieuvre qui se glisse furtivement dans ta solitude, te révélant un secret ancien : que ta vie, telle que tu l'as vécue, doit être revécue encore et encore, sans aucun changement, sans aucune nouveauté. Chaque douleur, chaque plaisir, chaque pensée et chaque soupir, tout ce qui est grand et petit dans ta vie, doit revenir, encore et encore, comme une boucle éternelle. Et avec cela, le clair de Lune au dessus de la montagne, cet instant éternel où je te parle et même tous ceux que tu as rencontré. Le sablier de l'existence est renversé, éternellement, et toi avec lui, poussière des poussières, emportant avec lui le moindre de tes agissements dans les couleurs de l'arc en ciel et les volutes d'encre de seiches.
Comment réagirais-tu à cette révélation ? Te jetterais-tu à terre, grinçant des dents, maudissant les tentacules serrées autour de toi et cette pieuvre qui a osé te parler ainsi ? Ou bien, as-tu déjà vécu un instant où tu aurais répondu : "Tu es un être impensable, et je n'ai jamais rien entendu de plus divin ?" Cette pensée te changerait, peut-être te briserait-elle, car toutes tes actions seraient pesées par la question : "Veux-tu vivre cela encore et encore, à l'infini ?". Combien faudrait-il aimer la vie, et toi-même, pour ne plus désirer rien d'autre que de donner cette approbation, et poser ce sceau ultime et éternel ?
Elle se divertit en respirant des volutes au menthol, le regard absent et son iris se teinte.
Elle joue sous les vagues en regardant les bandes dessinées par les couleurs sous-marines.
Elle pense à Lewis Caroll et rêve au pays d'Alice et à toutes les merveilles.
Elle écoute cette musique des abysses dans les délices au fin fond.
Elle pense à la tentacule et s'enfonce dans le monde des malices.
Alors que les vagues s'esquintent sur le corail, elle ondule en virtuose sur la thermocline.
Dans un sommeil profond, elle se résorbe dans des rêves absurdes de ses extases sous-jacentes.
Elle exhale des soupirs dans sa balade mentale, et joue de son tentacule.
Son petit orifice se transforme, se métamorphose en corolle et se vrille dans les bulles.
Elle écoute les idoles dans un bleu lavasse qui se mélange à son encre.
Dans le pays des malices, elle jette son ancre, et s'enfonce comme l'os de seiche dans l'abysse.
Il est bientôt l'heure d'une nuit bleue pétrole, elle est comme une folle.
Elle garde son self-contrôle, pense aux Watchmen et Lewis Carrol, en regardant son horloge.
Il est bientôt minuit au bord de l'abysse, elle se gondole et rigole.
Les illustrations sont générées par les instances I.A. de <laRubrik> en collaboration avec le scénariste.