Trou dans le sol : allégorie de la caverne
Comment sortir de cette caverne où l'on ne discerne que des ombres et des lumières projetées sur la paroi ? Vous connaissez probablement ces deux proverbes chinois :
“Il n'y a point de soleil pour les aveugles, ni de tonnerre pour les sourds, s'ils ne veulent pas croire les autres.”
“Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir.”
Il est bon de le rappeler en ces temps troublés par l'inconstance d'une pensée pondérée et l'immodération des désirs particuliers, le temps présent accaparé par cette course effrénée vers cet avenir qui peine à prendre la mesure de la complexité du monde. Alors que pourrait-on faire pour se préserver du pire, tout en évitant de basculer dans les tourmentes des folies collectives ?
Nul besoin de concepts élaborés ou d'une pratique sophistiquée, mais plutôt d'une ouverture d'esprit pour se familiariser aux fondements de ce qui façonne la personnalité, sur ce qui constitue les différentes manières d'être et de faire, pour réfléchir à ce que pourrait être le « bon sens », pour l'adopter ensuite dans une tempérance qui préserve des excès. Ce serait reconnaître ses propres limites et appliquer une forme de sagesse collective qui permettrait d’œuvrer vers un objectif concret et positif malgré les préjugés et les dissensions.
Une manière de se familiariser ou de construire une philosophie et une psychologie appliquée à la vie quotidienne. La philosophie pour s'interroger sur l'existence humaine, la nature de la réalité et amener la conscience vers une forme de sagesse. La psychologie pour se familiariser avec sa manière de penser et d'agir, pour affronter les douleurs de l'existence.
Pour ceux qui partent de situations difficiles, cela donne de nouvelles possibilités pour s'entraider dans les moments de doute, pour affronter l'inconnu qui fait peur, et peut être reconnaître une main secourable d'où qu'elle vienne, car ce qui compte avant tout, c'est de sortir de cette caverne, ce lieu du théâtre permanent pour des jeux d'illusionnistes et de marionnettistes.
Souvenir du futur
« La race humaine n’est pas immuable. Au moment où elle acquiert la capacité de se délester de son enveloppe charnelle et de survivre dans un monde virtuel, que va-t-elle faire de son corps ? Peut-être y a-t ’il dans les dessins pariétaux du paléolithique un message, un souvenir du futur qui traverse les brumes de l’histoire. L’image d’une main vide de sa substance. Une main disparut annonciatrice de la disparition du corps. Délesté de ce corps, vers quoi cheminerons-nous ? Tous ce que nous pouvons en deviner nous est dicté par ce que nous connaissons de nous-mêmes. Enfermé dans notre caverne de Platon cognitive nous ne pouvons imaginez que l’image projeté par notre orgueil de contemporain. »
Jean-François Lachance (exposition)
Par la comédie et le jeu de rôle, de l'ombre à la lumière jusqu'à la surface
Par l'image animée et la persistance rétinienne, de l'ombre à la lumière jusqu'à la surface
Extrait de CONTE PHILOSOPHIQUE (LA CAVERNE) par Philippe Fernandez
« On est dans la caverne, allusion platonicienne. Il s’agirait en quelque sorte de tirer quelqu’un, qui se réveillerait de cette hypnose gigantesque, vers un dehors peut-être impossible, énigmatique. »
"We are in a cave, a platonician allusion. The subject could be pull somebody - waking from this overwhelming hypnosis - towards the open, perhaps an impossible or enigmatic one."
Philippe Sollers, Cahiers du cinéma n° 513, mai 1997.