Interlude


Après l'accord des instruments,

suivre les consignes du chef d'orchestre :

 

Estime de soi / Amour propre :

Maturité / Respect :

Simplicité / Humilité :

Authenticité / Plénitude :


En Attendant Godot, de Samuel Beckett, extrait de l'acte premier

POZZO. – il ne peut plus supporter ma présence. Je suis sans doute peu humain, mais est-ce une raison ? Réfléchissez, avant de commettre une imprudence. Mettons que vous partiez maintenant, pendant qu’il fait encore jour, car malgré tout il fait encore jour. Bon. Que devient en ce cas – je suis éteint – en ce cas. .. en ce cas. .. que devient en ce cas votre rendez-vous avec ce … Godet … Godot. .. Godin … . .. enfin vous voyez qui je veux dire, dont votre avenir dépend. .. enfin votre avenir immédiat.

ESTRAGON. – il a raison.

VLADIMIR. – Comment le saviez-vous ?

POZZO. – Voilà qu’il m’adresse à nouveau la parole ! Nous finirons par nous prendre en affection.

ESTRAGON. – Pourquoi ne dépose-t-il pas ses bagages ?

POZZO. – Moi aussi je serais heureux de le rencontrer. Plus je rencontre de gens, plus je suis heureux. Avec la moindre créature on s’instruit, on s’enrichit, on goûte mieux son bonheur. Vous-mêmes vous-mêmes, qui sait, vous m’aurez peut être apporté quelque chose.

ESTRAGON. – Pourquoi ne dépose-t-il pas ses bagages ?

POZZO. – Mais ça m’étonnerait.

VLADIMIR. – On vous pose une question.

POZZO.– Une question ? Qui ? Laquelle ? Tout à l’heure vous me disiez Monsieur, en tremblant. Maintenant vous me posez des questions. Ça va mal finir.

VLADIMIR. – Je crois qu’il t’écoute.

ESTRAGON. – Quoi ?

VLADIMIR. – Tu peux lui demander maintenant. il est alerté.

ESTRAGON. – Lui demander quoi ?

VLADIMIR. – Pourquoi il ne dépose pas ses bagages.

ESTRAGON. – Je me le demande.

VLADIMIR. – Mais demande-lui, voyons.

POZZO. – Vous me demandez pourquoi il ne dépose pas ses bagages, comme vous dites ?

VLADIMIR. – Voilà.

POZZO. – Vous êtes bien d’accord ?

ESTRAGON . – il souffle comme un phoque.

POZZO. – Je vais vous répondre. Mais restez tranquille, je vous en supplie, vous me rendez nerveux.

VLADIMIR. – Viens ici.

ESTRAGON. – Qu’est-ce qu’il y a ?

VLADIMIR. – il va parler.

 


Réussir sa vie selon Ralph Waldo Emerson

" Rire souvent et sans restriction ; s'attirer le respect des gens intelligents et l'affection des enfants ; tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahisons des amis supposés ; apprécier la beauté ; voir chez les autres ce qu'ils ont de meilleur ; laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin ou une société en progrès ; savoir qu'un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde ; voilà ce que j'appelle réussir sa vie. "

 


4 derniers paragraphes de l'autobiographie de Charlie Chaplin :

“Ainsi maintenant, je mets un terme à mon odyssée. Je réalise pleinement que le temps et les circonstance m’ont grandement favorisé. J’ai été couvé dans l’affection du monde, j’ai été aimé et haïs. Oui, le monde m’a donné le meilleur et un peu de son pire. Quelles que furent mes quelques vicissitudes, je crois que la chance et la malchance passe sur tout à chacun de manière identique telles les nuages au gré du vent. En connaissance de cause, je ne suis jamais trop surpris des mauvaises choses qui se produisent et suis toujours agréablement surpris du bien. Je n’ai pas de recette de vie, pas de philosophie, qu’elle soit sage ou folle, nous devons nous accoutumer des combats de la vie. Je vacille d’inconsistances: parfois de petites choses vont particulièrement m’ennuyer et à d’autres moments, des catastrophes vont me laisser complètement indifférent.

Quoi qu’il en soit, ma vie est bien plus passionnante aujourd’hui qu’elle ne le fut jamais. Je suis en bonne santé, suis toujours créatif et j’ai des projets de toujours faire des films, peut-être pas me mettant en scène, du reste mais les écrire et les réaliser avec les membres de ma famille dont certains ont une très bonne aptitude pour les choses du théâtre*. J’ai toujours de l’ambition, je ne pourrais jamais prendre ma retraite. Il y a tant de choses que je désire faire à part avoir quelques scripts inachevés pour le cinéma, j’aimerai écrire une pièce de théâtre et un opéra, si le temps me le permet.

Schopenhauer a dit que le bonheur est un état négatif, mais je ne suis pas d’accord avec lui. Ces dernières vingt années, j’ai su ce que voulait dire qu’être heureux. J’ai l’insigne privilège d’être marié à une femme merveilleuse et extraordinaire. J’aimerai bien écrire plus à ce sujet, mais cela implique l’amour et l’amour parfait est la plus belle de toutes les frustrations parce qu’il est bien plus que tout ce qu’on peut exprimer par les mots. En vivant avec Oona, la profondeur et la beauté de sa personne et de son caractère sont une perpétuelle révélation pour moi. Même lorsqu’elle marche devant moi sur un des étroits trottoirs de Vevey avec cette simple dignité, sa petite silhouette droite, ses longs cheveux noirs tirés en arrière et montrant quelques éclairs de gris, je suis submergé par une soudaine vague d’amour et d’admiration devant tout ce qu’elle est et représente et ma gorge se noue.

Submergé de tant de bonheur, je m’assieds parfois sur notre terrasse au coucher du soleil, contemple au-delà d’une vaste pelouse verte le lac au loin, mon regard poursuit plus loin encore au delà du lac vers les montagnes rassurantes et dans cet état d’esprit, ne pense à rien d’autre que d’apprécier à sa juste valeur cette magnifique sérénité.”