Du Buzz du monolithe de Phoebos au storytelling astronautique. L'ancien astronaute Buzz Aldrin raconte son histoire à l'occasion du 40ème anniversaire du premier alunissage.

Mel Vadeker, juillet 2009

 

Raconter des histoires pour transmettre un savoir, une sagesse, que cela soit fait par l'usage de mythes ou d'allégories, le talent des conteurs a traversé l'histoire humaine. De nos jours, cet art est galvaudé par une industrie du spectacle et de la communication politique. Le Storytelling est devenu un art moderne de la captation de l'intention, voir un instrument de propagande, de marketing qui consiste à captiver le public à travers des histoires pour l'influencer subtilement en provoquant des émotions que l'on orientera. Ce n'est pas seulement une technique, c'est aussi un format discursif suffisamment accessible pour susciter l'adhésion. Cet art particulier du nouveau communicant fait des émules. On cherche à provoquer cette émotion orientable pour toucher un large public par un processus d'immersion entre un univers narratif prédéterminé et un imaginaire collectif. Le but avoué est d'accrocher suffisamment l'audience pour séduire, convaincre et influencer.

Juillet 2009 a été l'occasion de fêter le 40ème anniversaire de l'alunissage de la mission Apollo XI. Ces commémorations ont donné l'occasion de rediffuser des anectodes habituelles mais aussi d'élaborer de nouveaux discours pour relancer l'interet du public pour les missions spatiales. Sur ce point on peut se demander s'il existe-t-il un Storytelling astronautique qui amènerait le public à ouvrir les yeux vers le lointain, à le faire rêver les yeux ouvert vers le ciel au delà de l'atmosphère terrestre en direction de cet espace lointain à la découverte de nouveaux territoires à explorer, de nouveaux mondes à habiter ? Le rêve de la conquête spatiale est-il à ce point essoufflé que l'on ressente le besoin de reconquérir le public émotionnellement ? Pour réussir de nos jours une communication techniciste sur l'exploration spatiale doit-on susciter à la fois encouragements, vocations, financements et soutiens politiques ?

Dans une interview tournée pour le C-PAN dans le cadre du 40ième anniversaire du premier alunissage, Buzz Aldrin, membre de l'équipage d'Apollo 11 et deuxième homme à avoir foulé le sol lunaire, a répondu à des appels téléphoniques et à la correspondance électronique. L'ancien astronaute Buzz  a parlé de l'avenir de l'exploration de l'espace et a dit que le public serait intéressé par un monolithe de Phobos, une des deux petites lunes qui gravitent autour de Mars. C'est ce passage sur l'existence d'un monolithe qui en a intrigué plus un, au point d'en faire un "buzz" sur internet.

 

 

"L'homme devrait visiter les lunes de mars. Il y a un monolithe là-bas, une structure très inhabituelle sur cet objet en forme de pomme de terre qui tourne autour de mars en 7 heures. Quand les gens vont le savoir, ils vont dire "qui l'a mis là ? qui l'a mis là ?" Eh bien, l'univers l'a mis là, si vous choisissez, Dieu l'a mis là, mais c'est à nous d'aller là-bas et de voir."

Le terme monolithe est particulièrement évocateur et suscite une foule de questions. Il renvoie à la fois à la notion de mégalithe, à la fascination produite par l'interprétation d'anomalies géologiques sur des photographies de la NASA, à la puissance symbolique et religieuse du monolithe d'origine anthropique, et enfin à la triple allégorie cinématographique contenue dans le film de Stanley Kubrick 2001, l'odyssée de l'espace.


 

Dans ce documentaire Buzz Aldrin Aldrin raconte que lorsqu'ils ont demandé la position d'un morceau de la fusée (le dernier qu'ils avaient détaché deux jours auparavant, S-IV B), c'était pour déterminer si cela pouvait expliquer ce qu'ils voyaient dans leur hublot.

"Il y avait quelque chose là dehors qui était assez proche pour être observé et... qu'est-ce que ça pouvait être?", dit Buzz Aldrin.

Voyageant aux côtés d'Apollo 11, était un mystérieux objet (c'est l'objet lumineux vert de la vidéo, qui aurait été filmé lors d'une mission ultérieure).

"Neil pensait qu'il pourrait le voir au télescope, et il a pu le voir, et quand j'étais en position 1, il y a eu une série d'ellipses, mais ce qui nous a choqués, c'est que cela avait une forme en "L", ça ne nous en disait pas beaucoup [sur ce que ça pouvait être]", dit encore Buzz Aldrin.

Les trois astronautes de la mission n'ont pas rapporté leur observation lors de leur vol :

"Non, évidemment que nous n'allions pas nous écrier 'hey, nous avons quelque chose qui vole à côté de nous et nous ne savons pas ce que c'est', est-ce que vous pouvez nous dire ce que c'est? Non, nous n'étions pas près de le faire parce que nous savions que nos transmissions allaient être entendues par les gens, et que, qui sait, quelqu'un demanderait qu'on fasse demi-tour à cause d'aliens ou quoi que soit la raison. Donc, nous n'avons pas fait ça, mais nous avons décidé de demander avec précaution à quelle distance se trouvait S-IV B", explique Buzz Aldrin.

Réponse de la base: "Apollo 11, Houston, le S-IV B est à environ 6000 miles nautiques de vous maintenant, terminé."

"Et quelques instants plus tard, quand ils nous ont répondu en disant quelque chose comme 'c'est à environ 6000 miles de vous', et à cause de ce chiffre, nous ne pensions pas regarder à un objet situé aussi loin, donc après avoir passé un moment à le regarder, nous avons décidé d'aller dormir et de ne pas en parler quand on irait au débriefing", termine par dire Buzz Aldrin.

 

  

Il complètera ensuite son témoignage par une allusion au phénomène OVNI et à l'autocensure nécessaire à l'époque de la mission Apollo pour ne pas provoquer de panique

 "Nous aurions juste pu dire « oh regardez, on voit un OVNI derrière le hublot volant à côté de nous.» Vous savez ce qui ce serait passé ? Le public serait devenu dingue! Oui, on a été assez intelligents pour dire «où est le morceau supérieur de la fusée ? On pense que c'est peut-être ce qu'on voit à travers le hublot.»

 

Le débat est ainsi relancé sur l'OVNI de la mission Apollo 11


Ressources Internet :