L'humanité va-t-elle disparaître ?

Dans le célèbre film Matrix, l'agent Smith digne représentant d'une espèce d'intelligence artificielle autonome, utilise une métaphore pour critiquer l’espèce humaine. Il nous compare aux virus dans une comparaison peu flatteuse, ni pour les hommes, ni pour les virus.

Voici ce passage célèbre quand l'agent Smith s'adresse à Morpheus :

"Chaque mammifère sur cette planète développe instinctivement un équilibre naturel avec l'environnement dans lequel il évolue, mais vous les humains, non. Vous arrivez dans de nouveaux territoires, et vous vous multipliez, vous vous multipliez, jusqu'à ce que toutes les ressources naturelles soient épuisées. Et votre seule façon de survivre est alors d'émigrer sur de nouveaux territoires. Il y a un autre organisme sur cette planète qui se comporte de la même façon : un virus. Les êtres humains sont une maladie, un cancer pour cette planète, vous êtes une épidémie, et nous sommes le remède."

Sommes nous vraiment si mauvais que cela ? Je voulais intensément posséder une vision globale de notre place dans l'univers.  J'ai alors pris du recul à chaque fois par une puissance de 10. Un voyage vers l'infini grand et l'infiniment petit, jusqu'au limite de ma propre compréhension. Il devint évident que ce qui restait à comprendre dépassait tout ce que je pouvais imaginer. Nous étions donc bercé dans un monde de fumisteries scientifiques à prétention universelle qui n'étaient en fait que des dogmes creux. Peut être que l'homme adore se mentir à lui même à chaque crise de connaissance. Face au vide, il préfèrera inventer des théories pour tout expliquer au lieu de se libérer de ce fantasme et reconnaître humblement son incapacité notoire à comprendre son univers même le plus familier.

J'ai ensuite compris qu'il y avait une déficience dans notre perception de l'environnement. L'agent Smith avait-t-il raison ? Est-ce que l'humanité valait-elle la peine d'être sauvé ? Je n'étais pas vraiment adepte de cette philosophie du désespoir qui prônait l'auto extermination de l'espèce humaine pour laisser la place à d'autres espèces plus raisonnables. Je voyais plutôt l'humanité survivre et s'adapter à l'enfer qu'elle a créé de toute pièce. Un réseau social terrestre reconstruit dans un effort inimaginable et au prix de sacrifices toujours plus difficiles. L'humanité pouvait surmonter une période difficile même si cela passait par une décroissance rapide et une extinction contrôlée de la biodiversité. Il devrait y avoir des survivants, une génération qui maudirait ses ancêtres mais qui ferait de son mieux avec des ressources très limitées.

J'étais peut être trop optimiste...  Je voulais en avoir le cœur net. Comment imaginer un regard extérieur sur notre planète ? Est-ce que le point de vue de l'agent Smith était compatible avec une perception extérieure à notre monde ? La terre est-elle malade de l'homme ?

Je ne savais plus quoi penser. C'est alors que je reçus le message d'un inconnu. Etrange visiteur; il m'expliqua qu'il y avait peut être un plan pour sauver l'humanité mais qu'il n'était pas certain qu'il fonctionne efficacement. Devant mon étonnement, il me raconta que non seulement la planète était malade de l'homme mais que nous entretenions nous même notre folie comme une maladie qui se perpétue par un psycho virus transmis de génération en génération. Nous étions donc arrivé à une extrémité, pris entre le marteau et l'enclume. C'était décidément trop de mauvaises nouvelles pour moi. Pour me soulager, il eut l'idée de m'effacer la mémoire. Je pouvais ensuite vaquer à mes occupations quotidiennes sans sombrer dans la mélancolie. Je me souviens toutefois de quelques paroles qui résonnent encore en moi. Avec un ton monocorde, une voix portée par un bourdonnement diffus, il tint à peu près ce langage :

"Vous êtes gravement malades amis de la Terre ; nous assistons impressionnés et attristés à ce qui peut être l'holocauste final du réseau social de la Terre. Nous n'osons même pas conseiller, nous craignons que n'importe quelle parole soit mythifiée, distordue, corrompue, frivolisée. Nous vous voyons vous diriger en chantant, en jouant, en vous amusant comme des enfants inconscients, vers une décharge de déchets nucléaires. Que Dieu s'apitoie sur vous !"