Annexes.

Annexe 1 : Index lexical

- Diagonale : Représentation métaphorique d'un chemin que nous prenons et qui nous conduit dans un enfermement social.

- Empeauté : Prisonnier de sa peau.

- Evidence : Entité mutante à chercher dans les vies denses.

- Genoux : lieu de somatisation des problèmes se situant entre je et nous: Je noue mal (genoux mal) avec les autres.

- K : Lettre incarnant un danger, liée au Ku Klux Klan ou à toute autre organisation invisible et dangereuse.

- Mal de dans : Mal au dedans de soi qui se traduit par un mal de dent.

- Penser : panser l'indicible avec des mots.

- Peau-être : Ce que l'on est quand tout est peau-cible.

- Pichâtre (ou pi-châtre) : Façon de prononcer "psychiatre", chez certaines personnes internées.

- Pique : Sensation de douleur proche de celle que procure une piqûre, provoquée par le passage d'une personne sur son chemin.

- Porte : Lieu de séparation entre la perception commune et la perception personnelle.

- Pointu (point tue?) : Qu'elle se retrouve en architecture, sur les vêtements, ou tout autre lieu, forme provoquant une sensation d'angoisse et un sentiment de danger. Plus spécifiquement, lorsque la pointe est tournée vers le haut.

- Rose pourpre du Caire : Aboutissement d'une route à ne pas prendre, car elle entraîne dans l'infrarouge.

- Saigneur : Notre seigneur qui êtes osseux.

- T : symbole de l'en T Christ (Antéchrist), s'opposant aux clochers pointus et au saigneur.

- Tangente : Représentation métaphorique, du chemin à prendre pour ne pas se laisser enfermer dans un système social.

Petite histoire des continents

- l'Europe : c'est un leurre, hop! Passons à autre chose.

- l'Amérique : Elle a été colonisée. De l'alcool y a été importé

Maintenant, il reste un goût amer, hic, en Amérique.

.

- l'Afrique : Elle a été colonisée. Il ne reste maintenant que les affres du fric.

- l'Asie : Elle a également été colonisée. Les colons se sont dit : "Allons- y, en Asie.

L'occis-dans (l'occident) a fait un bel ethnocide en Hors Riant (orient).

Annexe 2 : Textes écrits en hôpital psychiatrique

Les mots sont dérisoires

Les mots sont des rasoirs

Sont des couteaux à pierres

A couper la matière

A vider la peau, des palpitations.

Des hérissements de poil

Aux hennissements de gorge

Les mots sont les traces

Des absences au corps.

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La création

c'est les autres, sans les autres

C'est toute l'émotion qu'on ne peut leur donner

qu'ils ne peuvent porter

C'est cette violence

que l'on porte en soi

dés la naissance

puis le sang coule

à travers des encres et des pigments

émotion étouffante

que l'on ne peut donner

J'ai découpé la terre, pour choir dans ce monde

Où la lumière envoûte les regards les plus sombres

J'ai changé de culture, de vue et de pays

J'ai retrouvé mon âme, enfouie en Algérie.

Ici, des voiles blancs encerclent des corps chauds

La misère est sans masque, dans les yeux, dans la peau

Il n'y a pas de larmes dans ce monde asséché

Par la douleur de sang, jetée par l'occident.

La pauvreté flanquée sous des tôles ondulées

Attend que le destin sourie à ses enfants.

La beauté est ici dans le soleil sanglant

Qui se perd dans la mer, fuyant vers le néant.

La beauté est ici et respire dans les dunes

Dans les visages d'enfants, dans les rires, dans la lune.

Elle se mêle à l'espace, à la lumière du monde

Elle éclate aux naissances et se couche dans les tombes.

Mais des esclaves errantes tournoient dans les demeures

Nettoient, cuisinent et souffrent, mais savent aussi sourire.

Leurs yeux sont nus de larmes, leur voix sans un soupir.

Ici la religion n'est pas foi mais honneur

Qui ne pose pas son front sur la pensée d'Allah

Souffrira de la haine des "frères" d'Ayatollah.

A coups de triques

on nous étrique

en hôpital psychiatrique

A coup de hache

on nous arrache

à notre tache

A coup d' Tersian

de prises de sang

on nous descend

au fond du gouffre

des esseulés, dans leur marasme.

Alors on brûle

des clopes raides

comme des doigts

des doigts d'squelettes

qui n'ont pas d'main

pour les tenir

des doigts de nonnes

qui n'ont pas d'hommes

pour les faire jouir.

Tersian

atterre sang

oppressant.

Personne n'est sur ma route

pas d'enfants pour crier

pas d'enfants pour jouer

juste le vent froid

pour me rappeler

que mon corps est en souffrance

juste le silence

pour me rappeler

que j'ai peur

Où sont les gens ?

Je ne vois que le regard noir

des fenêtres

le visage livide des maisons

j'ai juste la route

pour voir mes pieds usés

juste la route

pour ne penser à rien

juste la lumière dans la nuit

pour m'aider à trouver mon chemin

c'est difficile de marcher

avec les pieds en sang

sans chaussures

dans l'hivers de Londres

je suis fatiguée

mais la vie est si étrange parfois

je sens une énergie

qui me pousse à continuer

vers où ?

Là où les lettres, les nombres, les regards sales

n'existent pas.

________________

Lorsque tu suis la route pourpre

prends garde aux êtres

ils casseront ton espoir

prends garde à la douleur

quand tu chuteras.

La route pourpre est une fleur troublante

qui te mangera

quand tes yeux seront clos

ton esprit apaisé.

Tu entendras "coupe, coupe, coupe"

dans ton être

Tu ouvriras tes sens

et qu'apercevras-tu ?

Que ton âme est brisée.

________________

Resres, dans le milieu bourgeois, un les coups de rasoirs

Qu'on lance sur ta peau

Quand tu suis ton chemin

Quand tes yeux sont trop grands

Ton corps trop chaud

Ton cerveau trop bruyant.

Ce n'est plus de la chair qui t'encercle

C'est une machine folle

A détecter les morsures lointaines

les piques que l'on te lance

Le long de tes vertèbres.

Prends garde aux autres.

Ils te rendrons paralytiques

Faute de ne pouvoir

Te transformer en eux

En noeuds spasmés

de misères avortées.

C'est une drogue d'indolence

Qu'on t'envoie à distance

Pour que t'oublies tes transes

Que se meure ta démence.

________________

L'encre de l'écrivain

a levé l'ancre.

Il est seul

sur son miroir blanc

sans paroles écorchées

à râper le papier.

L'encre de l'écrivain

a levé l'ancre.

Il a dérapé

sur un pavé usé

Il s'est renversé

sous un pneu trop pressé.

Son stylo s'est cassé

puis a roulé au loin.

L'encre de l'écrivain

a levé l'ancre

vers les hauts fonds marins

Mais dans les plaies de ses reins

coulent encore pour longtemps

des calligraphies aquatiques.

_________________

Une passion

qui déchire la raison

que l'on tue de poison

On égorge le temps

On écrase l'espace

on mutile l'instant

et de tout l'on se lasse

On se love en serpent

au creux de notre fosse

On mutile sa peau

sur la crête de l'os

Du souffle de notre être

il reste encore l'empreinte

de perceptions lointaines.

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