Je suis vert de rage ! Je ne comprends pas ce comportement docile. J'espérais poindre la fin d'une insurrection et le déclenchement d'autre chose. J'espérais voir de mes yeux cet éveil des masses opprimées ! C'est dire qu'elle est encore loin la révolution tant espérée. C'était une insurrection inquiétante, parfois violente mais à peine redoutable pour des institutions qui n'écoutent pas les aspirations du peuple. Le soulèvement populaire a pris son envol mais s'est atténué dès qu'il a atteint le summum que les institutions pouvaient tolérer. Une régulation a eu lieu, c'est comme si la société dans son ensemble avait horreur du changement brutal. Les classes dirigeantes ont fait ce qu'elles savent faire le mieux, entretenir l'illusion du changement et contenter la masse. La structure sociale reste intacte à la grande satisfaction des élites, quelques boucs émissaires pendus en place publique ont suffi pour le contentement de tous. C'est ainsi que l'on reconstruit sur un même modèle l'enchainement des causes et des misères. Ce n'était qu'une fausse alerte, ces humains ne savent plus se battre jusqu'au bout, ce ne sont que des suiveurs qui se laissent séduire par de fausses promesses. Je veux bien croire que les idées deviennent forces quand les masses s'en emparent mais ici je ne distingue pas d'idées, les masses se volatilisent et les forces disparaissent à vue d'œil.