L'Administration Bush planifie-t-elle un holocauste nucléaire ?

Michel Chossudovsky,  Global Research, February 22, 2006

Pour lire l'article en anglais et les annexes de cet article :
Article en anglais à : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=viewArticle&code=20060222&articleId=2032

« Nous avons découvert la bombe la plus terrible dans l'histoire du monde. C'est peut être la destruction par le feu prophétisée dans la période dite de la Vallée de l'Euphrate, après l'histoire de Noah et son arche fabuleuse… Cette arme est sur le point d'être utilisée contre le Japon…(Nous) l'utiliserons de sorte que les cibles soient des objectifs militaires, des soldats et marins, et non des femmes et des enfants. Même si les Japs sont sauvages, impitoyables, sans merci, et fanatiques, nous, comme dirigeant du monde, pour le bien être commun, nous ne pouvons larguer cette terrible bombe sur l'ancienne capitale ou la nouvelle… La cible sera purement militaire… Il semble que ce soit la chose la plus terrible ayant été découverte, mais on peut faire en sorte qu'elle soit la plus utile. » (Journal intime du Président Truman 25 juin 1945*).

« Le monde notera que la première bombe atomique a été larguée sur une base militaire d'Hiroshima. Ceci parce que nous voulions dans cette première attaque éviter, le plus possible de tuer des civils » (Lors d'un discours radio à la Nation du président Harry Truman le 9 août 1945)

(Note : la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima le 6 août 1945 ; la deuxième sur Nagasaki le 9 août, le même jour que le discours radiophonique à la Nation de Truman)

Depuis que la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima le 6 août 1945, l'humanité n'a jamais été aussi proche d'un impensable Holocauste nucléaire qui pourrait, en terme de retombées radioactives, s'étendre sur une grande partie du Moyen Orient (et bien au-delà si on tient compte des enseignements de Tchernobyl ndlt).

Toutes les garanties de la période de la Guerre Froide, qui cataloguait la bombe atomique comme « une arme de dernier recours » ont été abandonnées. Des actions militaires « offensives « utilisant des têtes nucléaires sont maintenant décrites comme des actes « d'auto défense ».

La distinction entre les armes nucléaires tactiques et l'arsenal conventionnel du champ de bataille a été effacée. La nouvelle doctrine américaine est basée sur « des capacités mixtes de frappe ». Ces dernières, qui s'appliquent tout particulièrement au plan de bombardement aérien de l'Iran par le Pentagon, envisagent l'utilisation de bombes atomiques combinées à des armes conventionnelles.

Comme dans le cas de la première bombe atomique, qui, selon les mots du président Harry Truman « a été larguée sur Hiroshima une base militaire », les « mini bombes atomiques » d'aujourd'hui sont déclarées comme étant « sans danger pour la population civile environnante ».

Connu dans les cercles officiels à Washington comme « Joint Publication 3-12 » (Publication Jointe 3-12) la nouvelle doctrine nucléaire (Doctrine for Joint Nucléar Opérations*(NJNA) (Mars 2005), appelle à « intégrer des attaques conventionnelles et des attaques nucléaires » sous un Commandement et un Contrôle unifiés et « intégrés ».

Elle décrit principalement le processus de planification et de gestion de prise de décision, au cours duquel les objectifs stratégiques et militaires doivent être atteints, à travers l'utilisation d'un mélange d'instruments, avec très peu de préoccupation pour les pertes en vies humaines.

La planification militaire se concentre sur « l'utilisation la plus efficace de la force »,-i.e. et un arrangement optimal de différents systèmes d'armement pour atteindre des buts militaires énoncés. Dans ce contexte, les armes nucléaires et conventionnelles sont considérées comme « faisant partie de la boîte à outils » dans laquelle le commandement militaire peut piocher et choisir les instruments dont il a besoin suivant « l'évolution des circonstances » sur le théâtre des opérations militaires. (Aucune de ces armes dans la « boîte à outils » du Pentagon, y compris des bombes conventionnelles bunker buster, des bombes à fragmentation, des mini bombes nucléaires, des armes chimiques et biologiques n'est décrite comme étant « ADM » quand elles sont utilisées par les US et leurs partenaires de la coalition.)

L'objectif énoncé c'est de :

«S'assurer de l'utilisation la plus efficace de la force » et fournir aux dirigeants US un éventail plus large d'options d'attaques (nucléaires et conventionnelles) pour répondre à des imprévus instantanés. L'intégration des forces nucléaires et conventionnelles est par conséquent cruciale pour le succès de toute stratégie intelligible. Cette intégration garantit un ciblage optimal, des dommages collatéraux minimum, et réduit la probabilité d'une escalade. » (Doctrine for Joint Nuclear Opérations * p. JP 3-12-13).

La nouvelle doctrine nucléaire met sans dessus dessous les concepts et les réalités. Non seulement elle nie les effets dévastateurs des armes nucléaires, elle affirme, de manière péremptoire, que les armes nucléaires sont « sans danger » et que leur utilisation sur le champ de bataille assurera «des dommages collatéraux minimum et réduira la probabilité d'une escalade ». Le problème des retombées radioactives n'est pratiquement pas reconnu en ce qui concerne les armes nucléaires tactiques. Ces différents principes d'orientation qui décrivent les bombes nucléaires comme « sans danger pour les civils » instituent un consensus au sein de l'armée qui nourrit ensuite les livres militaires, fournissant un critère adéquat pour un « feu vert » aux commandants régionaux sur le champ de bataille.


Actions « Défensives et d'Offensives »


Alors que la Revue de Position nucléaire 2001 » (2001 Nuclear Posture Review *) établit les conditions pour une utilisation préventive des armes nucléaires au Moyen Orient, spécialement contre l'Iran (voir aussi le principal document de la PNAC : Rebuilding America's Defenses, Strategic Forces and Resources for a New Centuty *) La Doctrine d'Opérations Conjointes Nucléaires fait un pas en avant pour effacer la distinction entre des actions militaires «défensives » et « d'offensives ».

« La nouvelle triade offre une combinaison de capacités stratégiques offensives et défensives incluant des capacités de frappes nucléaires et non nucléaires, de défense active et passive, et une infrastructure de recherche et développent et industrielle robuste pour développer, construire, et maintenir des forces d'attaques et des systèmes défensifs… » (Ibid) (Les concepts clés sont inscrits en italique, ajout de l'auteur)

Cependant, la nouvelle doctrine nucléaire va bien au-delà d'actions préventives d' »auto défense » elle appelle à des « actions anticipées » utilisant des armes nucléaires contre « un ennemi voyou » qui est supposé projeter de développer des ADM à une date future incertaine.

Une planification sécuritaire responsable exige une préparation contre des menaces qui sont possibles bien qu'ayant peu de chance peut être aujourd'hui de se matérialiser. Les leçons de l'histoire militaire restent claires : des conflits imprévisibles irrationnels éclatent. Les forces militaires doivent être prêtes à contrer les armes et les capacités existantes ou qui existeront dans un futur proche même si dans l'immédiat des scénarios de guerre ne sont pas à disposition. Pour dissuader au maximum l'utilisation d'ADM, c'est primordial de préparer les forces US à utiliser des armes nucléaires efficacement et que les forces US soient déterminées à employer des armes nucléaires si nécessaire pour empêcher l'utilisation d'ADM ou des représailles utilisant des ADM (Ibid, p. III-1, italiques ajoutés)

Les bombes nucléaires serviraient à empêcher un programme non existant d'ADM (e.g Iran) avant son développement. Cette formulation tordue va bien au-delà des prémisses (propositions don on tire des conclusions ndlt) du 2001 Nuclear Posture Review et du NPSD 17 qui stipulent que les US peuvent mener des représailles en utilisant des armes nucléaires si ils sont attaqués avec des ADM.

« Les Etats-Unis font clairement savoir qu'ils se réservent le droit de répondre en ayant recours à une force écrasante – incluant l'éventuelle utilisation d'armes nucléaires – à l'utilisation d'armes de destruction massive contre les US, ses forces à l'étranger, ses amis et alliés. » ..(NSPD 17).

« Intégration » des Plans d'Armes Nucléaires et Conventionnelles

La Doctrine des Opérations Conjointes Nucléaires (DNJO)* dresse les procédures gouvernant l'utilisation des armes nucléaires et la nature des relations entre les opérations de guerre nucléaires et conventionnelles.

Le DJNO déclare que :

«L'utilisation des armes nucléaires sur le théâtre (de la guerre) nécessite que les plans nucléaires et conventionnels soient intégrés le plus largement possible ».
(DNJO, p. 47, italiques ajoutés, pour plus de détails voir l'article de Michel Chossudovsky « Nuclear War against Iran jan 2006 »*)

Les conséquences de cette « intégration » ont d'énormes implications car une fois que la décision est prise par le commandant en chef, c'est-à-dire le président des Etats-Unis, de lancer une opération militaire conjointe conventionnelle –nucléaire, il y a un risque que des armes nucléaires tactiques soient utilisées sans qu'il y est besoin de requérir l'autorisation présidentielle nécessaire. Vu sous cette angle, les procédures d'exécution sous la juridiction des commandants sur le théâtre des opérations concernant les armes nucléaires sont décrites comme étant « souples et autorisent des changements dans la situation. »

Les commandants régionaux des combats sont responsables de la définition des objectifs dans le théâtre des opérations, et de développer des plans nucléaires nécessaires pour atteindre ces objectifs, inclue la sélection des cibles. Quand il est en charge, le CDRUSSTRATCOM, en tant que commandant de combat de soutien, fournit un plan détaillé de soutien en concordance avec les exigences de la planification du théâtre des opérations. La totalité de la planification du champ d'opération nucléaire suit les procédures prescrites dans « la Planification des Opérations Conjointes et le Système d'Exécution « pour formuler et mettre en pratique une réponse effective à l'intérieur du cadre temporel qu'autorise la crise.

Puisque des options n'existent pas pour chaque scénario, les commandants des combats doivent avoir la capacité de planifier les actions de crise et d'exécuter ces plans. La planification d'action de crise offre la capacité de développer de nouvelles options, quand les options actuellement utilisées sont limitées ou que les principales options sont inappropriées.

Le Commandement, le Contrôle et la Coordination doivent être suffisamment souples pour permettre au commandant régional des combats de frapper des cibles tributaires du temps telles que des plateformes mobiles de lancement de missiles « DJNO * (italiques ajoutés)


Theatre des Operations Nucléaires (Theater Nuclear Operation TNO)
Alors que l'autorisation présidentielle est formellement exigée pour lancer une guerre nucléaire, les commandants régionaux des combats seraient en charge du Théâtre des Opérations Nucléaires (TNO) avec le mandat de non seulement appliquer mais aussi de formuler des décisions au niveau du commandement concernant les armes nucléaires (DJNO*)

Nous n'avons plus à faire au « risque » associé à « un lancement accidentel ou par inadvertance » comme cela avait été formulé par le secrétaire à la défense Robert S. Mc Namara, mais avec un processus de prise de décision militaire qui fournit au commandants militaires, du commandant en chef jusqu'au commandants régionaux, ces pouvoirs utilisables à discrétion d'armes nucléaires tactiques.

De plus, parce que ces « plus petites » armes nucléaires tactiques ont été « déclassifiées » par le Pentagon comme étant « sans danger pour la population civile environnante » ainsi, « minimisant le risque de dommages collatéraux », il n'existe pas de restrictions primordiales pré définies pour empêcher leur utilisation (Voir Michel Chossudovsky, The Dangers of a Middle East Nuclear War , Global Research, fevrier 2006)

Une fois qu'une décision de lancer une opération militaire est prise (e.g. Des frappes aériennes contre l'Iran) les commandants sur le théâtre des opérations bénéficient d'une large marge d'action. Ce que cela signifie en pratique c'est qu'une fois que la décision présidentielle a été prise, USSTRATCOM en liaison avec ces commandants peut décider quelles cibles et quel type d'armement utiliser. Les stocks d'armes nucléaires sont maintenant considérés comme partie intégrale de l'arsenal du champ de bataille. En d'autres termes, les bombes nucléaires ont été intégrées à la « boîte à outils » utilisée sur le théâtre de la guerre conventionnelle.


Attaques Aériennes Planifiées Contre l'Iran

Un plan opérationnel de conduire des attaques aériennes contre l'Iran est « fin prêt » depuis juin 2005. Le matériel militaire essentiel pour mener cette opération a été déployé. (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, Nuclear War against Iran, Jan 2006 * ).

Le vice président Dick Cheney a donné l'ordre à l'USSTRATCOM d'établir un « plan d'urgence» qui «comprend une attaque aérienne de grande envergure sur l'Iran employant à la fois des armes nucléaires et conventionnelles. » ((Philip Giraldi, Attack on Iran: Pre-emptive Nuclear War , The American Conservative, 2 August 2005 *).

En janvier 2005, un changement significatif dans le mandat de l'USSTRATCOM a été mis en application. L'USSTRATCOM a été identifié comme étant le « commandant de direction des combats pour l'intégration et la synchronisation des efforts du département de la défense dans le combat contre les armes de destruction massive ». Pour appliquer ce mandat, une toute nouvelle unité de commandement a été crée nommée Joint Functional Component Command Space and Global Strike *, or JFCCSGS.

Dirigée par l'USSTRATCOM, le JFCCSGS serait responsable du lancement des opérations militaires « utilisant des armes conventionnelles et nucléaires » selon la nouvelle doctrine nucléaire de l'Administration Bush. Les deux catégories d'armes seront intégrées dans une « opération d'attaque conjointe » sous un Commandement et un Contrôle Unifiés.
Selon les écrits de Robert S. Norris et d' Hans M. Kristensen, dans “the Bulletin of Atomic Scientists,* »,

«Le département de la défense adapte ses plans d'attaques nucléaires pour qu'ils reflètent la nouvelle doctrine présidentielle et afin d'assurer la transition dans la planification de la guerre du Plan Intégré Unique conçu lors du pic de la Guerre Froide à une famille de plans d'attaques plus petits et plus souples pour vaincre les adversaires d'aujourd'hui. Le nouveau plan central stratégique de guerre est connu sous le nom d'OPLAN (Opérations Plan ) 8044. Ce plan révisé et détaillé offre des options plus souples pour rassurer les alliés, et dissuader, et si nécessaire vaincre des adversaires dans des cas d'urgence plus étendus.

L'un des membres de cette nouvelle famille c'est CONPLAN 8022, un plan conceptuel pour l'utilisation rapide d'armes nucléaires ou conventionnelles, ou des capacités de mener une guerre de l'information pour détruire préventivement, si nécessaire - - des « cibles temporellement urgentes » partout dans le monde. Le secrétaire de la défense Donald Rumsfeld avait signé un Ordre d'Alerte début 2004, qui ordonnait au CONPLAN 8022 d'être immédiatement opérationnel. Le résultat c'est que la politique de prévention de l'Administration Bush est maintenant opérationnelle sur les bombardiers longue distance, sous marins stratégiques, ou les patrouilles de dissuasion, et probablement aussi les missiles balistiques intercontinentaux (ICB Ms) »

La mise en application opérationnelle de la Frappe Mondiale se ferait sous le CONPLAN 8022, qui consiste actuellement en un « plan actuel que la marine et l'armée de l'air traduisent en un ensemble de frappes à mener par leurs sous marins et leurs bombardiers, » (Japanese Economic Newswire, 30 Decembre 2005, plus de détails voir Michel Chossudovsky, Nuclear War against Iran, op. cit.*).

CONPLAN 8022 est « le plan de couverture intégral pour ce type de scénarios stratégiques préventifs impliquant l'utilisation d'armes nucléaires. »

« Il se concentre spécifiquement sur ces nouvelles types de menaces - - l'Iran, la Corée du Nord - - les proliférateurs et aussi des terroristes potentiels, » dit-t-il. « rien ne dit qu'ils ne puissent pas utiliser CONPLAN 8022 dans le cas de scénarios limités contre des cibles russes et chinoises » (Selon Hans Kristensen, du Nuclear Information Project, cité dans le media japonais Economic News Wire, op. cit.)

Autorisation de Déploiement d'Armes Nucléaires


La planification d'autres bombardements aériens de l'Iran a commencé mi 2004, suite à la formulation de CONPLAN 8022 début 2004. En mai 2004, est sorti une directive : la Directive Présidentielle de Sécurité Nationale NSPD 35 entitled Nuclear Weapons Deployment Authorization * .

Le contenu de ce document hautement sensible reste un secret d'état prudemment gardé. Les médias n'ont pas fait mention du NSPD ni de débat au Congrès là dessus. Alors que son contenu reste classé secret, on présume que le NSPD 35 porte sur le déploiement d'armes nucléaires tactiques sur le théâtre de guerre du Moyen Orient en conformité avec CONPLAN 8022.

Sur ce sujet, un article de presse récent (rappel : cet article a été publié en février 2006 ndlt) publié dans Yeni Safak (Turquie) suggère que les US sont actuellement entrain de :
« Déployer des bombes nucléaires tactiques type B 61 dans le sud de l'Irak comme faisant partie du plan d'attaquer l'Iran de cet zone si et quand l'Iran répond à une attaque israélienne sur ses installations nucléaires. » (Ibrahim Karagul, "The US is Deploying Nuclear Weapons in Iraq Against Iran", (Yeni Safak,. 20 December 2005, cité dans BBC Monitoring Europe).
Ce déploiement en Irak semble être la conséquence de NSPD 35.

Ce que suggère l'article de Yeni Safak c'est que des armes conventionnelles seraient d'abord utilisées en réponse à des attaques aériennes US-Israel, puis des bombes thermonucléaires tactiques B 61 pourraient alors être lancées. Ces représailles utilisant des armes nucléaires tactiques seraient en phase avec les lignes directrices contenues dans le 2001 Nuclear Posture Review and NSPD 17 (voir ci dessus).

Israël Stocke des Armes Conventionnelles et Nucléaires


Israël fait partie de l'alliance militaire et il est prévu qu'il joue un rôle majeur dans ces attaques planifiées contre l'Iran. (Voir détails Michel Chossudovsky, Nuclear War against Iran, Jan 2006*)

Plusieurs articles de presse l'ont confirmé, Israël a reçu, depuis septembre 2004, quelques 500 bombes BLU 109 bunker buster produite aux US (WP, 6 janvier 2006). Le premier ordre d'acquisition date de septembre 2004. En avril 2005, Washington a confirmé qu'Israël recevrait 100 bombes bunker buster de plus GBU -28 produites par Lockheed Martin (Reuters, 26 avril 2005). Les GBU -28 sont décrites comme des « bombes conventionnelles guidées au laser de 2,275 tonnes qui utilise une tête pénétrante de 1,820 tonnes». Elles ont été utilisées pendant la guerre en Irak.

Le Pentagon (a déclaré) que …la vente à Israël de 500 BLU -109 têtes, cela voulait dire une « contribution significative aux objectifs stratégiques et tactiques des US ».

Montées sur des bombes guidées au laser, les BLU -109, peuvent être larguées par F-15 ou F-16, des avions de combat faisant partie de la flotte aérienne d'Israël. Cette année, Israël a reçu une première série de 102 F-16Is longue distance de Washington, son principal allié. « Israël fabrique probablement ses propres bombes bunker buster, mais elles ne sont pas si robustes que les BLUs (910 kg), selon ce qu'a dit Robert Hewson, éditeur de Jane's Air-Launched Weapons, à Reuters. (Reuters, 21 Septembre2004)

L'article ne confirme pas si Israël a stocké et déployé la version thermonucléaire des bombes bunker buster. Il n'indique pas non plus si les bombes bunker buster d'Israël sont équipées de têtes nucléaires. Il est important de noter que ce stockage de bombes bunker buster s'est fait quelques mois après la publication du NPSD 35¸ Nuclear Weapons Deployment Authorization (May 2004).

Israël possède entre 100 et 200 têtes nucléaires stratégiques (certains articles de presse parlent plutôt de 200 à 400 ndlt). En 2003, Washington et Tel Aviv ont confirmé qu'ils collaboraient « au déploiement de missiles de croisière Harpon fournis par les US, armés de têtes nucléaires, sur la flotte israélienne de sous marins Dolphin. » (The Observer 12 octobre 2003). Au cours de développements plus récents, qui coïncide avec les préparations de frappes contre l'Iran, Israël a passé commande de 2 nouveaux sous marins produits en Allemagne qui « pourraient lancer des missiles de croisière à tête nucléaire dans le cadre d'une « deuxième frappe » de « dissuasion. » (Newsweek 1 » février 2006. Voir aussi CDI base de données*)

La participation d'Israël aux attaques aériennes agira comme une bombe politique à travers le Moyen Orient. Cela contribuera à l'escalade, avec une zone de guerre qui pourrait s'étendre dés le début au Liban et à la Syrie. Toute la région, de l'est méditerranéen à l'Asie centrale et à la frontière ouest de l'Afghanistan serait touchée.

Le Rôle de l'Europe de l'Ouest

Plusieurs pays d'Europe de l'Ouest considérés officiellement comme des « états non nucléaires » possèdent des armes nucléaires tactiques fournies par Washington.

Les US ont fourni quelque 480 bombes thermonucléaires B 61 à 5 pays non nucléaires de l'OTAN incluant la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, la Hollande et la Turquie et un état nucléaire, la Grande Bretagne. Le Gardien du nucléaire de l'ONU (AIEA ndlt) n'a pas prêté attention au fait que les US ont activement contribué à la prolifération d'armes nucléaires en Europe de l'Ouest.

Faisant partie de ce stockage européen, la Turquie, qui est partenaire dans la coalition menée par les US avec Israël contre l'Iran, possède quelque 90 bombes bunker buster thermonucléaires B 61, stockée sur la base aérienne nucléaire d'Incirlik (National Resources Defense Council, Nuclear Weapons in Europe *, Fevrier 2005)

Allant de pair avec la politique nucléaire US, ce stockage et ce déploiement de B 61 en Europe de l'Ouest sont prévus pour des cibles situées au Moyen Orient. De plus, en accord avec les « plans d'attaques de l'OTAN », ces bombes thermonucléaires bunker buster B 61 (stockées par des « états non nucléaires « ) pourraient être lancées « contre des cibles en Russie ou d'autres pays du Moyen Orient tels que la Syrie et l'Iran « (cité dans le National Resources Defense Council, Nuclear Weapons in Europe , Fevrier 2005).

De plus, ce qui a été confirmé par des documents partiellement déclassifiés (mis à disposition en utilisant la Loi US sur la Liberté de l'Information ») :

« Des arrangements ont été passés au milieu des années 90 pour autoriser l'utilisation de forces nucléaires US en Europe hors du champ de responsabilité du commandement européen US (EUCOM). Résultat de ces arrangements, EUCOM soutient actuellement des missions nucléaires de CENTCOM au Moyen Orient, dont celles, potentielles, contre l'Iran et la Syrie. »
(Cité dans http://www.nukestrat.com/us/afn/nato.htm * italiques ajoutés)

A l'exception des US, aucune autre puissance nucléaire « n'a d'armes nucléaires désignées pour être délivrées par des pays non nucléaires » ((National Resources Defense Council, op cit).

Tandis que ces « états non nucléaires » accusent nonchalamment Téhéran de développer des armes nucléaires, sans fournir de preuve documentée, ils ont eux-mêmes des capacités nucléaires de délivrer des têtes nucléaires, qui sont dirigées contre l'Iran. De dire que c'est un cas précis de « deux poids deux mesures » de la part de l'AIEA et de celle de la communauté internationale c'est un euphémisme.

L'Allemagne : De Facto Puissance Nucléaire

Parmi les « 5 états non nucléaires », l'Allemagne reste le pays le plus lourdement nucléarisé avec 3 bases nucléaires (dont deux sont totalement opérationnelles) et pourrait bien stocker jusqu'à 150 bombes (B 61 bunker buster) (Ibid). En accord avec les « plans d'attaque de l'OTAN » (mentionnés ci-dessus), ces armes nucléaires tactiques sont également pointées vers le Moyen Orient.

Tandis que l'Allemagne n'est pas officiellement une puissance nucléaire, elle produit des têtes nucléaires pour la marine française. Elle stocke des têtes nucléaires et elle a les capacités de délivrer des armes nucléaires. L'EADS, The European Aeronautic Defense and Space Company, une entreprise de partenariat franco allemand et espagnol, contrôlée par Deutsche Aérospace et le puissant Groupe Daimler, est le deuxième plus important producteur militaire d'Europe, produisant les missiles nucléaires M 51 de la France.

La France Fait Sienne la Doctrine Nucléaire Préventive


En janvier 2006, le président français Jacques Chirac, a annoncé un changement majeur dans la politique nucléaire de la France.

Sans mentionner l'Iran, Chirac impliquait que les bombes atomiques de la France seraient utilisées sous la forme «d'attaques plus concentrées » contre des pays, qui « envisageaient » le déploiement d'ADM

Il a aussi mentionné la possibilité que des armes nucléaires tactiques puissent être utilisées sur des théâtres de guerre conventionnels, en concordance avec la doctrine nucléaire des US et de l'OTAN ((Lire Chirac shifts French doctrine for use of nuclear weapons *, Nucleonics Week 26 janvier 2006).

Le président français semble avoir embrassé la « guerre du terrorisme » sponsorisées par les US. Il a présenté les armes nucléaires comme un moyen de construire un monde plus sécurisé et pour combattre le terrorisme.

Les armes nucléaires ne sont pas faites pour être utilisées contre des « terroristes fanatiques » néanmoins « les dirigeants d'états qui utilisent des moyens terroristes contre nous, de même que ceux qui envisagent d'utiliser contre nous d'une façon ou d'une autre des ADM, doivent comprendre qu'ils s'exposent à une réponse ferme et appropriées de notre part… » (Ibid)
Bien que Chirac n'ait fait aucune référence à l'utilisation préventive d'armes nucléaires, sa déclaration reprend largement les prémisses de la Revue de la Position Nucléaire 2001 de l'Administration Bush, qui appelle à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques contre des « états voyous » et des organisation terroristes non étatiques ».

Pour voir Des détails et les cartes des installations nucléaires situées dans les 5 états « non nucléaires » européens *(Document pdf en anglais)

Les armes stockées sont des bombes thermonucléaires B 61. Toutes les armes sont des bombes à gravité de types2 3- 4 – 10

Ces estimations sont basées sur des déclarations publiques et privées faites par un certain nombre de sources gouvernementales et des estimations sur les capacités de stockage de chaque base.


Construire un prétexte pour une guerre nucléaire préventive

Le prétexte pour mener une guerre contre l'Iran repose essentiellement sur deux prémisses fondamentales qui font partie de la Doctrine de Sécurité Nationale de l'Administration Bush.

1) l'Iran est supposé posséder des « Armes de Destruction Massive » (ADM) plus spécifiquement son programme d'enrichissement nucléaire.

2) le soutien supposé de l'Iran aux « terroristes islamistes ».

Ce sont là les deux déclarations liées entre elles qui font partie intégrante de la propagande et de la campagne de désinformation des médias.

La déclaration concernant les « ADM » est utilisée pour justifier une « guerre préventive » contre « l'état qui sponsorise le terrorisme » - - i.e. Des pays tels que l'Iran, et la Corée du Nord qui possèdent soi-disant des ADM. L'Iran est identifié comme état sponsorisant des soi disant « organisations terroristes non étatiques ». Ce dernier possède aussi des ADM et constitue potentiellement une menace. Des organisations terroristes non étatiques sont présentées comme des « puissances nucléaires ».

« Les ennemis dans cette (longue) guerre ce ne sont pas des forces militaires conventionnelles mais plutôt des réseaux terroristes mondiaux dispersés qui exploitent l'Islam à des fins politiques radicales. Ces ennemis, ont pour but affirmé d'acquérir et d'utiliser des armes nucléaires et biologiques pour tuer des centaines de milliers d'américains et d'autres partout dans le monde » («2006 Quadrennial Defense Review*).

Par contraste, l'Allemagne et Israël qui produisent et possèdent des têtes nucléaires ne sont pas considérés comme des « puissances nucléaires ».

Ces derniers mois, le prétexte pour lancer une guerre, construit sur ce réseau terroriste islamiste avec des ADM, a été mis en avant jusqu'à la nausée sur une base quotidienne dans les médias occidentaux.

Lors d'un témoignage devant le Comité du budget du Sénat US, la secrétaire d'état Condoleezza Rice a accusé l'Iran et la Syrie de déstabiliser le Moyen Orient et de fournir un soutien aux groupes militants islamistes. Elle a décrit l'Iran comme étant « la banque centrale du terrorisme » ce qui ne résiste pas au fait, largement documenté, qu'Al Qaeda a été soutenu financièrement dés sa création au début des années 80 par nulle autre que la CIA (Voir Michel Chossudovsky « Who is Osama bin Leden Global Research 2001*).

« Ce n'est pas seulement le programme nucléaire iranien mais aussi son soutien au terrorisme partout dans le monde. Ils sont en fait la banque centrale du terrorisme. » (Déclaration devant le Comité pour le budget au Sénat 16 février 2006).

« Deuxième 9/11 » : « Plan de Secours » de Cheney

Alors que la « menace » des supposées ADM de l'Iran doit être débattue au Conseil de Sécurité, il a été rapporté que le Vice Président Dick Cheney avait donné des instructions à l'USSTRATCOM de dresser un plan de secours « pour être utiliser en réponse à une autre attaque terroriste du type 11 septembre sur les Etats-Unis ». Ce « plan de secours » pour attaquer l'Iran utilise le prétexte d'un deuxième « 11 septembre », ce qui n'est pas encore arrivé, pour préparer une opération militaire majeure contre l'Iran.

Le plan de secours, caractérisé par une concentration de troupes en anticipation de possible frappes aériennes contre l'Iran, est au stade « fin prêt ».

Ce qui est diabolique c'est que la justification pour mener une guerre contre l'Iran s'appuie sur la participation de l'Iran à une attaque terroriste sur les Etats-Unis qui n'a pas encore eu lieu.
Le plan comprend un assaut aérien de grande ampleur sur l'Iran utilisant à la fois des armes conventionnelles et des armes nucléaires. A l'intérieur de l'Iran il y a plus de 450 cibles stratégiques principales, incluant de nombreux sites suspectés de développement du programme d'armement nucléaire. La plupart de ces cibles sont en dur ou souterraines et ne pourraient pas être détruites avec des armes conventionnelles, d'où l'option nucléaire.

Comme dans le cas de l'Irak, la réponse n'est pas conditionnée sur le fait que l'Iran soit réellement impliqué dans l'acte de terrorisme dirigé contre les Etats-Unis. Il a été rapporté que plusieurs officiers de haut rang impliqués dans la planification étaient effrayés des implications de ce qu'ils sont entrain de faire – que l'Iran était visé par une attaque nucléaire sans qu'il y ait provocation de sa part – mais personne n'est prêt à risquer sa carrière en opposant des objections. (Philip Giraldi, Attack on Iran: Pre-emptive Nuclear War *, The American Conservative, 2 août 2005).

Sommes-nous sensés comprendre que les planificateurs américains attendent dans les limbes une deuxième attaque type 11 septembre pour lancer une opération militaire dirigée contre l'Iran, opération qui est actuellement « fin prête » ?

Le « plan de secours « proposé par Cheney est prévu, il est basé sur l'hypothèse que l'Iran serait derrière une deuxième attaque type 11 septembre et que des bombardements de représailles seraient immédiatement activés avant même que ne soit menée une enquête, à peu près de la même manière que les attaques contre l'Afghanistan en octobre 2001, soi disant en représailles pour le rôle joué par le gouvernement des Talibans en soutien aux terroristes responsables du 11 septembre. C'est important de noter que les bombardements et l'invasion de l'Afghanistan avait été planifiés longtemps avant le 11 septembre. Comme Michael Keefer l'a fait remarquer dans un article incisif de synthèse.

« Plus en profondeur, cela implique que des attaques terroristes du type 11 septembre sont reconnues par le bureau de Cheney et du Pentagon comme étant des actes appropriés de légitimation de guerres d'agression contre tout pays choisi pour subir ce traitement et pour l'utilisation de son système multinational d'amplification par la propagande… ( Keefer, Fevrier 2006*).

Keefer conclue qu'une attaque sur l'Iran qui probablement impliquerait l'utilisation d'un nombre significatif de bombes nucléaires à pénétration dans le sol « extrêmement sales » pourrait être menée suite à une attaque avec une bombe sale sur les Etats-Unis, ce qui serait présenté dans les médias comme ayant été exécutés par des agents iraniens ». (Keefer, février 2006).

La Bataille pour le Pétrole

Les sociétés pétrolières anglo-américaines sont indéniablement derrière le « plan de secours » de Cheney pour mener une guerre contre l'Iran. Ce dernier est orienté vers le contrôle territorial et par les multinationales des réserves de pétrole et de gaz de même que toutes les routes des pipelines.

Il y a une continuité dans les plans de guerres US au Moyen Orient, des Démocrates au Républicains. Les caractéristiques essentielles du discours des néo conservateurs, étaient déjà en place sous l'Administration Clinton. La stratégie relative au théâtre des opérations du Commandement Central US (USCENTCOM) avait pour but, vers la moitié des années 90, de sécuriser d'un point de vue économique et militaire, le contrôle du pétrole au Moyen Orient.

« Les vastes intérêts et objectifs nationaux de sécurité exprimés dans la Stratégie de Sécurité Nationale du Président (NSS) et dans la Stratégie Militaire Nationale du Président (NMS) forment les bases de la stratégie relative au théâtre des opérations du Commandement Central des US. Le NSS, dirige l'implantation d'une stratégie pour « contenir doublement les états voyous de l'Irak et de l'Iran aussi longtemps que ces états posent un danger pour les intérêts des US, pour d'autres états de la région, et pour leurs propres citoyens. « contenir doublement ces états est prévu pour maintenir une balance de pouvoir dans la région sans dépendre ni de l'Irak ni de l'Iran ». La stratégie de l' USCENTCOM est basée sur l'intérêt et concentrée en matière de menace. Le but de l'engagement des US comme exprimé dans le NSS, c'est de protéger l'intérêt vital des US dans la région – un accès ininterrompu, sécurisé des US et de ses alliés au pétrole du Golf.

(USCENTCOM, http://www.milnet.com/milnet/pentagon/centcom/chap1/stratgic.htm#USPolicy italiques ajoutés)

L'Iran possède 10% des réserves mondiales de pétrole et de gaz, les US sont de loin la première puissance militaire et nucléaire mondiale, mais elle possède moins de 3% des réserves mondiales de pétrole et de gaz.

D'un autre côté, les pays habités par des musulmans, incluant le Moyen Orient, le Nord de l'Afrique, l'Asie Centrale, l'Afrique Centrale, la Malaisie, l'Indonésie, possèdent approximativement 80% des réserves mondiales de pétrole et de gaz.

« La guerre contre le terrorisme » et la campagne de haine dirigée contre les musulmans qui ces derniers mois s'est accentuée, est en lien direct avec « la Bataille pour le Pétrole du Moyen Orient ».Quelle est le meilleur moyen pour conquérir ces vastes réserves de pétrole situées dans des pays habités par des musulmans ? Construire un consensus politique contre les pays musulmans, les décrire comme « non civilisés », dénigrer leur culture et leur religion, dresser un profil ethnique contre les musulmans dans les pays occidentaux, nourrir la haine et le racisme contre les habitants des pays producteurs de pétrole.

On dit que les valeurs de l'Islam sont liées au « terrorisme islamique ». Des gouvernements occidentaux accusent maintenant l'Iran « d'exporter le terrorisme en occident » selon les mots du premier ministre Tony Blair.

« Il y a un virus de l'extrémisme issu d'un cocktail de fanatisme religieux et de répression politique au Moyen Orient qui est maintenant exporté dans le reste du monde…Nous sécuriserons notre futur seulement en nous occupant de chaque aspect de ce problème. Notre sécurité future dépend du règlement du problème de stabilité dans cette région. On ne peut jamais dire jamais dans aucune de ces situations. » (Cité dans le Mirror du 7 février 2006).

Les musulmans sont diabolisés, facilement identifiés avec les « terroristes islamiques » qui sont aussi décrits comme constituant une menace nucléaire. A son tout, l'Iran soutient les terroristes, une République islamique qui menace « le Monde civilisé » avec des armes nucléaires mortelles (qu'elle ne possède pas). Par contraste, les armes nucléaires « humanitaires » américaines seront précises, sans danger, et fiables. »

Le Monde est à un carrefour critique

Ce n'est pas l'Iran qui constitue une menace à la sécurité mondiale mais les Etats-Unis d'Amérique et Israël.


Lors de développements récents, les gouvernements occidentaux - - y compris les soit disant « états non nucléaires » qui possèdent des armes nucléaires - - ont rejoint le convoi. En choeur, l'Europe de l'ouest et les états membres de l'Alliance Atlantique (l'OTAN) ont repris à leur compte l'initiative militaire menée par les US contre l'Iran.

Les attaques aériennes planifiées du Pentagone contre l'Iran comprennent des « scénarios » utilisant à la fois des armes conventionnelles et nucléaires. Bien que cela n'implique pas l'utilisation d'armes nucléaires, le danger potentiel d'un Holocauste nucléaire au Moyen Orient doit, néanmoins, être pris au sérieux. Cela doit devenir un point de focalisation pour le mouvement anti-guerre, particulièrement aux Etats-Unis, en Europe de l'Ouest et en Turquie.
Il faut également comprendre que la Chine et la Russie sont (non officiellement) des alliés de l'Iran, lui fournissant équipements militaires modernes et systèmes de défense de missiles sophistiqués. Il est peu probable que la Russie et la Chine adopteront une attitude passive, si et quand les bombardements aériens sont effectués.

La nouvelle doctrine nucléaire préventive appelle à « l'intégration » d'opérations « d'offensives » et « défensives ». De plus, l'importante distinction entre les armes conventionnelles et les armes nucléaires a été supprimée.

D'un point de vue militaire, les US et ses partenaires de la coalition, inclus Israël et la Turquie, sont en « fin prêts ».

A travers la désinformation des médias, l'objectif c'est de galvaniser l'opinion publique occidentale pour soutenir la guerre menée par les US contre l'Iran en représailles à l'attitude défiante de l'Iran face à la communauté internationale.

La propagande de guerre cela consiste à « fabriquer un ennemi » tout en donnant l'illusion que le Monde Occidental est sous attaque des terroristes islamistes, qui sont directement soutenus par le gouvernement de Téhéran.

« Rendre le Monde plus Sûr », « empêcher la prolifération d'engins nucléaires sales par les terroristes » « mener des actions punitives contre l'Iran pour garantir la paix ». « Combattre la prolifération nucléaire par des états voyous… »

Soutenue par les médias occidentaux, une atmosphère générale de racisme et de xénophobie dirigée contre les musulmans s'est développée, particulièrement en Europe de l'Ouest, qui fournit une fausse légitimité à l'agenda guerrier des US. Ce dernier est présenté comme « la Guerre Juste ». La théorie de la « Guerre Juste » sert à camoufler la nature des plans de guerre US, tout en fournissant un visage humain aux envahisseurs.

Qu'est qui peut être fait ?

Le mouvement anti-guerre est, dans bien des cas, divisé et mal informé sur la nature de l'agenda militaire des US. Plusieurs ONG ont rejeté le blâme sur l'Iran, pour ne pas avoir accéder aux « demandes raisonnables » de la « communauté internationale ». Ces mêmes organisations, qui sont attachées à la paix mondiale, ont tendance à minimiser les implications d'un bombardement envisagé par l'US contre l'Iran.

Pour inverser le courant, cela demande une campagne massive de mise en réseau et d'information des personnes sur tout le territoire, national et international, dans les voisinages, les lieux de travail, les paroisses, les écoles, les universités, les municipalités sur les dangers d'une guerre sponsorisée par les US, qui envisage l'utilisation des armes nucléaires. Le message devrait être fort et clair. Iran n'est pas la menace. Même sans l'utilisation des armes nucléaires, les bombardements aériens envisagés pourrait résulter en une escalade, conduisant finalement à une guerre plus étendue au Moyen Orient.

Des débats et discussions doivent avoir lieu au sein des communautés militaires et de renseignements, particulièrement en ce qui concerne l'utilisation d'armes nucléaires tactiques, dans les corridors du Congrès, dans les municipalités, et à tous les niveaux du gouvernement. En dernier ressort, la légitimité des acteurs politiques et militaires haut placés doit être défiée.
L'année passée, Washington a mené une exercice de « torsion de bras diplomatique » avec pour objectif de se rallier des pays pour soutenir son agenda militaire. C'est essentiel qu'au niveau diplomatique, des pays du Moyen Orient, d'Asie, d'Afrique, et d'Amérique Latine adoptent une position ferme contre l'agenda militaire des US.

Condoleezza Rice a voyagé à travers le Moyen Orient, « exprimant son inquiétude sur le programme nucléaire iranien », cherchant un ralliement non équivoque des gouvernements de la région contre Téhéran. Pendant ce temps, l'Administration Bush a alloué des fonds pour soutenir des groupes dissidents iraniens à l'intérieur de l'Iran.

Ce qu'il faut, c'est « briser la conspiration du silence » exposer les mensonges des médias, les distorsions, et faire face à la nature criminelle de l'Administration US et de ces gouvernements qui le soutiennent, soutiennent son agenda guerrier de même que le soi disant « agenda de Sécurité Nationale » qui a déjà mis en place les contours d'un état policier.

Le monde est au carrefour d'une des plus sérieuses crises de l'histoire moderne. Les US se sont embarqués dans une aventure militaire, « une longue guerre » qui menace le futur de l'humanité.

C'est essentiel de mettre le projet de guerre US sur le devant du débat politique, particulièrement en Amérique du Nord, et en Europe de l'Ouest. Les dirigeants politiques et militaires qui sont opposés à la guerre doivent prendre une position ferme, de l'intérieur de leurs institutions respectives. Les citoyens doivent prendre une position individuelle et collective contre la guerre.

Michel Chossudovsky – Première publication sur Global Research 22 février 2006
La première partie de ce texte a été publiée dans un article séparé intitulé :
« The dangers of a Middle East Nuclear War » New Pentagon Doctrine: Mini –Nukes are “Safe for the Surrounding Civilian Population” Michel Chossudovsky.

Article publié le 22 février 2006 -Traduction bénévole Mireille Delamarre www.planetenonviolence.org

Michel Chossudovsky est l'auteur du best-seller international "The Globalization of Poverty " publié en onze langues.Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa et directeur du Centre de Recherche sur la www.globalresearch.ca . Il contribue également à l'Encyclopaedia Britannica. Son livre le plus récent: America's "War on Terrorism", Global Research, 2005.