La catastrophe à venir ? La touche finale aux nombreux plans dressés pour attaquer l'Iran

Source : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=9437

Global Research - Note de la rédaction

Nous portons à l'attention de nos lecteurs le scénario de David DeBatto concernant ce qui pourrait se produire si l'un des nombreux plans visant à attaquer l'Iran, avec la participation d'Israël et de l'OTAN, devait se réaliser. Même si certains pourraient être en désaccord avec quelques éléments de détails apportés par l'auteur du texte, l'idée maîtresse de cette analyse doit être prise au sérieux.

Par David DeBatto
Global Research

Le 23 juin 2008

« Israël a déclaré qu’une attaque contre l'Iran sera "inévitable" si le régime islamique continue à aller de l’avant dans ses intentions de construire une bombe atomique. » (LondonDaily Telegraph, 11 juin 2008)

« La chancelière de l'AllemagneAngela Merkel s’est jointe mercredi au président Bush en appelant à de nouvelles sanctions contre l'Iran s’il ne suspend pas son programme d'enrichissement de l'uranium. » M. Bush a souligné à nouveau que « toutes les options sont sur la table, » y compris la force militaire. (NewYork Times, 11 juin 2008)

Nous approchons rapidement de la dernière période de six mois de l'administration Bush. Le bourbier en Irak est dans sa sixième pénible année alors qu’il n’est toujours pas possible d’en anticiper la fin et la guerre oubliée en Afghanistan en est aussi dans sa septième année. Les « dead enders » et autres factions armées sont toujours bien vivantes en Irak alors que les Taliban en Afghanistan ont à nouveau pris le contrôle de la majorité du pays. Le prix de l’essence a maintenant atteint une moyenne de 4 $ le gallon au niveau national [USA] et plusieurs analystes prédisent que le prix augmentera à 5 $ ou 6 $ dollars le gallon avant la fête du travail [NDT : Aux USA et au Canada, la fête du travail est célébrée le premier lundi du mois de septembre]. Cela, malgré les assurances données par certains des principaux partisans à la décision d'envahir l'Iraq voulant que la guerre en Irak « se paiera par elle-même » (Paul Wolfowitz) ou que nous verrions le pétrole à « 20 $ le baril » si nous envahissons l'Irak (Rupert Murdoch).

Une chose que le Pentagone fait régulièrement (et il le fait très bien) est de réaliser des exercices de guerre. Les hauts gradés sont constamment en train d'élaborer des stratégies pour réaliser un grand nombre de missions théoriques fondées sur des menaces réelles ou présumées à notre sécurité nationale ou à des intérêts vitaux. Cela fut également réalisé avant l'invasion de l'Iraq, mais l'administration Bush a préféré ne pas écouter les mises en garde contre cette mission qui lui avaient été données par les dirigeants du Pentagone voire même, par ses propres conseillers du renseignements. Néanmoins, encore une fois les exercices de guerre battent actuellement leur plein avec, dans la mire, le voisin oriental à notre actuel bourbier – l’Iran.

Ce n'est pas un secret que les États-Unis sont actuellement à mettre la touche finale à plusieurs plans dressés pour attaquer les installations nucléaires et militaires iraniennes. Avec nos forces terrestres au bord du gouffre en Iraq et en Afghanistan, aucun des scénarios les plus plausibles ne prévoit une invasion terrestre. Non pas que cette administration ne préfèrerait pas marcher sur le siège de l'islam chiite derrière une solide ligne de chars M1 Abrams et d’y proclamer la démocratie pour le pays. Le fait est que même le président sait que nous ne pouvons nous permettre d’en faire plus et par conséquent, lui-même et les néo-conservateurs devront se contenter d'une opération « Choc et stupeur. »

Si nous envahissons l'Iran cette année, cette invasion se fera par des centaines de sorties d’avions basés sur les porte-avions déjà stationnés dans le golfe Persique et par des avions basés en Iraq et au Qatar. Ils vont attaquer les installations nucléaires connues situées dans et autour de Téhéran et dans le reste du pays, ainsi que les bases contenant les principales unités militaires iraniennes, les installations anti-aériennes et les unités de la Garde Révolutionnaire (une entité distincte et une puissante organisation paramilitaire iranienne).

Est-ce que cette action militaire arrêtera l'Iran dans ses efforts visant à développer des armes nucléaires? Probablement pas. Elle ne parviendra sans doute même pas à détruire la totalité de leurs installations de recherche nucléaire, les plus importantes étant celles qui sont souterraines, protégées par des tonnes de terre et de béton armé et d'acier conçus pour résister à presque toutes les attaques conventionnelles. Les militaires iraniens et la Garde Révolutionnaire pourront vraisemblablement survivre, bien qu'ils devront subir d'importantes pertes en vies humaines alors que les grandes bases et les centres de commandement seront sans doute détruits. Toutefois, puisque l'Iran possède des forces aérienne et navale fonctionnelles (y compris des sous-marins) et des installations modernes de défense anti-aérienne, les bombardiers chasseurs US essuieront inévitablement de grandes pertes. Ce ne sera pas « chose simple » telle que lorsque les États-Unis ont dirigé l'invasion de l'Iraq en 2003, alors que l'armée irakienne s’est tout simplement dispersée et que les forces aériennes iraquiennes n’ont jamais fait voler un seul appareil.

Il n’y en aurait plus pour longtemps.

Si les États-Unis attaquent l’Iran soit cet été ou cet automne, le peuple des États-Unis serait mieux d'être prêt à faire face à un choc qui puisse être encore plus grand à la psyché nationale (et à l'économie) que ne le fut le 11 septembre 2001. Tout d'abord, il y aura d'importantes pertes US dès la première invasion. Des avions chasseurs américains seront abattus et les pilotes américains qui ne seront pas tués seront faits prisonniers, y compris les femmes pilotes. Les missiles iraniens Yakhonts 26, les Sunburn 22 et les Exocet vont se diriger et attaquer les forces navales américaines regroupées dans les étroites eaux du golfe Persique avec des résultats très meurtriers. Des marins américains seront tués et des navires américains seront gravement endommagés et peut-être même coulés. Nous serons peut-être témoins de la première attaque d’un porte-avions américain jamais survenue depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Il ne s’agit là que du début

Israël (qui était jusque-là demeuré hors de la mêlée en laissant l'armée américaine faire la première grande charge) est attaqué par le Hezbollah dans une action coordonnée et à grande échelle. L’étendue considérable et effroyable de pertes en vies humaines paralyse la nation, une chose que l’on croyait impossible. Le tout dernier allié de l’Iran dans la région, la Syrie, déclenche alors une avalanche de plus de 200 missiles Scud B, C et D sur Israël, chacun armé de gaz VX. Étant donné que le territoire d’Israël est à la portée de ces armes de fabrication russe, Haïfa, Tel-Aviv, Jérusalem et pratiquement la totalité des grands centres ainsi que plusieurs bases militaires seront frappés, souvent avec pour résultat des pertes énormes en vies humaines.

Les forces aériennes israéliennes ordonnent à leurs trois escadres de bombardiers de combat F-16I Sufa de prendre la voie des airs avec l'ordre de bombarder Téhéran et de nombreuses bases militaires et nucléaires autant qu’ils le peuvent avant d’être soit abattu ou à court de carburant. Il s’agit d’un aller simple pour certains de ces pilotes. Leur antique patrie tombe en ruine. Beaucoup ont des parents qui sont déjà morts ou mourants. Ils n'attendent pas d’avoir la permission de Washington, ou des commandants militaires américains régionaux. Les avions israéliens transportent la majorité de l'arsenal nucléaire de leur pays sous leurs ailes.

Juste après les premières vagues de bombardiers US lancés dans l'espace aérien iranien, la marine iranienne, utilisant les bases côtières de missiles, attaque rapidement les vaisseaux et coule plusieurs pétroliers dans le détroit d'Ormuz, coupant ainsi le golfe Persique et tout son pétrole du reste du monde. Ils minent alors la région, rendant ainsi difficile et même mortelle le nettoyage du détroit par les dragueurs de mines américains. Tout ce qui reste de la Marine et de la Force aérienne iranienne harcèle notre Marine alors qu’elle tente de réaliser des opérations de déminage. Encore d’autres victimes US.

Le jour suivant l'invasion, Wall Street (et dans une moindre mesure, Tokyo, Londres et Francfort) font ce qu’ils font toujours lors d’une crise internationale – de la spéculation irrationnelle et ils achètent avec une grande fébrilité en faisant flamber les prix du pétrole à des sommets jamais inégalés. Au lendemain de l'invasion américaine de l'Iran, le prix du pétrole augmente à 200 $ ou 300 $ le baril sur les marchés. Si la guerre n'est pas terminée dans quelques semaines, ce prix pourrait augmenter encore bien plus. Cette situation fera immédiatement grimper le prix de l'essence à la pompe dans le pays [USA] à 8 $ ou à 10 $ le gallon, et subséquemment à des niveaux encore plus impensables.

Si cela se produit, le pays s'arrête net. La plupart des américains ne sont plus en mesure de s’offrir de l’essence pour aller travailler. Les camionneurs abandonnent leurs poids lourd sur le côté de la route et disparaissent. La nourriture, les médicaments et d’autres produits indispensables ne sont plus transportés aux magasins. L’essence et l'électricité (pour le peu qu’il en reste de disponible) sont trop onéreuses pour que la plupart des gens puissent se les offrir. Les enfants, les malades et les personnes âgées meurent au cours de l’été par manque d'air climatisé dans les maisons et les hôpitaux. Les enfants, les malades et les personnes âgées meurent en hiver en raison du manque de chauffage. Il y a des émeutes de la faim partout à travers le pays. Un système de troc se développe à mesure que l'économie s’effondre et que les banques ferment ou qu’elles limitent les retraits. Les troubles civils se développent.

La police est incapable de contenir la violence et ils sont eux-mêmes victimes de la même crise que le reste de la population subie. Le régime civil se dissout et la loi martiale est déclarée en vertu des dispositions approuvées dans le cadre de la loi « Patriot Act. » Les troupes régulières de l’US Army et de la Marine patrouillent dans les rues. L’appareillage du gouvernement fédéral est déplacé vers une destination inconnue mais dans un endroit sûr. Les États-Unis sombrent dans le chaos et ils deviennent un pays du tiers monde. L’époque où les États-Unis était la seule superpuissance est révolue.

On croit que rien de pire ne puisse dorénavant arriver. Mais voilà que le premier bombardier israélien pourrait lancer sa charge nucléaire sur Téhéran.

David DeBatto est un ancien agent spécial de contre-espionnage de l’US Army, un vétéran de la guerre en Irak et le co-auteur de "CI" une série de livres édités par Warner Books et auteur d’un prochain livre "Counter to Intelligence" chez Praeger Security International.

Traduit par Dany Quirion pour Alter Info