Une conspiration financière internationale conduit-elle les événements de notre monde ?
 

'Ils sèment la désolation et ils appellent ça la paix.' -Tacite

Alan Greenspan était-il aussi idiot qu'il y paraît lorsqu'il a créé la récente bulle immobilière qui menace d'amener l'ensemble de l'économie occidentale basée sur la dette vers un crash total ? Et si c'était le cas, pourquoi ? Tournons nous vers un personnage américain que les théoriciens de la conspiration mentionnent le plus souvent comme se trouvant à l'épicentre d'un quelconque plan d'une élite étant réputé exister. Ce serait David Rockefeller, âgé de 92 ans, le grand-père multimilliardaire de l'élite financière mondiale.

par Richard C. Cook


Traduit de l'article http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8450
Global Research, 27 mars 2008

Tournons-nous vers ce personnage américain dont les théoriciens disent souvent qu’il se trouve à l’épicentre de tous les projets de l’élite. Il s’agit de David Rockefeller, le multimilliardaire de 92 ans, le parrain de l’élite financière mondiale.
Le très long article de l’encyclopédie Wikipedia qui lui est consacré reproduit le texte d’une célèbre déclaration qu’il aurait faite lors du discours d’ouverture de la Conférence de Bilderberg à Baden-Baden en juin 1991 :

«Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et à d’autres importants organes de presse dont les directeurs ont assisté à nos réunions et tenu leurs promesses de discrétion pendant près de quarante ans. Nous n’aurions pas pu développer notre plan pour le monde si nous avions été exposés aux regards de l’opinion publique pendant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus complexe et mieux préparé à s’acheminer vers un gouvernement mondial qui ne connaîtra plus jamais la guerre, mais seulement la paix et la prospérité pour l’humanité tout entière. La souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et de banquiers mondiaux est certainement préférable à l’autodétermination pratiquée au cours des siècles passés.»

Ces paroles ont été prononcées il y a 17 ans. C’était le début du gouvernement Clinton. Rockefeller dit «nous». Les personnes désignées par ce «nous» ont tenu des réunions pendant près de 40 ans. Si l’on y ajoute les 17 ans qui nous séparent de la date du discours, cela fait 57 ans, c’est-à-dire deux générations.

Non seulement les personnes en question ont développé un «plan pour le monde» mais de toute évidence, cet essai a eu du succès. Leur objectif ultime est de créer la «souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et de banquiers mondiaux». Selon Rockefeller, cela conduira à un «gouvernement mondial qui ne connaîtra plus jamais la guerre».

Supposons, à titre de pur exercice intellectuel, que David Rockefeller soit une personne aussi importante et puissante qu’il semble le penser. Accordons-lui quelque crédit et supposons que lui et les personnes désignées par «nous» ont réussi dans une certaine mesure. Cela signifierait que les principales décisions et les principaux événements depuis que Rockefeller a prononcé son discours, en 1991, ont fait partie du plan ou qu’ils ont du moins représenté ses caractéristiques et révélé ses intentions.

Par conséquent, en examinant ces décisions et événements, nous pouvons établir si Rockefeller a dit vrai en affirmant que l’utopie qu’il avait à l’esprit est en train de se réaliser ou du moins plus près de se réaliser. Voici, dans le désordre, quelques-unes de ces décisions et quelques-uns de ces événements.

L’application de l’Accord de libre-échange d’Amérique du Nord par les gouvernements Bill Clinton et George W. Bush a entraîné la disparition de millions d’emplois industriels et la destruction des exploitations agricoles familiales en faveur de l’agrobusiness global.
D’autres accords de libre-échange similaires, dont ceux conclus sous les auspices de l’Organisation mondiale du commerce, ont entraîné la délocalisation de millions d’autres emplois industriels vers la Chine et ailleurs.

Le revenu moyen par famille aux Etats-Unis n’a cessé de diminuer alors que la part de la richesse du pays détenue par les plus ­hautes tranches de revenus est montée en ­flèche. Certains gestionnaires de fonds spéculatifs de Wall Street gagnent 1 milliard de dollars par année alors que le nombre des sans-abri, dont des anciens combattants, frise le million.

La bulle immobilière a conduit à une énorme inflation des prix de l’immobilier aux USA. Des millions de maisons tombent entre les mains de banquiers à la suite de saisies. Le prix des terres et des fermages a en outre décimé l’agriculture familiale et le petit commerce. L’augmentation des impôts fonciers basés sur la surestimation des terrains a contraint des millions de personnes à revenu ­faible ou moyen et de personnes âgées à abandonner leur maison.

Le fait que des banquiers contrôlent maintenant la totalité du système monétaire national sous des lois qui veulent que l’on ne crée de l’argent qu’en prêtant à intérêt a entraîné une pyramide de dettes considérable qui menace de s’effondrer. Ce système «monétariste» a été lancé par des économistes de l’Université de Chicago payés par la famille Rockefeller. Le hic, c’est que quand la pyramide s’effondre et que tout le monde fait faillite, les banques, qui ont créé de l’argent «comme par magie», peuvent alors saisir des biens précieux pour une bouchée de pain, comme J-P. Morgan Chase s’apprête à le faire avec les commerces de Carlyle Capital. Le gouvernement a abandonné la régulation judicieuse de l’industrie financière et tout politicien qui essaie de s’y opposer, comme Eliot Spitzer, est brisé.

La charge fiscale totale des Américains (impôts fédéraux, impôts des Etats et impôts locaux) dépasse maintenant 40% du revenu et est en train d’augmenter. Aujourd’hui, au début d’une récession, le Congrès, contrôlé par les Démocrates, tout en soutenant le très faible rabais «stimulus», continue d’augmenter hypocritement les impôts, même ceux des revenus moyens. Les arriérés d’impôts, de même que les emprunts des étudiants, ne peuvent plus bénéficier de la protection de la loi sur les faillites.

Le prix de l’essence augmente alors que des compagnies comme Exxon-Mobil enregistrent des profits records. Les prix d’autres produits de base, dont ceux de l’alimentation, ne cessent d’augmenter et certains pays sont au bord de la famine. Aux Etats-Unis, 40 millions de personnes sont officiellement considérées comme «food insecure» (en situation de précarité alimentaire).

Les sociétés qui contrôlent l’eau et les ressources minières se sont emparées d’une grande partie de ce qui appartenait à la collectivité et la dérégulation de la production énergétique a entraîné d’importantes hausses du prix de l’électricité dans de nombreuses régions.

La destruction des exploitations agricoles familiales par l’Aléna (Accord de libre-échange américain entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique) s’est reflétée dans les politiques du FMI et de la Banque mondiale à l’égard d’autres pays. Dans le monde entier, en raison de la pression exercée par le «consensus de Washington», l’autosuffisance alimentaire locale a été remplacée par des cultures destinées avant tout à l’exportation. L’exode rural a considérablement augmenté la population des bidonvilles dans les pays sous-développés.

Depuis les années 1980, les Etats-Unis ont mené des guerres dans le monde soit directement soit par procuration. L’ex-Yougoslavie a été démembrée par l’OTAN. Sous prétexte du 11-Septembre et en se servant de projets déjà élaborés, les USA sont engagés maintenant dans la conquête et l’occupation militaire permanente du Moyen-Orient. L’encerclement mondial de la Russie et de la Chine par les forces armées des USA et de l’OTAN est en cours et de nouveaux efforts pour militariser l’espace ont commencé. Les puissances occidentales sont nettement en train de se préparer à l’éventualité d’une nouvelle guerre mondiale.

L’expansion de l’empire militaire américain à l’étranger se manifeste par la création d’un système totalitaire de surveillance à l’intérieur du pays: On espionne les activités des particuliers grâce à la technologie et à des systèmes mis en place au nom de la «guerre contre le terrorisme». On commence à utiliser des implants électroniques permettant de suivre à la trace les intentions des individus. Le complexe militaro-industriel est devenu l’industrie la plus important et la plus prospère du pays. Elle emploie des milliers de planificateurs qui planchent sur de nouveaux et meilleurs moyens, officiels ou secrets, d’anéantir les «ennemis» aussi bien indigènes qu’étrangers.

Cela dit, les Etats-Unis possèdent la plus importante population carcérale du monde. En outre, la vie quotidienne de millions de personnes constitue un fardeau écrasant: administrations, assurances, factures, paperasseries. Les plus simples transactions commerciales sont alourdies de frais occasionnés par des légions de comptables, d’avocats, de bureaucrates, de courtiers, de spéculateurs et d’intermédiaires.

Enfin, la dégradation de la vie quotidienne a provoqué une augmentation considérable des maladies liées au stress, telles les dépendances à l’alcool et aux drogues. Même les gouvernements de certains pays sont impliqués dans le trafic de drogue. Au lieu de faire en sorte que le travail soit moins stressant, la politique avantage la colossale industrie pharmaceutique qui s’enrichit grâce à la dégradation de la santé publique due au fait que l’on traite les symptômes plutôt que les causes. Un grand nombre de médicaments vendus à grand renfort de publicité ont des effets indésirables dévastateurs.

Cette liste devrait suffire à nous faire nous poser une difficile question. En supposant une nouvelle fois qu’il s’agit là d’éléments du plan élitiste que M. Rockefeller se vante d’avoir mis au point, n’est-il pas un peu étrange que les moyens choisis pour obtenir «la paix et la prospérité pour l’humanité tout entière» impliquent tant de violence, de mensonges, d’oppression, d’exploitation, de corruption et d’escroquerie ?

Il me semble que «notre projet pour le monde» est fondé sur le génocide, la guerre mondiale, le contrôle policier des populations, l’accaparement des ressources mondiales par l’élite financière avec ses marionnettes politiques et ses forces armées. Existe-t-il un meilleur moyen d’obtenir tout cela que ce qui semble être un projet destiné à priver les peuples du monde entier de leur aptitude à produire eux-mêmes leur nourriture ? Finalement, le génocide par la famine peut être lent, mais il est efficace, en particulier quand on peut l’attribuer aux ­«forces du marché».

Et se pourrait-il que le «nous» qui est à l’origine de tout cela, dont fait partie le grand David Rockefeller, soit tout simplement constitué de criminels qui ont pratiquement pris le pouvoir ? S’il en est ainsi, ce sont des criminels qui ont fait tout leur possible pour protéger leurs arrières et effacer leurs traces, notamment en contrôlant le système scolaire et les principaux médias monopolistes dominants. En tout cas, une chose est certaine: les électeurs américains n’ont jamais rien approuvé de tout cela sciemment.

Source: Global Research du 27/3/08
(Traduction Horizons et débats)

* Richard C. Cook est un ancien analyste du gouvernement américain. Il a notamment fait partie de la Civil Service Commission, de la Food and Drug Administration. Il a été conseiller du président ­Carter, de la NASA et du Ministère des finances. Ses articles sur l’économie, la politique et la politique spatiale ont paru sur de nombreux sites Web. Il prépare un ouvrage sur la réforme monétaire intitulé We Hold These Truths: The Promise of Monetary Reform. Il est également l’auteur de Challenger Revealed: An Insider’s Account of How the Reagan Administration Caused the Greatest Tragedy of the Space Age dont un critique a écrit que c’était le livre le plus important des vingt dernières années sur la navigation spatiale.
Son site: www.richardccook.com