Selon le ministère américain de la Défense, l’armée doit être prête à une guerre contre la Russie
hd. Lors d’une audition commune, devant la Commission de la défense du Congrès, du chef du Pentagone Robert Gates et du chef d’état-major interarmées Peter Pace sur le nouveau budget américain de la défense, ce dernier a déclaré que les USA devaient disposer de l’ensemble de l’arsenal pour l’intervention des forces armées terrestres «parce que nous ne savons pas ce qui peut se passer dans des pays comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran notamment.» («American Forces Information Service» du 8 février). Gates avait imputé au président russe des intentions impérialistes. Aux dires des experts, le discours du président russe était une réponse à cette menace.
Source: newsru.com, 8 février 2007
Lors de la justification du budget américain 2008 dont une énorme part est consacrée à la défense, le nouveau ministre de la Défense Robert Gates a déclaré que les USA pourraient être confrontés, en plus de la guerre contre le terrorisme global, au danger venant d’Etats comme la Russie et la Chine.
Il a déclaré lors d’une audition devant la Commission de la Défense du Congrès des Etats-Unis que «nous avons besoin de l’ensemble des moyens militaires: aussi bien de troupes terrestres capables de mener une guerre avec de grandes armées que d’unités mobiles pour des missions spéciales de lutte contre le terrorisme parce que nous ne savons pas ce qui peut se passer dans des pays comme la Russie, la Corée du Nord, l’Iran.» Il faut retenir le fait que Gates ait mis également la Russie sur la liste des pays de l’«Axe du mal» et qu’il l’a citée en premier. […]
• Les généraux Leonov, Ivachov et Dvorkine ont déclaré à ce sujet: c’est la guerre froide. La Russie doit revoir sa doctrine militaire.
• Selon le directeur de l’Institut d’évaluations stratégiques, «une nouvelle guerre froide a commencé: les USA encerclent la Russie avec leurs systèmes antimissiles […]
Après sa nomination, Gates a déclaré devant les sénateurs que Poutine ambitionnait de redonner à la Russie son statut de superpuissance, de ranimer la fierté nationale et que c’est pourquoi il jouissait chez lui d’une grande popularité.
Il voudrait rétablir le contrôle de la Russie sur les Etats de la Communauté d’Etats indépendants (CEI) et leurs ressources stratégiques. Le général Dvorkin croit que la déclaration de Gates sur la Russie est un «vestige de la guerre froide. […] On doit exiger des USA une explication sur la signification de ces propos dans le contexte de la Déclaration sur le partenariat stratégique signée en mai 2002 par les dirigeants de la Fédération de Russie et les USA». […]
Le général Ivachov, vice-président de l’Académie des questions géopolitiques, est d’avis que la Russie doit absolument, après cette déclaration, revoir son concept de défense et commencer à prendre plus au sérieux les problèmes de sécurité militaire. […] «En ce moment, il n’existe pas de pressions militaro-psychologiques mais demain déjà, nous pourrions ressentir des pressions militaires américaines directes.»
Le général Leonov (espionnage) a déclaré que les propos de Gates n’étaient pas dus au hasard, qu’ils reflétaient la position de principe de Washington à propos de Moscou et de Pekin. C’est pourquoi les USA entretiennent actuellement un appareil militaire qui dépasse en puissance de feu les forces militaires de tous les pays du monde. Le budget militaire des USA approche déjà le demi-billion de dollars. En temps de paix et avec des relations normales entre Etats, de tels préparatifs sont inadmissibles; des dépenses aussi considérables ne sont pas nécessaires. Il est évident que les USA se préparent à une grande guerre.
«La politique des USA consistant à rapprocher leur système de défense antimissiles des frontières de la Fédération russe, la construction de bases militaires dans les nouveaux pays de l’OTAN et d’Asie centrale indiquent la même chose: les USA considèrent la Russie comme un adversaire potentiel. On ne doit pas se faire d’illusions sur le comportement amical des USA, mais il ne faut pas céder à la panique. Ils nous considéraient autrefois comme des adversaires et ils continuent de le faire; cela n’a rien d’étonnant. Par rapport à Pékin, je crois que le XXIe siècle sera un siècle d’hostilité, particulièrement entre les USA et la Chine.»
Une nouvelle guerre froide a commencé
Misin, directeur de l’Institut d’évaluations stratégiques, a déclaré dans une interview à la BBC que dans les milieux dirigeants de la Russie, on voit réapparaître la menace militaire américaine qui était caractéristique de la période d’hostilité entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.
Il croit que «les dirigeants russes ne voient, en regardant l’OTAN, rien d’autre qu’une palissade de missiles dirigés vers la Russie. C’est pourquoi beaucoup voudraient que le développement des forces armées en revienne à ce qu’il était au début des années 70.»
Misin est convaincu que la Russie, de son côté, retombera dans l’antiaméricanisme. […] On doit également parler des activités américaines dans les pays de la CEI (anciens pays de l’Union soviétique) qui sont considérés comme une menace pour les intérêts légitimes du Kremlin dans cette région.
Les USA encerclent la Russie avec leur système antimissiles
«Il faut constater qu’actuellement les USA tentent d’installer des éléments de leur système antimissiles en Pologne et en République tchèque et de déplacer des radars de Hawaï dans le Pacifique sur les îles Aléoutiennes dans la mer de Béring près du Kamtchatka. […] Comme le constatent des experts russes, les USA ont ainsi lancé une nouvelle course aux armements mondiale.» […]
Les projets américains prévoient un grand radar en République tchèque et une douzaine de bases antimissiles en Pologne. Cela a provoqué une vive réaction de Moscou. Poutine a déclaré que «la Russie y répliquera à un degré plus élevé et plus asymétrique: Nous avons déjà des systèmes de missiles antimissiles et des systèmes pour échapper aux missiles antimissiles», et en disant cela, il pensait avant tout au nouveau missile Topol-M.
Source: newsru.com, 8 février 2007
(Traduction du russe par Walther Gross)