Expert Russe : signes avant-coureurs de règlement violent en Iran
27 février 2007
L’Iran et les Etats-Unis mènent un jeu politique à la limite de la folie, estime Radjab Safarov, directeur général du Centre d’étude de l’Iran contemporain. De son coté, l’ambassadeur d’Iran à Moscou déclare que son pays est prêt à « riposter, et ce dans n’importe quel endroit ».
M. Safarov s’est exprimé lors d’une conférence de presse à RIA Novosti.
probabilité de solution violente
"La probabilité d’une solution violente à l’égard de l’Iran est aujourd’hui plus grande que jamais. Les Américains ont déjà dépensé des centaines de millions de dollars pour faire fortement pression sur Téhéran", a-t-il indiqué. Selon lui, en témoignent aussi bien la concentration des forces américaines dans le golfe Persique que la construction intense d’ouvrages de DCA en Irak et le déploiement de nouvelles bases sur le territoire de l’Azerbaïdjan.
Radjab Safarov a avancé que la variante militaire était possible dans deux cas de figure : si les nerfs de l’une des parties lâchent, cédant à la provocation, ou si l’Iran refuse sciemment d’abandonner son programme nucléaire et d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
"Dans ce cas, les Etats-Unis n’auront rien d’autre à faire que de mettre en action leur machine de guerre", a fait remarquer l’expert.
déstabilisation de la région
Cependant, à son avis, cette guerre n’est nécessaire ni aux Américains, ni à l’Iran.
"Les conséquences d’un éventuel règlement militaire du problème iranien ne sont toujours pas entièrement claires pour les Etats-Unis : les actions militaires feront apparaître non seulement un nouveau foyer de tension, mais déstabiliseront aussi toute une région", a souligné Radjab Safarov. Qui plus est, le Traité de non-prolifération des armes nucléaires ne sera pas mieux défendu, alors même que la violation du régime de non-prolifération est le principal reproche avancé par la communauté internationale à l’Iran.
"L’Iran n’a pas besoin de guerre, lui non plus. Si de bonnes conditions commerciales et politiques sont proposées à Téhéran, il se peut qu’il finisse par accepter de négocier. Dans ce cas, le monde évitera le danger d’un nouveau conflit", a indiqué le politologue.
Téhéran ripostera en cas d’agression américaine
Téhéran est prêt à riposter en cas d’agression américaine, a déclaré mardi à Moscou l’ambassadeur d’Iran en Russie Gholamreza Ansari.
"Nous sommes contre la confrontation. Mais si les États-Unis nous attaquent, nous riposterons, et ce dans n’importe quel endroit", a indiqué le diplomate devant les étudiants de l’Institut des civilisations mondiales.
Le vice-président américain Dick Cheney avait déclaré lundi que "toutes les solutions" étaient envisageables pour empêcher que l’Iran ne se dote de l’arme nucléaire.
"Les États-Unis sont une grande puissance militaire. Ils peuvent lancer à tout moment une opération militaire contre n’importe quel pays, y compris l’Iran", a dit l’ambassadeur iranien.
Les Américains peuvent être certains que la riposte à une agression contre l’Iran sera immédiate, selon lui.
Dans le même temps, M.Ansari a espéré que Washington ne prendrait pas la décision de déclencher une guerre contre l’Iran.
"Nous considérons qu’il s’agit d’une guerre psychologique. Les États-Unis veulent que nous acceptions des préalables. Mais ces conditions sont dépourvues de toute logique, elles sont contraires aux accords internationaux et au droit souverain du peuple (à mener des recherches nucléaires civiles)", a dit le diplomate iranien avant d’espérer que les autres pays aideraient l’Iran à relancer les négociations sur son dossier nucléaire.