Les Thompson ne sont pas les seuls à avoir étés menacés par la
mafia nucléaire qui ne voulait pas que des données gênantes soient communiquées
au public? En 1974 déjà, la chimiste Karen Silkwood - qui travaillait à la
fabrication de combustible radioactif à la centrale de Kerr-McGee près de
Crescent, Oklahoma, (U.S.A.). avait été assassinée parce qu’elle voulait
cracher le morceau sur la pollution radioactive causée par les centrales
nucléaires aux U.S.A..
[Gregor Seither - IES News Service -
Il y a trente ans, le
Ce fut la pire catastrophe jamais survenue dans l’industrie
nucléaire U.S. et quelques jours après l’accident, Metropolitan Edison,
l’entreprise gérante de la centrale, fit appel aux services de Randall
Thompson, expert-médecin spécialisé dans les pathologies liées aux radiations.
Pendant 28 jours après l’accident, Thompson a travaillé sur le site, mesurant
la radioactivité.
Randall Thompson peut difficilement être dénigré comme étant un
“militant anti-nucléaire”. Vétéran du programme de recherche et de
développement sur la propulsion nucléaire des sous-marins de
Le matin où les Thompsons ont appris l’accident à TMI, ils ont
voulu aller sur place pour étudier l’incident. Ce n’était pas très difficile,
étant donné que l’équipe médicale interne de Metropolitan Edison avait fui la
centrale. ME fit donc appel à une entreprise sous-traitante, Rad Services, pour
évaluer le degré de pollution radioactive. Rad Services, de son côté, embaucha
le couple Thompson pour analyser et évaluer les conséquence sanitaires des
émissions radioactives et mener une enquête sanitaire auprès des populations
sur le site et avoisinantes.
“Je me souviens,
raconte Randall Thompson, que tous mes
collègues scientifiques à travers le pays étaient jaloux et m’appelaient pour
me supplier de les embaucher également. Ils disaient ‘Ne laisse pas se truc
entrer en fusion sans moi, on veut être là !’ C’était un moment unique dans la
vie d’un chercheur, on se disait : ‘Bon, c’est dangereux, je risque de choper
un cancer mais on va découvrir plein de choses passionnantes’.”
Ce
n’est qu’aujourd’hui, trente ans plus tard, que le témoignage détaillé
de Randall Thompson est rendu public - et sa version de ce qu’il a vu à
Three Mile Island vient renforcer un nombre croissants de rapports qui
contredisent entièrement la thèse défendue jusqu’ici par le
gouvernement U.S., affirmant que l’accident n’avait pas fait courir de
risques à la population.
Pour les Thompson: “Ce qui
s’est produit à Three Mile Island est bien plus grave que tout ce qui a été
prétendu jusqu’à ce jour. Mille fois plus grave que tout ce qu’on vous a
raconté. “
Thompson et sa femme affirment que, lors de la l’accident et la
période qui a suivi, ils ont été les témoins d’une catastrophe sanitaire
majeure que le gouvernement s’est efforcé de nier - au prix de la mise en
danger de la santé de dizaines de milliers de personnes.
Si les U.S. ont cessé toute construction de nouveaux réacteurs
nucléaires depuis l’accident de 1979, les autorités politiques locales ainsi
que les cadres de l’industrie énergétique mènent une forte campagne de lobbying
en vue d’une réactivation du nucléaire - notamment dans le Sud des
Etats-Unis,
où
Les Thompson affirment que les données collectées lors de leur enquête sur le site de la centrale nucléaire indiquent que la pollution radioactive qui a été émise lors de l’accident a été des milliers de fois plus forte que ce qu’affirment les chiffres officiels publiés par le gouvernement et l’industrie nucléaire. Une pollution radioactive suffisamment grave et étendue pour affecter la santé de dizaines de milliers de personnes vivant dans la région autour de la centrale. L’industrie nucléaire et le gouvernement U.S. ont toujours nié cette réalité, affichant des chiffres rassurants basés sur des mesures dont les Thompson affirment qu’elles ont été trafiquées.
Pour le Thompson, ces chiffres trafiqués ont un effet pernicieux à long terme. Non seulement il a minimisé les effets de
l’accident et donc exclu beaucoup de personnes des programmes de compensation
sanitaire, mais pire encore, ces informations lénifiantes diffusées par le
lobby nucléaire risquent de provoquer un accident futur encore plus grave par
manque de préparation : “Le gouvernement,
obnubilé par la mythologie nucléaire et industrielle, a apporté la preuve qu’il
était totalement incapable de prendre la mesure exacte de l’étendue de la
catastrophe. Non seulement cela a eu une conséquence sur les mesures sanitaires
prises vis à vis de la population… mais surtout, cela a abouti au fait que les
politiques de haut rang et autorités locales sous-estiment totalement les
risques posés par une nouvelle génération de centrales nucléaires.”
“Les points de contrôle et
les mesures de sécurité qui ont été mis en place, s’appuient sur les
constatations faites lors de l’accident de TMI. Mais comme les conséquence de
l’accident ont été sous-estimées, les mesures de sécurité en vigueur
aujourd’hui sont faussées et risquent d’aggraver encore une future catastrophe.”
Les Thompson ont tenté de rendre publics leurs données
et donner des conseils sanitaires aux populations vivant autour de la centrale…
“et tout d’un coup nous nous sommes retrouvés dans un roman digne
des thriller de John Grisham !”
Randall Thompson raconte comment, en 1979, alors qu’il faisait
ses courses dans un supermarché, un étranger s’est approche de lui et lui a dit
que s il ne fichait pas le camp de la région, lui et sa femme seraient
assassinés.
Ils ont donc décidé de fuir au Nouveau Mexique, où ils ont
entrepris d’écrire une livre sur les questions de sécurité nucléaire, avec
l’aide du frère de Joy, Charles Busey - qui avait également travaillé sur les
chaudières nucléaire pour
Un soir, alors qu’ils rentraient chez eux, une voiture les a
suivis avant de les percuter à plusieurs reprises, jusqu’à ce que leur voiture
percute un arbre - tuant Charles Busey et blessant grièvement Thompson. La
voiture coupable n’a jamais été retrouvée.
Leur maison a été régulièrement cambriolée, les voleurs
dédaignant à chaque fois les objets de valeur et ne s’intéressant qu’au
manuscrit de leur livre.
Tout ceci a fait l’objet de plusieurs articles de journaux en 1981. Jamais
aucune enquête n’a abouti.
Il y a de nombreuses preuves substantielles que les populations,
les animaux et les plantes autour de la centrale nucléaire de Three Mile Island
ont été exposés à de hautes doses de radioactivité lors de la catastrophe de
1979. Alors que les études gouvernementales et des enquêtes commanditées par
l’autorité nucléaire affirment que l’accident n’a pas fait de victimes,
d’autres études et enquêtes ont apporté la preuve de nombreuses conséquence
sanitaires et environnementales qui sont reliés à une forte pollution
radioactive.
En 1984, par exemple, la psychologue Marjorie Aamodt et son mari
Norman, ingénieur chimiste, - qui avaient établi une ferme d’agriculture
biologique à l’Est de Three Mile Island - ont porté plainte contre la centrale
nucléaire afin de les empêcher de remettre en route le réacteur de l’Unité 1,
où s’était produit l’accident. Ils ont mené une enquête approfondie auprès des
habitants de trois communes situées sous le vent de la centrale. Des douzaines
de voisins ont affirmé souffrir de symptômes associés à une exposition à de la
radioactivité : gout métallique dans la bouche, nausées, vomissements, perte de
cheveux, cancers de la peau et autres, foetus malformés, défaillances
d’organes… Parmi les 450 personnes interrogées, ils ont relevé 19 morts du
cancer entre 1980 et 1984 - soit sept fois plus de morts que la norme
statistique dans la région. (…)
L’industrie nucléaire et les autorités locales n’ont bien
évidemment pas envie d’entendre ceci. Le gouvernement fédéral à débloqué plus
de 18 milliards de subventions pour la relance de l’industrie nucléaire et 17
entreprises d’ingénierie privées se battent pour obtenir les contrats de
construction et de gestion des 26 nouveaux réacteurs prévus. C’est la première
fois, depuis la catastrophe de 1979, que des nouveaux réacteurs doivent être
construits aux Etats-Unis (…)
Harold Denton, ancien cadre de NRC qui travaillait à Three Mile
Island lors de la crise, a récemment expliqué à l’agence de presse écologiste
‘Greenwire’ que les modifications techniques qui ont été mises en place après
la catastrophe de 1979 avaient permis de “réduire
de manière significative les risques d’un accident grave à l’avenir“.
Mais le couple Thompson (…) fait remarquer que “les normes de sécurité développées par NRC pour
les nouvelles générations de centrales nucléaires se basent sur les conclusions
établies à Three Mile Island”. Ils affirment que les estimations
très basses de NRC en termes d’exposition aux radiations ont abouti à des
normes de sécurité inefficaces - notamment en termes de contention de la
pollution radioactive ou encore la détermination du périmètre d’évacuation
autour de la centrale.
“Ils ont bâti leur stratégie de sécurité autour de la certitude
qu’il ne s’était finalement pas passé grand chose à TMI. Mais cette hypothèse
de départ est fausse et les données sur lesquelles se basent ces normes de
sécurité sont volontairement erronées”.
En s’appuyant sur leurs propres recherches, les Thompsons
craignent que les décideurs et les populations se laissent bercer par les voix
rassurantes des propagandistes de l’industrie nucléaire. “Chaque fois que nous formulons nos inquiétudes,
les communicants du nucléaire se précipitent et nous clouent le bec en disant
que le nucléaire est sans risques. Malheureusement, les faits véritables et
l’histoire réelle montrent le contraire”.
“Quand vous prenez conscience de l’importance de la manipulation
des faits autour de TMI, quand vous constatez par vous même à quel point la
réalité autour de l’accident de TMI a été occultée et déformée de manière
volontaire par les communicants, on en reste bouche bée” explique Randall
Thompson.
“L’industrie nucléaire à mis en place une formidable machine à propager la bonne parole, mais celle-ci est tellement efficace qu’elle a fini par enfumer même les experts qui doivent pourtant connaître la réalité pour prendre les décisions. En matière de sécurité nucléaire, tout le monde vit prisonnier d’une bulle d’illusions qu’ils ont eux-mêmes fabriqués.”
Bonjour,
Pour faire suite a notre conversation de ce jour, voici les 9 références de
l'accident sur pubmed.
j'en suis encore toute étonnée...
Items 1 - 9 of 9
One page.
1:
[The medical legal grounds of the dispanserization of children
dwelling on the radiation polluted territories in the issue of Tchernobyl
disaster]
Fetisov SN, Dubovoĭ II.
Probl Sotsialnoi Gig Zdravookhranenniiai
Istor Med. 2008 Nov-Dec;(6):30-2. Russian.
PMID: 19256001 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
2:
[Effect of infrared laser irradiation on the arterial blood
pressure in liquidators of the accident at the Chernobyl power plant]
Korkushko OO.
Fiziol Zh. 2003;49(1):104-8.
Ukrainian.
PMID: 12669529 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
3:
[Relations between uricemia and some sensomotor functions in
liquidators of the accident at the Chernobyl power plant]
Aksentiĭchuk BI.
Fiziol Zh. 2003;49(1):94-9.
Ukrainian.
PMID: 12669527 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
4:
[Adaptation of thyroid function to excess iodine]
Aurengo A, Leenhardt L, Aurengo H.
Presse Med. 2002 Oct
26;31(35):1658-63. French.
PMID: 12448332 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
5:
[Nuclear accidents and iodine prophylaxis. Part 1: Risks due to
irradiation of the thyroid gland]
Smeesters P, Frühling J, Van Bladel L, Wambersie A.
Rev Med Brux. 1998
Dec;19(6):475-82. French.
PMID: 9916494 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
6:
[Protection of the thyroid in children and fetuses in case of
nuclear accident]
Vernis M, Hindie E, Galle P.
Arch Pediatr. 1997
May;4(5):473-9. Review. French.
PMID: 9230999 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
7:
[Dynamics of ultrastructural morphology of the nucleolar apparatus
in bovine preimplantation embryos collected in an area of chronic
irradiation]
Pivko J, Baran V, Grafenau P, Kopecný V, Pelechatyj NS,
Bondarcuk VN, Kozuch AJ, Kovalcik LM.
Vet Med (Praha). 1997
Feb;42(2):33-8. Slovak.
PMID: 9148569 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
8:
[Radiation-induced cancers: state of the art in 1997]
Cosset JM.
Cancer Radiother.
1997;1(6):823-35. Review. French.
PMID: 9614902 [PubMed - indexed for MEDLINE]
Related Articles
9:
[An information system for analyzing the need for examining
certain aspects of radiologic contamination caused by the Czernobyl
catastrophe]
Michalewicz M, Kłopotek M, Krupiński L, Kruś U, Wierzchoń S,
Matuszewski A.
Endokrynol Pol. 1991;42(2):181-8.
Polish.
PMID: 1364471 [PubMed - indexed for MEDLINE]
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Enfin, j'ai trouvé un article américain qui explique "la leçon" de la Russie...Apparemment, les études épidémiologiques de haut niveau scientifiques ( suivi de cohorte) commencent a peine...
Environ
Health Perspect. 1997 Dec;105 Suppl 6:1385-91
The Russian radiation legacy: its integrated impact and lessons.
Goldman M.
University of California, Davis, USA.
Information about the consequences of human exposure to radiation in the former Soviet Union has recently become available. These data add new insights and provide possible answers to several important questions regarding radiation and its impact on occupational and public health. The 1986 Chernobyl accident initiated a major and early increase in childhood thyroid cancer that resulted from ingestion of iodine-131 (131I) by young children living in the most heavily contaminated areas of Belarus, Ukraine, and Russia. No significant additional cancer or other adverse medical effects have yet been reported in the affected populations and among clean-up workers. Major psychological stress independent of radiation dose has been observed in those people thought to be exposed. During the early days of the atomic energy program in the former Soviet Union, some unfortunate events occurred. The country's first atomic test in Semipalatinsk in 1949 exposed over 25,000 people downwind from the blast to significant doses of fission products, especially 131I. During the late 1940s and the early 1950s nuclear material production facilities were developed near Chelyabinsk in the South Ural Mountains, which resulted in major releases into the environment and significant overexposures for thousands of workers and nearby populations. Chronic radiation sickness was observed early in exposed workers, and increases in leukemia and other cancers were also reported. The series of plutonium inhalation-related lung cancers and fatalities among workers exposed in that first decade appears to be unique. Long-term consequences of chronic radiation sickness and four decades of follow-up are being described for the first time. Villagers downstream from the plant consumed high levels of 137Cs and 90Sr and, it is reported, manifested increases in leukemia from internal and external exposures. Although the 40-year databases for retrospective dosimetry epidemiology studies are just beginning to be integrated and evaluated, (!!!!!!!!!!!! incroyable !!!!!!) preliminary evaluations suggest that there may be graded, significant dose-rate amelioration factors for cancer and leukemia risks in workers and the general population relative to the risk data on the Japanese atomic bomb survivors. Even for plutonium-induced lung cancers in workers, such a dose-rate effect may be evident. These experiences give us insight into the consequences of protracted radiation at high and low doses and rates. If these findings are validated and confirmed, they can provide information that reduces some of the uncertainties in retrospective radiation dosimetry and radiation risk estimates (especially for low-level, chronic exposures) for activities related to medicine as well as the handling of nuclear materials and nuclear facility decommissioning, decontamination, and demilitarization.