La censure et la dictature justifiée par un specialiste de la propagande.
Voici un texte que l'on m'a fait parvenir, il est parait-il extrait de "Mein kampf" de Adolf Hitler. Cela mérite une confirmation, est-ce qu'un lecteur peut vérifier cela ? De toute façon, l'intérêt de ce texte est ailleurs. Pour chaque argument on peut opposer un contre argument. Je propose donc au lecteur de construire une réflexion critique pour démontrer les incohérences de la démonstration. Tout discours politique peut être décomposé par une méthode permettant de reconstituer l'enchaînement logique des propositions les unes par rapport aux autres. Le lecteur perspicace pourra alors essayer de construire une dialectique des contradictions. Je publierai les analyses des lecteurs qui le desirent.
LES TROIS SORTES DE LECTEURS DE JOURNAUX
On a volontiers coutume, dans les milieux journalistiques, de désigner la presse comme une grande puissance dans l'Etat. En fait, son importance est véritablement immense et elle ne peut pas être sous-estimée : c'est le journalisme qui, en effet, continue l'éducation des adultes.
Il est possible à cet égard de diviser, en gros, ses lecteurs en trois tranches.
1° Ceux qui croient tout ce qu'ils lisent.
2° Ceux qui ne croient plus rien du tout.
3° Les cerveaux qui examinent avec un sens critique ce qu'ils ont lu et qui jugent ensuite.
Le premier groupe est numériquement de beaucoup le plus grand. Il comprend la grande masse du peuple et représente, par suite, la partie intellectuellement la plus simple de la nation.
Ce groupe ne comprend pas telle ou telle profession particulière, tout au plus peut-on le diviser à grands traits selon les degrés d'intelligence. Mais il comporte tous ceux auxquels il n'a pas été donné, soit par la naissance, soit par l'éducation, de penser par eux-mêmes, et qui, par incapacité ou par impuissance, croient tout ce qu’on leur présente imprimé noir sur blanc. Ce groupe s'étend sur cette catégorie de fainéants qui pourraient bien penser par eux-mêmes, mais qui, par paresse d'esprit, s'emparent avec reconnaissance de tout ce qu'un autre a déjà pensé, supposant par modestie que ce dernier, ayant fait effort, aura pensé juste.
Chez tous ces gens, qui représentent la grande masse, l'influence de la presse sera tout à fait considérable.
Ils ne sont ni en état ni en humeur d'examiner par eux-mêmes ce qu'on leur présente, de telle sorte que leur abstention totale à traiter les problèmes du jour est presque exclusivement imputable aux influences extérieures qu'ils subissent. Ceci peut constituer un avantage quand ils sont éclairés par des auteurs sérieux et épris de vérité; mais c'est un désavantage, si ce sont des canailles ou des menteurs qui prennent soin de les renseigner.
Le deuxième groupe est bien plus faible numériquement. Il est en partie composé d'éléments qui avaient appartenu d'abord au premier groupe, puis sont passés après de longues et amères désillusions aux opinions contraires, et qui ne croient plus rien... dès que l'on s'adresse à eux sous la forme d'un texte imprimé. Ils haïssent tous les journaux ; ils n'en lisent aucun ou bien ils vitupèrent systématiquement sur leur contenu qui, selon eux, n'est qu'un tissu d'inexactitudes et de mensonges. Ces hommes sont d'un maniement très difficile, car, même devant la vérité, ils restent toujours méfiants. Ils sont par suite perdus pour tout travail positif.
Enfin, le troisième groupe est de beaucoup le plus petit. Il se compose des cerveaux véritablement intelligents et affinés auxquels des dispositions naturelles, ainsi que leur éducation, ont appris à penser, qui cherchent à se faire un jugement par eux-mêmes sur tout sujet et qui soumettent tout ce qu'ils ont lu à un examen et à des méditations très profondes et répétées.
Ils ne regarderont pas un journal sans collaborer longuement, mentalement, avec l'auteur dont la tâche est alors difficile. Les journalistes n'aiment donc ces lecteurs qu'avec une certaine réserve.
Pour les membres de ce troisième groupe, les sottises dont un journal peut enduire ses textes sont peu dangereuses ou, tout au moins, peu importantes. Ils se sont habitués au cours de leur existence à ne voir, au fond, dans tout journaliste, qu'un plaisantin qui ne dit la vérité que de temps en temps. Malheureusement, l'importance de ces hommes éminents réside dans leur intelligence et non pas dans leur nombre, ce qui est malheureux en un temps où la sagesse n’est rien et où la majorité est tout.
Aujourd'hui, où le bulletin de vote de la masse décide, c'est le groupe le plus nombreux qui a le plus de poids : et c'est le tas des simples et des crédules.
C'est un devoir d'Etat et un devoir social de premier ordre d'empêcher que ces hommes ne tombent dans les mains d'éducateurs pervers, ignorants ou même mal intentionnés. Aussi l'Etat a-t-il le devoir de surveiller leur formation et d'empêcher tout article scandaleux. Aussi doit-il surveiller la presse de très près, car son influence sur ces hommes est de beaucoup la plus forte et la plus pénétrante, car elle n'agit pas de façon passagère mais constante. C'est dans l'égalité et la répétition constante de son enseignement que réside toute son immense importance. Comme ailleurs l'Etat ne doit pas oublier ici que tous les moyens doivent concourir au même but. Il ne doit pas se laisser induire en erreur ni enjôler par les hâbleries de ce qu'on nomme la " liberté de presse ", qui le conduirait à manquer à son devoir et à priver la nation de cette nourriture dont elle a besoin et qui lui fait du bien ; il doit, avec un esprit de décision que rien n’arrête, s’assurer de ce moyen d'éducation et le mettre au service de l’Etat et de la nation.
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