FRUIT DE MA PASSION

Dimanche 29 novembre 1992, 23 h 04.

Reprise Samedi 6 Mai 2000, 12 h 25

Passion, sentiment intimement lié à l’amour qui nous rend bientôt en prise avec la folie…

Réveillant en nous nos sens les plus cachés, les plus inavoués, elle nous rend fou dès lors qu’elle prend possession de notre esprit, elle nous fait agir par instinct, comme à devenir un véritable animal.

Etrange phénomène que celui qui s’opère chez une personne atteinte de la passion en terme de sensations.

Perte de ses véritables pensées rationnelles, c’est le cœur qui régit les pulsions premières, toutes les émotions prennent le dessus sur le réellement vrai.

Naît on passionné ou le devient t-on ?

Pour ma part, il me semble toujours l’avoir été. Souffrant de ce mal qui me ronge intérieurement, je suis forcée de vivre avec, à jamais, dans une société où les passionnées, sont, sans relâches, abusés, puisque vivants dans leur monde où le nuage constitue le " lieu – ressource " et la folie la " maîtresse des clés de ce lieu – dit ".

Le passionné peut il survivre, peut il se donner les moyens de vivre parmi les hommes ?

Lui qui n’entend rien à la société actuelle, lui qui vit au jour le jour, au gré de ses envies, de ses pensées du moment ?

Peut on en vouloir à un passionné ?

Oui, si l’on ne connaît pas sa véritable personnalité, non si on a appris à le connaître, à l’apprivoiser et non à le dompter car indomptable…

Peut on atténuer sa passion ? Peut on en guérir ?

Y a t-il une potion miracle pour échapper à ce mal ?

Je ne sais…

Je ne sais même pas si je veux réellement en guérir. Je me plais dans ma folie intérieure.

Oui, c’est bon d’être un passionné, c’est comme une drogue…

S’adonner à sa passion, c’est devenir fou parce qu’en proie à cette sorte de drogue qui procure un bien – être radical mais enjoué et palpitant, le cœur se met à battre plus vite, on devient un être sauvage mi- animal apprivoisé, mi- homme sauvage, face à l’objet de cette passion qui nous dévore le cœur.

Ce sentiment indéfinissable plus ou moins destructeur à court ou moyen terme, permet son extériorisation, sa découverte, plus encore physiquement que moralement.

La passion, paraît t-il, rend fou les hommes, ils ne sont plus maîtres de leurs actes et de leurs pensées, ils sont surplombés par cette force incompréhensible.

La passion et la folie deviennent des synonymes et se rapprochent l’un de l’autre d’une joie totale dans l’esprit pour finir par former un sentiment complexe et indéfinissable : l’amour…

L’amour pour quelque chose ou pour un être…

Etre passionné, c’est être fou !

Triste sort que celui des passionnés amoureux : Roméo et Juliette sont morts, parce que fous d’amour, on n’a pas accepté cette passion qui passait au dessus des conventions qu’imposait la société, la jalousie engendrée par celle - ci ; n’oublions pas le triste sort d’Orphée parti chercher sa bien aimée aux enfers, ne pouvant se retourner pour regarder Eurydice dans la remontée à la surface de la terre, folie que de ne pouvoir résister à sa tentation amoureuse passionnée, …

La passion mène toujours au pire, passant auparavant par la case bonheur, recevant le chèque de la joie intense, mais hélas, on finit toujours par tomber dans la case " fin du rêve idéal " : la prison, la mort, la réalité…

Passion opposée à réalité.

Passion comme rêve, passion comme idéal de ma vie espérée, passion comme ma folie, passion comme impossible, passion comme je l’aime…

Passion Ô comme je t’aime…


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