CAFARNAUM
 

Mon cafard se présente comme une sphère
On ne sait où il commence ni où il finit
Le mal fait tout le tour de la terre
Il plane au-dessus, et ne gagne pas l’infini

Il pense tout haut les misères  profondes
De mon Moi qui observe pantelant
Pendant que de mes yeux coule l’onde
Et que mes doigts martèlent le présent

J’aimerais vivre dans la foule des gens heureux
Qui marchent sur les trottoirs, le cœur silencieux
Me fera-t-il encore vivre un peu ma vie
Celle des combats - où l’on pleure, où l’on rit ?

Où que j’aille, il se tient derrière moi
Il sait trouver la faille et s’y engouffrer
De par le monde il ne connaît pas de lois
Il saisit chacun pour le faire pleurer

Il ne me laisse plus dormir, il me tourmente
Il tourne sans cesse autour de mon lit
Je ferme mon esprit pour ne plus l’entendre
Au matin j’ouvre les yeux  -  il est là  -  il sourit
 

Martina
Commencé le 20.09.91
Achevé le 11.11.98