L'héritage toxique du siège de Fallujah est pire que celui d'Hiroshima
Mondialisation.ca, Le 25 juillet 2010« Fallujah, c’est pire qu’Hiroshima »
Un article de Layla Anwar publié sur Arab Woman Blues
Je viens juste de regarder une rediffusion d’une émission d’Al-Jazeera préparée par Ahmad Mansour - une entrevue avec le professeur Chris Busby. Le professeur Chris Bubsy est un scientifique et le directeur de Green Audit, et secrétaire scientifique du comité européen sur les risques liés aux radiations [European Committee on Radiation Risks].
Le professeur Busby a publié beaucoup d’articles sur les radiations, l’uranium et la contamination dans des pays tels que le Liban, le Kosovo, Gaza et naturellement l’Irak.
Je vais me focaliser ici sur ses dernières découvertes qui étaient le sujet du programme diffusé sur Al-Jazeera.
Comme certains d’entre vous le savent, Fallujah est une ville interdite. Elle a été soumise à d’intenses bombardements en 2004, avec des bombes enrichies à l’uranium [DU] et au phosphore blanc, et depuis elle est devenue zone interdite - ce qui signifie que les autorités fantoches irakiennes et les forces d’invasion/d’occupation des États-Unis ne permettent à personne d’entreprendre une véritable étude dans Fallujah. Fondamentalement, Fallujah est sous état de siège.
Il est évident que les Américains et les Irakiens savent quelque chose et le cachent au public. Et c’est là qu’entre en scène le professeur Chris Busby. Il était et est toujours résolu à aller au fond de ce qui s’est passé dans Fallujah en 2004.
Étant un des premiers scientifiques dans son domaine, il s’est lancé dans une étude sur Fallujah dont les résultats préliminaires seront publiés dans 2 semaines - si tout se passe bien.
Le professeur Busby a rencontré beaucoup d’obstacles alors qu’il entreprenait ce projet. Ni lui ni personne de son équipe n’a été autorisé à entrer dans Fallujah pour y conduire des entretiens. Mais, dit-il, quand la porte principale se ferme, il faut trouver d’autres portes à ouvrir. Et c’est ce qu’il a fait. Il est parvenu à réunir une équipe d’Irakiens de Fallujah afin que ceux-ci mènent les enquêtes pour lui.
Le projet de recherche s’appuie sur 721 familles de Fallujah, ce qui représente 4500 participants - vivant aussi bien dans des zones à niveau élevé de rayonnement que dans des zones à bas niveau. Les résultats ont été comparés avec un groupe de contrôle - un échantillon du même nombre de familles vivant dans une zone non radioactive dans d’autres pays arabes. Pour les besoins de l’étude ont été choisis trois autres pays pour la comparaison : le Kowéit, l’Egypte et la Jordanie.
Avant d’aborder les résultats préliminaires, je dois noter ce qui suit :
- Les autorités irakiennes ont menacé tous les participants de cette enquête d’arrestation et de détention si elles coopéraient avec les « terroristes » qui les interviewaient. En d’autres termes, elles ont été menacées d’être sous le coup de la loi anti-terroriste.
- Les forces des États-Unis ont interdit au Dr. Busby de recueillir n’importe quelle donnée, arguant du fait que Fallujah est une zone insurrectionnelle.
- Les médecins de Fallujah ont décliné la demande de passer dans le programme télévisé d’Ahmad Mansour parce qu’ils avaient reçu plusieurs menaces de mort et craignaient pour leurs vies.
En d’autres termes, l’étude a été entreprise dans des conditions très difficiles et représentant un danger pour la vie [des participants]. Mais elle a néanmoins été menée à bien.
Comme le programme n’a pas été téléchargé sur Youtube, je ne peux pas donner de transcription mot-à-mot de l’émission. J’ai pris des notes rapides à la main et mémorisé le reste. Mais je ferai de mon mieux pour présenter tous les faits que j’ai appris aujourd’hui.
Qu’est-ce donc que les Etats-Unis et leurs marionnettes irakiennes ne veulent pas que le public sache ? Et pourquoi ne permettent-ils aucune mesure des niveaux du radiation dans Fallujah, et pourquoi ont-ils même interdit à l’AIEA [nternational Atomic Energy Agency] d’entrer dans la ville ?
Que s’est-il exactement passé dans Fallujah ? Quels étaient les types de bombes utilisées ? Était-ce uniquement des bombes à l’uranium ou y avait-il encore quelque chose d’autre ?
1) Une chose qui est très impressionnante dans Fallujah est que les taux de cancer ont nettement augmenté dans un très court laps de temps, en fait depuis 2004. Voici des exemples fournis par le Dr. Busby :
- le taux de leucémie d’enfant est de 40 fois plus élevé, depuis 2004, que pendant les années qui précédent. Et comparé à la Jordanie, par exemple, ce taux est de 38 fois plus élevé
- le taux de cancer du sein est 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004
- le taux de cancer du système lymphatique est de 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004.2) Une autre particularité à Fallujah est l’élévation dramatique du taux de mortalité infantile. Comparé à 2 autres pays arabes comme le Kowéit et l’Egypte qui ne sont pas affectés par les radiations, voici les chiffres :
- le taux de mortalité infantile pour Fallujah est 80 enfants en bas âge sur 1000 naissances (80 pour 1000), alors que pour le Kowéit ce taux est de 9 enfants en bas âge sur 1000, et pour l’Egypte de 19 enfants en bas âge sur 1000. (Donc le taux de mortalité infantile en Irak est 4 fois plus élevé qu’en Egypte et 9 fois plus élevé qu’au Kowéit.)
3) La troisième particularité à Fallujah est le nombre de déformations d’origine génétique qui a explosé après 2004. C’est un sujet que j’ai déjà traité dans le passé. Mais ce n’était pas une étude complète, et aujourd’hui j’ai appris autre chose. Les rayonnements produits par un agent qui a été employé par « les forces de libération » causent non seulement de très nombreux défauts d’origine génétique mais provoque également, et c’est très important, des changements structurels au niveau cellulaire.
Quelles en sont les conséquences ?
- En raison du code génétique des enfants en bas âge de sexe masculin (manque de chromosome X), ceux-ci risquent plus de mourir à la naissance, et les enfants en bas âge de sexe féminin ont plus de chance de survivre à la naissance avec de fortes déformations. Et ici un autre exemple est fourni par le Dr. Busby : avant 2003 les taux de natalité dans Fallujah étaient comme suit : 1050 enfants de sexe masculin pour 1000 enfants de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 enfants de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin - ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas.
- Quant aux bébés de sexe féminin, et c’est là que se trouve le pire de la tragédie... les radiations provoquent des changements au niveau de l’ADN, ce qui signifie que ces même enfants de sexe féminin, s’ils survivent et s’ils se reproduisent plus tard, donneront naissance à des filles génétiquement déformées et à des bébés de sexe masculin morts-nés.
- Les résultats mentionnés ci-dessus sont corrélés par d’autres études menées sur les enfants des enfants des survivants d’Hiroshima (en 2007) et qui prouvent que même la troisième génération affiche des malformations génétiques comprenant des maladies chroniques (cancer, coeur, etc...) à un taux 50 fois supérieur à la normale. À Chernobyl, d’autre part, les études sur des animaux de la même zone ont prouvé que les effets des rayonnements ont génétiquement modifié 22 générations. En somme les effets des rayonnements sont transmis de gène en gène et ont un effet cumulatif avec le temps (je n’entrerai ici pas dans le détail sur la façon dont cela se réalise. Vous pourrez lire plus d’explications à ce sujet une fois que le document du Dr. Busby sera édité).
- Certaines des déformations infantiles sont si terribles qu’Al-Jazeera et la BBC - qui a produit un documentaire sur le même sujet - ont refusé de diffuser certaines images. Les exemples de malformations dont les photos sont en la possession d’Ahmad Mansour sont :
*des enfants nés sans yeux
*des enfants avec deux et trois têtes
*des enfants nés sans orifices
*des enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’oeil
*des enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
*des enfants nés avec des membres manquants ou en trop
*des enfants nés sans parties génitales
*des enfants nés avec de graves malformations cardiaques.Etc ...
- Sur ces mêmes aspects, les médecins de Fallujah ont été invités pour les besoins de l’étude à noter les taux de malformations à la naissance en l’espace d’un mois et de comparer les chiffres avec le mois qui a précédé. Voici les résultats : en l’espace d’un seul mois, les seules naissances avec malformations dans le mois courant ont augmenté de 3 par rapport au mois qui précède (le mois courant indiqué pour l’étude était février 2010).
- L’uranium est introduit dans le sang par la digestion et la respiration. Les quantités extrêmement élevées d’uranium auxquelles les gens de Fallujah ont été soumis expliquent l’élévation vertigineuse des cancers des ganglions, des poumons, des seins et du système lymphatique chez les adultes.
- Il y a 40 autres secteurs fortement irradiés en Irak, mais Fallujah est LE PIRE DE TOUS.
Rien qu’avec ces résultats préliminaires, le Dr. Busby et son équipe en ont conclu que par rapport à Hiroshima et à Nagazaki, Fallujah était pire. Et je cite de Dr. Busby : « La situation dans Fallujah est effrayante et affreuse, c’est encore plus dangereux et pire qu’à Hiroshima... »
J’ai noté que ce sont des résultats préliminaires. Pourquoi ai-je noté cela ?
Parce que le Dr. Busby a été harcelé. Il a vu se réduire ses fonds pour la recherches, et des portes se sont fermées sous sous nez. Il a été menacé (comme l’ont été d’autres scientifiques qui ont conduit des études semblables dans les années 90 en Irak), abandonné par la communauté scientifique, attaqué — en raison de la nature de son travail sur l’Irak. Les implications politiques sont énormes et dangereuses pour les Etats-Unis et leurs seconds couteaux. Cela montre bien que la preuve scientifique que des crimes de guerre ont été commis se trouve vraiment ici à portée de main ...
En conséquence, la vie du Dr. Busby a été rendue très difficile. La publication sur les travaux de recherche pour lesquels il a énormément travaillé, a été envoyée au Lancet afin d’être soumise au comité scientifique de la revue. Le Lancet a retourné le projet d’article, disant ne pas avoir le temps de l’étudier. Des laboratoires ayant coopéré dans le passé pour examiner des échantillons les ont cette fois-ci retournés après avoir découvert que ces échantillons venaient d’Irak. Seuls 2 laboratoires sont disposés à examiner les mêmes échantillons pour trouver l’agent exact utilisé dans Fallujah - mais ils sont prêts à le faire uniquement à un prix tout à fait exorbitant à cause de la nature sensible de l’étude. Mais en raison du manque d’argent, le Dr. Busby attend les fonds nécessaires pour faire analyser une vingtaine d’échantillons provenant de Falluja et qu’il conserve soigneusement .
Questionné par Ahmad Mansour sur ce qui l’incitait à persévérer, quand on considère tous les obstacles formidables qu’il a été obligé de surmonter, sa réponse a été :
« Toute ma vie, j’ai cherché la vérité, je suis un chasseur de la vérité dans une jungle de mensonges. J’ai également des enfants. Les enfants sont non seulement notre futur, ils sont les porteurs des générations futures. Depuis 50 ans nous avons souillé la planète (avec les radiations) et nous faisons supporter cet héritage à nos enfants et petits enfants. Nous avons l’obligation pour les gens de Fallujah de découvrir la vérité. »
Interrogé sur la façon dont il peut poursuivre ses travaux sans financement et face à des portes se fermant devant lui, il a répondu :
« Je compte sur la bonne volonté de personnes ici et là qui envoient de petites sommes d’argent, et je suis également fermement persuadé que si la porte principale se ferme, il faut en ouvrir d’autres. Quand il y a une volonté, il y a toujours un chemin. »
Chapeaux bas devant vous ! Professeur Busby...
J’incite toutes les personnes lisant ce courrier, toutes les personnes de conscience, je pousse tous les Irakiens (réagissez ! pour l’amour de Dieu !) et tous les Arabes à prendre contact avec le Dr. Busby et faire une donation afin que les échantillons provenant de Fallujah puissent être examinés et que la vérité puisse être découverte. Et je finirai ce courrier avec une dernière citation de ce grand homme dévoué :
« La vérité a des ailes qui ne peuvent être coupées. »
Je dois m’arrêter ici. C’est déjà le matin et je n’ai pas encore dormi. J’ai voulu transmettre tout cela au monde... La question que je vais garder avec moi — si jamais je peux fermer l’oeil — est la même question que celle que j’ai toujours posée depuis 2003 : « Pourquoi ? Qu’est-ce que le peuple irakien, qu’est-ce que les enfants irakiens vous ont fait pour mériter tout cela ? »
Layla Anwar
arabwomanblues.blogspot.com
Le 2 juillet 2010.Texte original en anglais (02.07.2010) :
http://arabwomanblues.blogspot.com/2010/07/falluja-worse-than-hiroshima.html
Traduit de l’anglais par Claude Zurbach (24.07.2010) :
http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=9137Publié également sur le site de Silvia Cattori : http://www.silviacattori.net/article1294.html
Christopher Busby (né en 1945) est un Britannique scientifique et militant connu pour ses travaux sur les effets sanitaires des rayonnements ionisants. En plus de ses rendez-vous universitaire, il est le directeur de Green Audit, une agence de conseil en environnement, [1] et conseiller scientifique à l’intensité de rayonnement à faible campagne qu’il a créé en 1995. http://en.wikipedia.org/wiki/Christopher_Busby - http://www.cerrie.org/people/busby.php
Pire Qu’Hiroshima ? L’Héritage Toxique Du Siège De Fallujah
2 août 2010
Augmentation dramatique de la mortalité infantile, les cancers et leucémies dans la ville irakienne de Fallujah bombardée par les US Marines en 2004 dépassent ceux rapportés par les survivants des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 selon une nouvelle étude.A Fallujah des docteurs irakiens se sont plaints depuis 2005 d’être dépassés par le nombre de malformations congénitales allant d’une petite fille née avec deux têtes jusqu’à la paralysie des membres inférieurs. Ils ont dit qu’ils voyaient aussi beaucoup plus de cancers qu’avant la bataille de Fallujah entre les troupes US et les insurgés.
Leurs affirmations sont renforcées par une étude montrant que tous les cancers ont été multipliés par 4 et les cancers des enfants en dessous de 14 ans multipliés par 12. La mortalité infantile dans la ville est plus de 4 fois supérieure à celle de la Jordanie voisine et 8 fois supérieure à celle du Koweit.
Le Dc Chris Busby un professeur en visite à l’université d’Ulster et l’un des auteurs de l’étude de 4800 individus à Fallujah a dit que c’est difficile de cerner la cause exacte des cancers et des malformations congénitales. Il a ajouté que « pour produire un effet de ce type, lors de l’attaque en 2004 il y a eu une exposition majeure provoquant une mutation génétique. »
Les US Marines ont d’abord assiégé et bombardé Fallujah, située à environ 50 Km à l’Ouest de Bagdad, en Avril 2004 après que 4 employés de la compagnie de sécurité américaine, Blackwater, aient été tués et leurs corps brûlés. Après une impasse de 8 mois les Marines ont pris la ville d’assaut utilisant l’artillerie et des bombardements aériens contre les positions rebelles. Les forces US ont admis plus tard qu’elles avaient employé du phosphore blanc de même que d’autres types de munitions.
Lors de l’assaut les commandants US ont largement traité Fallujah comme une zone de feu à volonté pour essayer de réduire le nombre de victimes parmi leurs propres troupes. Les officiers britanniques ont été choqués par le manque de préoccupation pour les victimes civiles. I[« Pendant les opérations préparatoires lors de l’opération de nettoyage de Fallujah en Novembre 2004, une nuit il y a eu plus de 40 tirs d’artillerie de 155mm sur un petit secteur de la ville«]i s’est souvenu le brigadier Nigel Aylwin-Foszter, un commandant britannique servant avec les forces américaines à Bagdad.
Il a ajouté que le commandant US qui a donné l’ordre de ces tirs dévastateurs ne les a pas considérés suffisamment importants pour les consigner dans son rapport quotidien au général US responsable du commandement. Le Dr Busby a dit que tandis qu’il n’est pas capable d’identifier le type d’armements utilisés par les Marines l’étendue des dommages génétiques dont souffrent les habitants suggère l’utilisation d’uranium sous une certaine forme. Il a dit : « je pense qu’ils ont utilisé une nouvelle arme contre des immeubles pour traverser les murs et tuer ceux qui étaient à l’intérieur. »
L’étude a été menée par une équipe de 11 chercheurs en Janvier et Février de cette année qui ont visité 711 foyers à Fallujah. Un questionnaire a été rempli par les habitants donnant des détails sur les cancers, les malformations congénitales et la mortalité infantile. Jusqu’à présent le gouvernement irakien a répugné à répondre aux plaintes des civils concernant les conséquences sur leur santé des opérations militaires.
Les chercheurs ont d’abord été considérés avec suspicion par les habitants particulièrement après qu’une station TV de Bagdad ait programmé une émission disant que l’étude était menée par des terroristes et que quiconque y participait ou y répondait serait arrêté. Par la suite ceux qui organisaient l’étude se sont arrangés pour être accompagnés par une personne de renom dans la communauté pour apaiser les soupçons.
L’étude intitulée « Cancer, Infant Mortality and Birth Sex-Ratio in Fallujah, Irak 2005-2009 » (Cancer, Mortalité Infantile, Natalité Selon le Sexe à Fallujah ) est du Dc Busby, Malak Hamdan et Entesar Ariabi, et conclut que la preuve anecdotique d’une nette augmentation des cancers et des malformations congénitales était correcte. La mortalité infantile était de 80 pour 1000 comparée à 19 pour 1000 en Egypte, 17 en Jordanie et 9.7 au Koweit. Le rapport dit que les types de cancers sont « identiques à ceux des survivants d’Hiroshima qui ont été exposés à une radiation ionisante des retombées de la bombe et d’uranium ».
Les chercheurs ont trouvé que les leucémies ont été multipliées par 38, dix fois plus de cancer du sein chez les femmes et une augmentation significative du lymphome et des tumeurs du cerveau chez les adultes. A Hiroshima chez les survivants les leucémies ont été multipliées par 17, mais à Fallujah le Dc Busby dit que ce qui est frappant c’est non seulement l a plus grande prévalence de cancers mais aussi la rapidité avec laquelle cela affectait les personnes.
Particulièrement significatif c’est que la proportion entre le nombre de filles et de garçons qui naissent a changé. Dans une population normale on a 1050 garçons pour 1000 filles mais pour ceux nés à partir de 2005, on a eu une diminution de 18% pour les garçons donc la proportion passe à 850 males pour 1000 femelles. Le nombre de naissances selon le sexe est un indicateur des dommages génétiques causés car ceux -ci affectent plus les garçons que les filles. Après Hiroshima a avait découvert un changement identique dans le nombre de naissances selon le sexe.
Les US ont diminué leur puissance de feu en Irak à partir de 2007 à cause de la colère que cela provoquait chez les civils. Mais en même temps il y a eu un déclin des soins et une détérioration des conditions sanitaires en Irak depuis 2003. L’impact de la guerre sur les civils a été plus sévère à Fallujah que partout ailleurs en Irak du fait que la ville a continué d’être sous blocus et coupée du reste du pays bien après 2004. Les dommages causés par la guerre ont seulement été réparés lentement et les habitants de la ville avaient peur d’aller dans les hôpitaux à Bagdad à cause des points de contrôle militaire sur la route de la capitale.
Patrick Cockburn - 27/07/2010 - www.counterpunch.org
Patrick Cockburn est l’auteur de "Muqtada: Muqtada Al-Sadr, the Shia Revival, and the Struggle for Iraq."
Information complémentaire
La Grande Bretagne admet avoir utilisé des armes à l’UA en Irak
Le secrétaire à la défense britannique, a dit que les forces américaines et britanniques avaient utilisés des munitions à l’UA lors de l’invasion de l’Irak dirigée par les US en 2003.
« Les forces de la GB ont utilisé environ 1.9 tonnes de munitions à l’UA dans la guerre d’Irak en 2003 » Liam Fox, secrétaire à la défense de la Grande Bretagne, a dit dans une réponse écrite pour le parlement britannique faite récemment selon ce qu’a rapporté la Koweit News Agency.
Cette déclaration a été faite peu de temps après la publication d’une étude conjointe réalisée par les ministères de la sante des sciences et de l’environnement en Irak qui révélait une augmentation ces 5 dernières années des taux de cancers et de malformations congénitales dans des communautés près des villes de Najaf, Basra et Fallujah.
En Irak, plus de 40 sites sont contaminés, avec des taux de radiation anormalement élevés, de même qu’à la dioxine.
Les US et la Grande Bretagne ont utilisé 9000 tonnes de munitions à l’UA en Irak.Mireille Delamarre traduction complement info
Une troublante hausse des cancers à Falloujah
Par Marc Vignaud, publié le 06/08/2010, Le Point.fr
Les images sont difficilement soutenables. Une petite fille à double tête, un petit garçon à l'abdomen surdimensionné, des bébés atteints d'une maladie grave de peau... Tous ces cas enregistrés à Falloujah ont été rapportés par plusieurs médias internationaux. Depuis 2004, quand cette ville du centre de l'Irak a été le théâtre d'une bataille sans merci entre insurgés et Américains, les témoignages de familles frappées par des cancers ou la mort précoce d'un enfant difforme se multiplient. Au point que certains font le lien avec l'offensive américaine, tandis que le doute persiste sur la nature des armes utilisées.
Une étude publiée fin juillet 2010 par l'International Journal of Environnemental Research and Public Health pourrait leur permettre d'étayer leurs accusations. Mené entre autres par le professeur Chris Busby, professeur associé à l'Université d'Ulster, ce travail valide l'hypothèse d'une mortalité infantile et des cancers anormalement élevés à Falloujah, entre 2005 et 2009. En s'appuyant sur un questionnaire rempli par 4.843 personnes de la ville, les auteurs pointent des chiffres bien supérieurs à ceux constatés en Égypte et en Jordanie. Le risque relatif de cancer est 4,22 fois plus élevé dans la ville irakienne que dans les pays voisins, et 12,6 fois plus important pour les moins de 14 ans ! Pire, les types de cancer constatés sont similaires à ceux développés par les Japonais à Hiroshima après la Seconde Guerre mondiale... Quant à la mortalité infantile, elle est 4 fois plus forte à Falloujah que dans les États comparés depuis 2006. Et, comme à Hiroshima, après le largage de la bombe A, le nombre de naissances de garçons a plongé parmi les enfants de 0 à 4 ans dès 2005. Un dernier élément qui permet d'identifier l'année de la bataille de Falloujah, en 2004, "comme l'année de la contamination environnementale", selon les auteurs de l'étude.
La piste de l'uranium appauvri
Le travail des chercheurs "n'éclaire pas sur l'agent déclencheur de l'augmentation du nombre de maladies". Mais il pose de fait la question. Il va jusqu'à évoquer l'hypothèse de l'uranium appauvri, un composant radioactif qui pourrait avoir été employé par l'armée américaine au cours des combats à Falloujah. Le Pentagone n'a jamais répondu clairement à ceux qui l'accusent d'y avoir eu recours sous la forme de bombes "anti-bunkers". De quoi alimenter les soupçons.
Par le passé, l'utilisation de l'uranium appauvri lors d'opérations militaires a déjà été sujet à polémique. Ce composant est accusé d'être à l'origine de maladies et de décès de plusieurs soldats déployés en ex-Yougoslavie, notamment en Bosnie en 1995 et au Kosovo en 1999, ou encore en Irak, lors du premier conflit. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a même recommandé, en 2008, un suivi des zones touchées par ces armes et leur éventuelle dépollution quand le niveau de contamination constaté s'avère "inacceptable". L'OMS souligne également la fragilité des enfants face à ce type de contamination.
Reste que l'utilisation des armes à l'uranium appauvri est parfaitement légale. Aucun texte international n'interdit d'avoir recours à des armes qualifiées de "conventionnelles". L'armée française se réserve d'ailleurs le droit de s'en servir pour leur capacité unique à "percer les blindages les plus résistants" même si, affirme le ministère de la Défense, elle "n'a jamais eu recours à ces munitions à base d'uranium appauvri sur les théâtres d'opérations sur lesquels elle est déployée".
Vidéos : interview du Pr. Chris Busby
L'utilisation de munitions à uranium appauvri par les forces américaines pendant la guerre en Irak est peut-être la cause de cancers et de maladies génétiques chez la population locale.
Extraits sous titrés en français 1 ère partie
Extraits sous titrés en français 2ème partie
Fallujah fallout worse than Hiroshima? Iraq report sounds alarm
L'émission intégrale sans sous-titres