ÉLÉMENTS MÉTHODOLOGIQUES POUR L'ANALYSE CRITIQUE ET DOCUMENTAIRE
(ethnosciences, rumeurs, désinformation)
Mel Vadeker ( juin 2002)

au sujet de la guerre de l'information se basant :
- sur des documents anonymes du type SL-9 ou autres, décrivant des connaissances confidentielles, sensibles, secrètes, classifiées, dangereuses, controversées
- sur des rapports scientifiques interprétés hors contexte et servant d'appui pour une guerre de l'information
- sur le rapprochement périlleux de différents documents hétérogènes servant à la construction d'une analyse

Documents qui servent d'exemples et qui son cités ( voir les sections correspondantes ) :
- Armes à antimatière et LMJ
- SL-9, exploration du système solaire, armes à plasma


Avant propos :
une longue explication sur cet article pour clarifier certaines difficultés et pour répondre à certaines interrogations :
Mise au point sur la méthodologie d’analyse critique, analyse et méta-analyse documentaire par l'approche ethnométhodologique
( prenant pour champ d'etude l'affaire SL-9 et certains articles scientifiques portant sur des recherches militaires classifiés)

Il existe de nombreux échanges au sujet des armes nucléaires de quatrième génération. Les références collectés sont parfois émaillés de propos personnels qui pièges le raisonnement supposé scientifique dans des considérations propre au raisonnement de sens commun (logique personnelle de raisonnement et préjugés du sens commun ).

On trouve ainsi des traductions du rapport INESAP de Gsponer et Hurni dans des sites web scientifiques ou culturels ainsi que des commentaires sur d'autres articles. Et la trace d'échanges entre différentes culture locales (ethnoculture) du cyberespace. Les textes servant de points d'appui pour des débats sur des recherches militaires classifiés. Voir les archives avec  les mot clés "Gsponer " ( par http://groups.google.com/ ), on peut aussi faire des recoupements avec d'autres débats en utilisant d'autres mots clés (voir le document SL-9).

On remarque ainsi qu'il y a eu  plus de remarques et de comptes rendus sur ce résumé du rapport INESAP au sein de certaines ethnocultures du cyberespace qu'une lecture complète et attentive du rapport lui-même.

On constate ainsi, dans le monde des non spécialistes de l'armement nucléaire, chez certains profanes intéressés par ces questions, que ce simple résumé à servi :

- à construire dans une chaîne de raisonnement par induction, se basant sur un ethnosavoir scientifique (le rapport scientifique dans son intégralité ou plus majoritairement son résumé ), une accumulation de réflexions sans référence au contexte original de publication,
- à construire et diffuser des successions d'ethnosavoir de transe (commentaires sur d'autres commentaires avec mise en participation d'émotions personnelles et de préjugés),
- à créer une guerre de l'information basée sur des catégories documentaires et de représentations plus ou moins vérifiables, indécidables ou imaginaires,
- à alimenter ainsi une bataille de rumeurs sur d'autres sujets ( sur SL-9 et la défense planétaire ) partageant des rapports connexes avec le sujet de départ ( rapport technique INESAP, proliferation nucléaire, armes nucléaires de quatrième génération ).

Pour faire une analyse dans ce genre de situation, il faut donc prendre en compte cette faiblesse dans le raisonnement de sens commun qui empiète obligatoirement dans le raisonnement rigoureux supposé scientifique. Cela ne veut pas dire qu'il y aura à jamais une indétermination quand aux conséquences entre les témoignages, les interactions entres différents rapports scientifiques et d'autres guerres de l'information. L'indétermination révélée ici,  n'est pas le constat d'un abandon de la rigueur mais doit aider justement à prendre en compte une faillite permanente dans le discours de sens commun construisant un discours rigoureux ( scientifique ou analytique )

Quand le flot des interprétations successives et des commentaires
- perturbent toute la chaîne de raisonnement sous l'influence par exemple d'une guerre des rumeurs (ce qu'on appelle en ethnométhodologie l'effet de l'infinitude des indexicalités)
- il faut mettre de coté son implication personnelle pour prendre de la distance (posture d'indifférence ethnométhodologique)
- revenir au texte original et aux différents contextes de publication de chaques commentaires ou publications surajoutées ( en utilisant le principe de réflexivité )
- pour ensuite apprécier toutes les péripéties d'action qui a permis cette situation inextricable conduisant chacun à interpréter différemment selon son intentionnalité.

Dans tous les cas, pour gérer rationnellement des contextes d'interprétations, de classifications indécidables ou supposés irrationnels.
Il est nécessaire :
- de prendre en compte l'influence de son propre jugement et de douter de son impartialité,
- de ne pas négliger des éléments cruciaux, des indices ou observations que l'on n'aurait pas remarqués de prime abord ou qui seraient volontairement ou involontairement ignorés,
- de ne pas oublier d'exercer son sens critique sur ses observations et sur soi-même.
Cela permet de ne pas donner un jugement définitif et péremptoire qui exclut tous nouveaux apports ultérieurs ( utilisation du principe de post-analycité en ethnométhodologie).

Les textes (anonymes ou non) se référant à des recherches classifiées ou non, sont porteurs d'un certain point de vu sur le monde et représentent un savoir local (ethnosavoir) exprimant une connaissance scientifique. La difficulté est de parvenir pour l'analyse à faire la distinction entre ethnosavoir scientifique, ethnosavoir de transe et rumeurs construites sur des faits vérifiables, indécidables ou imaginaires.

Pour dégager, classifier les différentes sources documentaires et les contextes d'interprétations participant à la variation du sens selon les intentionnalités du lecteur, il convient d'adopter une posture ethnométhodologique (ou une approche compatible avec les axiomes de l'ethnométhodologie) afin de révéler les différents raisonnements contenus et utilisés dans le texte qui participent à l'interaction entre la connaissance décrite et celle qui est comprise et décryptée à travers le raisonnement de sens commun du lecteur.

Une démarche d'analyse rigoureuse se doit de prendre en compte toutes ces différentes composantes dans l'interaction entre le document, le lecteur, le corpus de connaissances du lecteur, les intentionnalités de l'auteur et du lecteur ainsi que la variation dans le temps des différentes rationalités d'intentions.