Beaucoup ont essayé et beaucoup ont échoué dans cette quête d'un autre panorama. La seule chose de merveilleuse et terrible à la fois, c'est la joie d'être en vie, et si triste car il y en a tellement qui sont morts dans ce projet du dépassement des limites. Il n'y a pas d'échec qui ne soit insurmontable sauf celui du choix insensé qui mène à sa propre perte, ainsi vient la sagesse de l'explorateur qui reste humble et souhaite apprendre sur lui-même.
La réussite se jauge sur la capacité à reprendre son cheminement pour déjouer les difficultés, en faisant la distinction entre ses motivations, ses objectifs, et la préservation de sa propre capacité à recommencer à partir de rien. Le courage n'est pas la négation de la peur mais la capacité à la surmonter. C'est ainsi que le valeureux apprend à accepter l'échec, à en faire un moyen de se grandir. Il n'a pas peur de revenir sur ses pas pour recommencer plus tard, tant qu'il conservera l'espoir de surmonter les épreuves en explorant d'autres voies.
La déraison quant à elle se révèle lorsque l'aberration patente se dissimule dans une obstination qui ne laisse plus de place à l'acceptation de l'échec, car il n'y a plus cette distance entre soi et le but à atteindre, au point que la réalité d'une épreuve insurmontable revient à remettre en question sa propre existence. Le téméraire fait la preuve d'une démarche insensée lorsqu'il rechigne à perdre la face, dans une obstination qui le diminue au lieu de le grandir, pour arriver à son objectif, il persévère dans son erreur et espère l'impossible au risque de ne plus revenir.
Au cours de son ascension, toujours sur le chemin de l'humilité, l'explorateur ne peut faire autrement que d'accepter l'impossible comparaison avec ce qu'il cherche à atteindre, tant sa propre existence apparaît brève et fragile face à l'immensité.
Proverbes à retenir avant de s'engager dans la course :
Si l'on souhaite savoir ce qu'il se passe dans les cimes, il conviendra d'écouter ceux qui en reviennent.
La mort ne se cache pas au sommet, grimper ne mène que vers des summums, à destination il ne reste que des précipices, c'est alors que l'on se rend compte que la mort est derrière nos épaules.
Les montagnes sont des géants assoupis qui nous regardent à travers la brume, ils attendent que nous nous élevions, et nous sommes dans leurs songes incommensurables comme la rêverie d'une terre somnolente.