L'attente (Mel Vadeker, 1994)
 

Une attente dans le froid, rien de tel pour se réveiller et méditer. Mais quand l'attente dure trop longtemps on prend conscience de son état. La solitude commence à être perçue, le froid revigore mais fatigue l'esprit qui lutte pour se réconforter. La solitude se prolonge, le corps se fatigue et les articulations font mal. Cette souffrance physique s'ajoute à la souffrance morale qui commence à poindre. Faut-il toujours attendre ? On continue car on garde l'espoir que l'attente s'arrête d'elle-même. L'espérance est-elle justifiée ? On n'a pas le choix, on attend, on espère, on imagine, pour éviter de penser à cet état de manque de compagnie, de solitude, de silence. Vient ensuite la peur, le désespoir qui reste encore quelque temps atténué par l'espoir. Mais si l'espoir disparaît c'est le début de la souffrance. Le temps nous rattrape et la souffrance nous descend. La souffrance nous coule dessus comme des larmes de mélancolie. Le moment le plus intense, le plus dramatique est ce passage de l'état d'attente à celui de la résignation, de la déception. C'est le moment ou l'espoir meurt, l'imagination se consume d'elle-même et la joie de vivre disparaît. C'est le moment ou la peur marque sa présence, multiforme elle surprend par les différentes manifestations qu'elle prend. Plus longue est l'attente et plus longue est la dépression qui suit la fin de l'espoir.