Ma nouvelle chair en dehors de la virtualité (mel vadeker, mars 2000)
 

Problématique : Qui suis-je, dans quel état gère et comment faire pour me comprendre ?

Sur la justification matérielle de mon existence et sur la problématique de mon inexistence dans la matrice cybernétique. Il s’agit de voir où se situe le contexte de la question et à quel problème il répond.

Quel est donc le problème que je vois derrière tout cela, est ce que je suis prisonnier de ma propre image publique du monde de la virtualité ? Est-ce que je dois être à la hauteur de cette image dans la réalité collective du réseau social des humains de cette planète ?

C’est donc une problématique sur la dualité de l’être humain, étant donné que dans la matrice cybernétique nous sommes tous à la fois réels et virtuels, puisque seul une partie de nos émotions, une partie de notre propre niveau de conscience transparaît dans le dialogue temps réel du " chat ".

Mais justement pour extérioriser ce niveau de conscience il faut faire un effort, procéder à un apprentissage, à un conditionnement du corps pour répondre avec célérité aux contraintes de l’espace virtuel ainsi qu’a son temps propre. L’image du corps étant reconstruite après coup par un fantasme issu de l’imaginaire des interlocuteurs, c’est ainsi que dans l’espace virtuel de la matrice s’échangent des états mentaux et des images idéalisées de nos corps réels, le " pseudo " devenant une icône du corps.

Alors on voit bien comment se pose le problème, l’image que je projette dans la matrice, cette image devient une extériorisation d’un niveau de conscience qui se trouve mêlée intimement avec ma propre image du soi, le territoire de la matrice devenant une agora d’émotions pures. L’échange de signaux qu’il se fasse en temps réel au cours du dialogue ou en temps différé par le mail passe à travers un processus d’interprétation pour devenir un échange d’états émotionnels d’un individu à l’autre.

Plus on vit dans le monde clos de la matrice et plus notre part de notre humanité fusionne avec l’image virtuelle du corps créant une dépendance émotionnelle de nos rapports aux autres et l’image idéalisée du corps virtuel devient une image narcissique reconstruire par les autres partenaires du jeu de la matrice.

Nous produisons des signes, nos réagissons à des signes et nous extériorisons des états mentaux. Le problème général est donc celui de la régulation de la personnalité, du contrôle de la dépendance du virtuel sur la réalité de la chair.

Il y a la chair virtuelle de notre propre image émotionnelle que l’on projette et que l’on extériorise dans la matrice et la chair réelle du corps matériel. Nous jonglons avec deux corps, les deux étant en corrélation permanente.

Il faut donc avoir une grande vigilance sur les égarements possibles et utiliser ses compétences pour répondre aux provocations extérieures venant du monde réel et virtuel. Il s’agit de jongler et de marcher sur cette limite, tiraillé entre deux extrêmes, être à la limite de la pensée et à la non-pensée, être à la limite du réel et du virtuel.

Il faut toujours être à la limite de ce qui nous sépare de l’animalité mais justement de telle manière que l’on n'en soit plus séparé. Il y a une inhumanité propre au corps humain et à l’esprit humain.

Il faut donc atteindre le contrôle de la chair réel et virtuel, atteindre cette limite pour réguler cette dualité. Cette limite est celle de la nouvelle chair, une chair propre au corps reconstruit par la volonté personnelle et par l’apprentissage d’un nouveau mode de survie dans le mode clos de la matrice. La nouvelle chair permet de sortir de l’enfermement virtuel pour retourner dans le monde réel sans subir les effets d’une dérégulation dû aux effets du manque.

C’est ainsi que cette nouvelle chair permet d’atteindre ce nouvel état d’être biologique pour profiter de la pleine puissance des ressources propres à l’esprit et au corps humain.

Pour finir je finis par une citation pour ne pas oublier que la vie réelle est plus important que la vie virtuelle : " Mort à la matrice cybernétique ! Longue vie à la nouvelle chair "