courrier des lecteurs :

Le déficit épistémologique de l'inter_multi_pluri_trans_disciplinarité.
Les utopies transdisciplinaires et autres illusions sur le projet collectif de la science.
 

------- Message d'origine -------
Date : 12 Juillet 2003

Bonjour,

Comme je vous l'ai indiqué, de nombreux thèmes abordés dans votre site m'interpellent et me renvoient à mes propres recherches. Plus globalement ma réfléxion n'a tendue que vers un seul but, qu'est-ce que l'unité dans la diversité, existe t-il une cohérence inhérente aux multiples champs de la connaissance ? Auquel cas quel est ce lien ?

Je me laisse souvent à penser que tout ceci est extravagant, j'entend le rire des gens, mais le fait est si simple, l'expèrience tellement élémentaire.

Je souhaite coordonner un projet qui vise à dévoilé l'unité dèrriere l'art, la philosophie, la science, la religion et pour ce faire je dois travailler avec des individus honnètes, ouverts, capables de s'affranchir des barrières de la multiplicité et des préjugés, indépendants, autonomes.

La responsabilité de ceux qui veulent étendre la connaissance,c'est de permettre la remise en question de l'ètre humain, de créer la rencontre avec soi mème, avec les autres, avec la terre et l'univers et réaliser le respect,le respect de nous-mème, et de cause à  effet, mais ceci ne peut ce faire que par libre arbitre , ce changer soi-mème pour changer le monde et cela sans contrainte.

"Teilhard de chardin" disait que "la vraie physique est celle qui parviendra à intégrer l'homme total dans une représentation cohérente du monde".

Mon objet d'étude n'est pas une nouvel forme de vérité mais une typologie de l'erreur
Ce projet suscite t'il une raisonnance, ètes vous désireux d' en savoir plus.vous sentez-vous concerner?


Expéditeur : "mel vadeker "
Date: 12 Juillet 2003

Bonjour,

Ce que vous me dites entre en relation directe avec le projet intellectuel de l'ethnométhodologie radicale. C'est un courant de recherche interdisciplinaire qui unifie la phénoménologie, l'épistémologie et la philosophie mathématique. Ce projet à également une composante éthique très forte et de respect des cultures locales. Vous avez donc la possibilité de vous familiariser avec les différents courants de recherche des ethnométhodologies qui  inspirent de nombreuses recherches en sciences cognitives, anthropologie sociale et culturelle, philosophie, intelligence artificielle, épistémologie.

Le champ d'étude de l'ethnométhodologie
http://perso.club-internet.fr/vadeker/corpus/etude.htm

La science comme réseau, manifeste pour une union rationaliste localiste
http://perso.club-internet.fr/vadeker/corpus/reseau.htm
http://perso.club-internet.fr/vadeker/reponses/yves_lecerf.html

Rubrique ethnométhodologies, sciences humaines
http://perso.club-internet.fr/vadeker/corpus/ethno.html

Les publications sur ce sujet sont très nombreuses et beaucoup de personnes travaillent là dessus de par le monde depuis plus de 30 années. La seule difficulté est de faire sortir ses recherches des cercles des spécialistes et des universitaires afin de les rendre accessibles.

Cordialement.


------- Message d'origine -------
Date : 13 Juillet 2003
Sujet : Une question

Que pensez-vous du centre international de recherches et études transdisciplinaire (ciret) et de sa charte?

MERCI


Expéditeur : "mel vadeker "
Sujet : Re: une question
Date : 14 juillet 2003
 

Pour répondre à votre question et dans le contexte de nos échanges.

Je connais le CIRET, l'UIP (l'Université Interdisciplinaire de Paris) et l'Union Rationaliste.

CIRET : http://perso.club-internet.fr/nicol/ciret/index.htm
L'UIP : http://www.uip.edu/index2.html
L'Union Rationaliste : http://perso.wanadoo.fr/union-rationaliste/
 

Dans ces cas il y a un défaut épistémologique, il y a une recherche évidente mais également un ethnocentrisme affiché. Je dis cela car on m'a fait part de diverses tentatives de relais et d'échanges qui ont échoués. Encore une querelle des savoirs alors qu'il suffit de construire ce doute cartésien qui repose sur l'étude des fondements des connaissances : une étude sur le savoir de sens commun qui fait émerger le savoir savant. Inutile de dire que c'est un sujet qu'il ne fait pas bon aborder surtout s'il existe un déficit d'ouverture et de communication.

Lorsque le Ciret et les autres courants de recherches interdisciplinaires auront évacué leur prétention à accéder à l'universel, par exemple par les diverses tentatives d'évitement de dialogues avec les differents foyers de recherches affiliés ou compatibles avec l'ethnométhodologie ont pourra alors travailler ensemble pour la construction de ce projet intellectuel : une théorie non totalitaire de la connaissance et son usage pratique.

Je signale que ce projet est largement avancé mais comme toujours il y a ces blocages entre dogmes et écoles de pensée. En tout cas, le courant de l'ethnométhodologie radicale fondée par Yves Lecerf et Robert Jaulin a fait de son mieux pour faire avancer ce projet scientifique.

Noubliez pas que l'ethnométhodologie est un programme de recherche qui par définition touche toutes les sciences, toutes les formes de rationalités ou de représentations de ces rationalités. Il y a beaucoup d'hypocrisie et de poudre aux yeux dans ses organismes qui éclosent et qui prétendent donner une réponse immédiate, ou tendent par leurs discours délibérément ethnocentrique à délimiter une vision édulcorée du projet collectif de la science.

Je peux donner des preuves et faire des critiques longues, apporter des correctifs sur des formalismes qui s'ajoutent à d'autres formalismes mais je ne le ferais pas. Ce que je peux dire, est tout simple, ces communautés de recherches ont-elles réussi à mettre en oeuvre ce projet social, culturel et scientifique d'un théorie non totalitaire de la connaissance qui en étant sa propre métathéorie devient à la fois une interdiscipline et donnent des outils acceptables par tous et accessibles à tous pour faire des études transdisciplinaires. Les recherches ethnométhodologiques ont démontré leur pertinence depuis une trentaine d'années et elles reposent également sur d'autres courants de recherches compatibles (phénoménologie sociale, intelligence artificielle, sciences cognitives, ethnopsychiatrie, littérature, etc.).

Je veux bien que le Ciret et l'UIP ou les autres groupes de recherche oeuvrant pour l'interdisciplinarité/transdisciplinarité occupent l'espace de la recherche mais j'aimerais qu'il s'appliquent à eux mêmes ce qu'ils préconisent.

Il suffit de lire et relire le manifeste pour une union rationaliste localiste pour comprendre. L'ethnométhodologie ne considère pas la science comme un tout unifié, elle ne voit que des ethnosciences qui se constituent en réseau et qui créent des interfaces de communications entre elles, lieu où se négocient des simulacres rationnels locaux qui servent d'outils, ou de paris pour accéder ou étudier le réel.
http://perso.club-internet.fr/vadeker/corpus/reseau.htm

Le problème apparaît lorsque les ethnosciences refusent de considérer leur propre ethnocentrisme et empêchent le débat sur le fondement de leur propre connaissance, ou pire empêche qu'un observateur particulier à l'intérieur même d'une culture de référence (une ethnoscience ou un réseau de rationalités locales organisées autour d'un même projet) puisse émettre une opinion critique qui risque d'ébranler tout l'édifice théorique.

Par contre si on adopte le point de vue de l'ethnométhodologie ou du rationalisme local ont peut se considérer soi-même comme un membre d'un ethnoscience et valider les différentes étapes nécessaire à l'autocritique et à la négociation des contradictions dans les représentations des connaissances, de tous les paradoxes formels qui sont liés à l'autoréférence.

C'est ainsi que l'ethnométhodologie devient sa propre métathéorie, car en étudiant les rationalités locales (ethnométhodes des ethnosciences) elle peut se prendre pour sujet d'étude (par réflexivité) et pour cela elle se donnent les outils axiomatiques/philosophiques/conceptuels pour réaliser ce projet d'une théorie non totalitaire de la connaissance. Toute la démonstration est parfaitement claire et reproductible, l'ethnométhodologie est à la fois une interdiscipline, une discipline et une transdiscipline.

Je signale au passage que ce projet n'est pas nouveau, il est issu de la révolte de différents courants de pensées dont certains remontent très loin dans le temps et se prolongent dans diverses recherches comme je l'ai déjà signalé.

Pour moi le problème n'est plus de dire, "J'ai trouvé la philosophie ou la théorie unitaire des fondements" mais de travailler ensemble pour ce projet collectif afin d'atténuer, de délimiter, de corriger les erreurs méthodologiques trop flagrantes. Des idées il y en a beaucoup mais des gens pour les appliquer ou les enseigner sur le terrain, il y en a moins. Je sais que ce n'est pas évident, mais il suffit de voir ce que certains générations de chercheurs ont réalisé dans ce domaine, il suffit de suivre leur exemple.

Ce qui me gène dans ces histoires de recherches interdisciplinaires et transdisciplinaires, c'est cette réinvention permanente de la roue, pour moi c'est une perte de temps. On peut reformuler le rationalisme local une infinité de fois et à chaque fois d'une manière différente. En effet la théorie boucle sur elle même, elle repose sur le langage de sens commun de celui qui l'utilise. On peut donc parler des siècles de ce projet collectif sans vraiment avancer.

L'ethnométhodologie n'est pas facile à comprendre, je vous l'accorde, on peut la considère comme une théorie de la communication, de l'action et du calcul. Et en terme d'applications concrètes et de réalisations sur le terrain elle a permis l'éclosion de nombreux projets. Dans mon cas, je la considère non comme une théorie figée mais plus comme une pratique (une praxis) qui se renouvelle sans cesse pour aboutir à des projets concrets.

Il est temps que l'interdiscipline deviennent un sujet à la mode, car j'ai connu le temps ou les chercheurs qui sortant des sentiers balisés se retrouvaient soit exclus, soit déconsidérés. J'ai vu un mathématicien parce qu'il s'amusait à faire des recherches en bioinformatique avec d'autres départements, c'est vu gentiment prié de partir du son département de "pure" mathématique. Et les exemples de ce genre sont très nombreux en France, au point que certains se retrouvent "invités" aux USA ou au Japon pour poursuivre leur travaux.


Date : 16 Juillet 2003
bonjour,

Je comprend le point de vue, légitime, cependant il va bien falloir créer un rapprochement entre les gens qui convergent vers un mème but malgré les différences.je vous accorde le fait qu'ils n'ont pas réussi à mettre en oeuvre ce projet mais comment le pourraient ils, à moins d'avoir découvert l'outil accéssible et accèptable.Leur charte à pour moi valeur d'intention en direction de plus d'humanité, mon outil est le véhicule vers ce plus d'humanité et je vous appuis lorsque vous insister sur la notion de réflèxivité indissociable d'une véritable démarche scientifique débouchant sur une théorie non-totalitaire de la connaissance.J'ai pris contact avec le ciret dernièrement et j'attend encore leurs réactions, est-ce un manque de politesse, d'ouverture ou de curiosité, je m'intérroge mais je suis patient.J'ai 24 ans et il me reste encore du temps.Vous proposez de travailler ensemble pour ce projet collectif, très bien, mais dans quelles conditions(quand, avec qui,ou).
Sachez, monsieur, que je n'ai aucun diplome universitaire perméttant d'asseoir une légitimité quelquonque auprès d'un groupe. [...] Pourriez-vous m'éclairer.


Expéditeur : "mel vadeker "
Date : 17 juillet 2003

Bonjour,

Je vous comprends bien, il n'est nul besoin d'avoir un parcours universitaire et des diplômes pour avancer vers la réalisation de ce projet d'une science non totalitaire. La science est portée par les citoyens.

Un exemple célèbre de travail collaboratif en dehors des sentiers balisés de la recherche officielle : le logiciel libre, le projet Gnu/linux. C'est maintenant devenu tellement évident que l'industrie informatique après avoir résisté à ces courants de recherches indépendants et bénévoles intègrent ces nouvelles idées.

définition du travail collaboratif :
http://wwwadm.admp6.jussieu.fr/fp/uaginternetetp/definition_travail_collaboratif.htm

Je pense que la solution que vous attendez viendra du travail collaboratif en réseau, avec la participation de toutes les bonnes volontés, d'esprits ouverts et désintéressés.

Si vous saviez ce que je pense des diplômes universitaires vous seriez soulagé, pour moi ce n'est qu'un papier administratif pour aider à l'insertion dans un système. Cela fait parti du rituel, on peut très bien faire de la recherche sans diplômes et les gens passionnés qui ont développé le projet Gnu/linux et la philosophie
du logiciel libre n'ont pas attendu la permission de leur professeurs ou une quelconque légitimité de l'institution. Je parle là de recherches qui demandent peu de moyens financiers.

Les informaticiens du logiciel libres, "ont fait" , tout simplement, ils ont travaillé ensemble pour résoudre une problème, pour satisfaire un besoin, pour défendre l'intérêt de la communauté.

L'essentiel est donc de travailler en réseau, de se constituer des réseaux d'entraides, de réflexions, d'études afin de constituer une alternative aux écoles de pensées, aux institutions scientifiques qui ne s'adaptent plus assez vite aux bouleversements du monde.

Si j'ai fait mon site c'est bien dans cet optique, pour prouver que l'ethnométhodologie peut être accessible à tous, il suffit de trouver un moyen de l'enseigner, ou de s'en imprégner si ont est déjà familiarisé avec les postures intellectuelles du rationalisme local. On peut difficilement remettre en cause les concepts de l'ethnométhodologie, ils sont immanents dans toutes rationalités locales et permettent cette transcendance avec des réalités phénoménologiques inconnues aux travers d'interfaces d'échanges ou de communication.

Je préconise ainsi d'enseigner certains principes aux jeunes enfants, dès l'école primaire, d'approfondir ensuite au collège et au lycée. Au niveau de la recherche on peut tout aussi bien en faire à l'université ou par l'intermédiaire de réseaux de compétences ouverts, libres et non dogmatiques.

Voici un exemple, le site de Jean Alphonse, il n'est pas un universitaire et a pourtant travaillé pour communiquer ses réflexions philosophiques.
http://perso.wanadoo.fr/alphonse.jean

Vous pouvez donc, soit créer un site internet pour développer vos idées, soit participer à des forums de discussion, ou proposer vos contributions à des sites qui sont susceptibles de vous aider en publiant vos réflexions
L'idée générale est de créer un mouvement de recherche - et non une école de pensée rigide - afin de tisser le plus de liens possibles avec les ressources philosophiques existantes et d'inspirer de nouveaux modes de réflexion, d'étude, d'analyse.

Noubliez pas qu'il y a beaucoup de monde qui ont travaillé sur ces questions et beaucoup de recherches ne sont pas encoures connues du grand public et restent peu diffusées. On peut dire que la science communique mal sur elle-même, les différents réseaux de la science, les diverses ethnosciences ne peuvent se libérer de ses clivages que s'ils adoptent une réflexion sur les arguments méthodologique pour lutter contre l'ethnocentrisme et pour favoriser la construction d'interfaces interdisciplinaires et transdisciplinaires d'échanges

Vous n'êtes pas la première personne à me contacter dans ce sens. Je peux vous aider dans vos démarches de contacts en publiant vos textes si vous en avez ou parler de votre site si vous en faites un.

autres liens sur le même sujet :
http://perso.club-internet.fr/vadeker/transdisciplinaire/representation.html
http://perso.club-internet.fr/vadeker/reponses/metatheorie.html
http://perso.club-internet.fr/vadeker/transdisciplinaire/em-radicale.html
http://perso.club-internet.fr/vadeker/transdisciplinaire/transdisciplinaire.html