De: XXXXXXXXX
A: mel.vadeker
Objet: Bonjour!!
Date: Sat, 21 Jun 2008
.../... Cependant, je pense avoir
des idées sincères sur l'humanité
et suis assez au courant des
manoeuvres au plus haut niveau pour nous
condamner à l'esclavagisme
définitif. La question que je me pose est
pourquoi tant de refus pour
ces idées qui me semble aller de soi? Se
mettre à la place de l'Autre
pour comprendre sa subjectivité et ensuite
revenir à la sienne a ses
limites (en tous cas pour moi): car comment
être certain d'avoir réussi
à se mettre à la place de l'Autre sans
interférences de son propre
moi?
Et si j'arrivais à me mettre à la place de G.W Bush par exemple,
cela me
donnerait-il les réponses adéquates pour combattre ses
idées?
Je reste bien perplexe.
.../...
De: mel.vadekerA: XXXXXXXXXObjet: Re: Bonjour!!Date: 22 juin 2008.../...Ce qui peut vous
alerter c'est que pour chaque communauté il existe des sujets tabous, des
doctrines qui sont entretenues au niveau de la croyance. Nous sommes tous des
êtres sociaux, des êtres vivants et la régulation par les conventions sociales
dans le monde réel est mis à mal sur internet car il y a une dépersonnalisation,
une désincarnation de l'action à distance sur les mentalités. Ce qui explique la
rapidité d'expansion des comportements irréfléchis, des comportements collectifs
mimétiques, des regroupements affectifs.Pour comprendre une communauté
et son fonctionnement que ce soit sur internet ou dans la vie réelle, il est
évident qu’il faille s'en approcher au plus prêt pour des raisons qui peuvent se
lister :- intérêt sociologique de prévision des mouvements sociaux-
intérêt pour le renseignement stratégique et les opinions dominantes-
intérêt pour l'espionnage et la planification des interventions de sécurité-
intérêt pour la politique et la constitution de la meilleure communication
militante- intérêt scientifique sur le fonctionnement des sociétés
humainesLe maitre mot est la collecte de renseignements pertinents et on
peut constater que beaucoup de populations se sont spécialisées pour en faire un
métier. C'est ensuite une affaire de ressources humaines et de budget.Se
mettre à la place de l'autre pour en saisir les procédures cognitives. On peut
dire que c'est une pratique très utilisé de nos jours pour des objectifs
particuliers et souvent très spécialisés : s'approprier les visions et les
méthodes d'actions par exemple dans un art de gouverner, la stratégie militaire
use et abuse de techniques analogues, et finalement en sciences dans une
recherche anthropologique pour comprendre un fait social ou l’évolution des
idées.Malheureusement ces techniques d'ingénierie sociale, de sciences
humaines peuvent se trouver dans les mains de personnes à l'éthique plus que
douteuse et pour justifier ensuite des abus et les dissimuler ensuite dans
d'autres techniques de contrôle de l'opinion. C'est triste mais on voit cela
tous les jours. En réaction à cela des activistes avec peu de moyens utilisent
d'autres ressorts médiatiques pour faire passer leurs idées, pour stimuler la
prise de conscience de la masse captivée par un consensus politique ou
complètement désinformée. Que peut-il alors en ressortir ? Une société civile
qui pourra alors prendre la parole et revendiquer le droit de prendre son destin
en main, de participer aux prises de décisions. Peut être aussi la naissance
d’une contre-culture qui mettra en détresse les institutions (par ex en mai 68)
avec des remises en cause des structures de pouvoir et du fonctionnement social.
C'est un acte militant qui devient également un acte de résistance.Pour
répondre à votre question :Connais ton ennemi et connais-toi toi-même
!Sun-Tsu, "l'art de la guerre"
De: XXXXXXXXXX
A: mel vadeker
Objet: Re: Bonjour!!
Date: Sun, 22 Juin 2008
.../...
Par contre, oui, en effet, je m'intéresse beaucoup de savoir comment on
arrive à être manipulé et, question qui avait été posé XXXXXXXXXX
comment certaines personnalités (ou pourquoi) arrivent clopin-clopan à
ne pas se faire embrigader malgré le matraquage (sans pour autant éviter
d'autres travers, mais nous ne sommes que des humains !!!)
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
J'ai souvent pris des positions là ou ailleurs sur le
net à contre courant de ce que l'intelligentsia veut nous imposer.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXx
.../...
Bref, oui, je suis très intéressé de savoir jusqu'à quel point on peut
s'insinuer dans un esprit et surtout s'il y a un moyen de se prémunir
(il y a pas mal de personnes "vaccinées" peut-être naturellement ?)
De: mel.vadekerA: XXXXXXXXXObjet: Re: Re: Bonjour!!Date: 28 juin 2008
Bonjour,
A moins d’être totalement libre de ses actes et suffisamment riche
pour éviter
de travailler en vivant en circuit fermé, tout le monde est sous
influence et évolue dans un champ manipulatoire quotidien. Le monde est
ainsi fait que l’on est
bien obligé de travailler pour satisfaire des besoins élémentaires, se
nourrir,
se vêtir, se loger, ainsi que des pulsions fondamentales (survie,
sexuelle,
pouvoir, transe, etc).
Bonne ou mauvaise manipulation, tout dépend des objectifs, des moyens à l’œuvre
et du déroulement. Celles qui privent de la liberté et restreignent le champ
d’action et de décision sont différentes de celles qui ont pour vocation à
aider, à faciliter la vie. L’enfer est pavé de bonnes intentions, c’est pour cela
que l’on essaye d’évaluer la nature préjudiciable lorsque l’on est victime ou
la cible d’une manipulation.
Comment on arrive à être manipulé ? Voilà un problème qui touche au
quotidien. Je l’ai abordé récemment avec la présentation du traité de
manipulation à
l’usage des honnêtes gens. La soumission librement consentie,
l’illusion du
choix et la dissonance cognitive, la fabrique du consentement.
Techniques qui
sont largement déployées dans l’industrie publicitaire et commerciale,
en
communication politique, en management. On peut toucher du doigt ce
problème
quotidiennement, cette influence invisible qui prend son assise sur les
mécanismes de la psychologique de l’engagement. Pour s’en sortir, il
est
présenté un graphique synthétique avec une liste de recommandations.
http://www.vadeker.net/corpus/psychologie_sociale/manipulation_psychologie_engagement.html
Ce sont des manipulations courantes qui peuvent aboutir par effet cumulatif à
des états psychologique qui peuvent être désastreux, par exemple l’expérience de Milgram
employée dans le cas de conflits armés ou pour désinhiber les militaires
engagés sur le terrain. Cela consiste à reporter la responsabilité des
massacres par une soumission à l’autorité. Voir aussi le lien sur la killologie
http://www.vadeker.net/ipri/archive/killologie.html
Des soldats en première ligne exécuteront les ordres de manière la plus
efficaces qui soient. Pour cela ils peuvent subir un
conditionnement pour les transformer en
machine à reproduire des procédures apprises en entrainement sous le
contrôle
d’une hiérarchie qui adaptera les techniques et influencera la
psychologie des
hommes de manière à les désengager de leur responsabilité morale.
Contre de possibles abus de l’autorité militaire, il existe une
jurisprudence qui permet à des militaires de refuser d’obeir à des
ordres
immoraux ou contraire à l’éthique militaire.
Une autre technique plus subtile de manipulation porte sur la sélection des données
pour l’apprentissage et l’acquisition des connaissances. L’accès à
l’information et son traitement devient un atout stratégique qui est utile
aussi bien pour réussir son activité que pour échouer si on parvient à la
perturber. On y retrouve la désinformation, le contrôle sur la recherche
d’information, le détournement de données, le secret, la déception, la
falsification.
Ensuite pour les plus répandues, nous retrouvons les escroqueries, la
modification du comportement par contrainte ou "reprogrammation mentale", la
coercition et la répression, les dérives de comportements sectaires dangereux.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manipulation_mentale
http://www.la-psychologie.com/manipulation.htm
Lorsque que j’évoque les difficultés inhérentes aux forums de discussion
électronique, je porte mon intérêt sur la notion de système ouverte et
dérégulé à priori. La régulation lorsqu’il y a un modérateur se fait à
posteriori à partir des critères soit convenus par avances par une politique
culturelle, des règles formelles, soit inventés au fur et à mesure ou admises
tacitement. On utilisera pour ce faire ce que l’on appelle ‘la netiquette’, une politique culturelle, une charte, etc.
A propos d’intelligentsias, il est tentant d’englober des difficultés
personnelles, ses propres aprioris et convictions pour accuser une
autorité (réelle ou fantasmée) de tous les maux qui nous accablent,
voir même d’imaginer des
agissements néfastes et sans preuves vis-à-vis de structures de
pouvoirs
fantômes, informelles et non localisés. Ce qu’il faut avant tout
établir, c’est définir les acteurs et leurs rôles respectifs au sein
de ces intelligentsias lorsque ces structures sont
susceptibles d’entrer en opposition avec vous. Quelles sont-elles, de
quelles
doctrines se réfèrent-elles ? La réalité sociale est trop complexe et
les
interactions des différentes communautés humaines, de sociétés de
pensée,
de puissances économiques et de forces politiques participent à un
chaos de plus en
plus difficile à saisir.
Pour parvenir à saisir un fait social, j’utile quelques principes de base qui
se retrouvent dans les disciplines que j’utilise personnellement :
http://www.ethnoinformatique.fr/mod/glossary/view.php?id=1062
« L'éthnométhodologie, à l'inverse, proclame que la réalité sociale et les
structures qu'elle arbore sont des constructions permanentes des agissements de
ses composantes, dont un principal est l'individu agissant. De plus, pour les
éthnométhodologues, il n'y aurait pas plusieurs champs d'action distincts et
séparés, dans lesquels les individus s'exprimeraient et agiraient avec des
ensembles de règles distincts (ce qui reviendrait à avouer un certain essentialisme
de certaines " structures " dans certains contexte sociaux
délimités), mais au contraire, que les actions des individus sont menés de
façon identique dans tous les contextes d'action, et que par conséquent, les
actes quotidiens sont des objets d'étude aussi légitimes que d'autres actes à
portée plus globale. Il y a donc dans les actes de tous les jours les
fondamentaux qui expliquent et motivent toute notre stratégie d'action
individuelle à tous les niveaux de nos agissements. La réalité sociale et ses "
structures " émergent de la somme de tous ces agissements. L'étude de la
société revient donc, si on veut la mener à l'origine des choses, à étudier ces
accomplissements pratiques là où ils se produisent, c'est-à-dire sur le terrain
même de leur accomplissement. »
En bref et pour répondre à votre interrogation, pour se prémunir de la manipulation je préconise :
- la recherche d’autres sources d’informations, comparer et
évaluer soi-même si on est surinformé, désinformé, sous-informé ou victime du secret
- éviter de s’enfermer dans un mode de pensée répétitif et
ethnocentrique, rechercher l’ouverture aux autres pour confronter ses
idées et débattre selon des normes ethiques et pratiques raisonnables.
- évaluer son niveau de liberté critique, d’action,
d’expression pour comprendre la nature de la contrainte si elle existe
- se demander si on ne participe pas à une soumission
librement consentie, voir les précautions listées sur l'article sur le "traité de manipulation
à l’usage des honnêtes gens"
- apprendre le discernement dans le monde chaotique
informationnel, retrouver des figures de référence que l’on peut critiquer et
comparer à d’autres