Courriers des lecteurs :

Précautions de lecture ou mise en garde de l'interprétation, l'autocensure comme dernière extrémité ?

Mel Vadeker, avril 2008

Les mots ne suffisent pas pour exprimer ce que j'ai en tête. Je suis à mille lieux de ce que je cherche à décrire mais je m'en contente car je sais que je peux faire mieux en explorant sans cesse de nouveaux territoires. Cette abstraction dérisoire qui est une émanation de ma personnalité à un instant donné ne sera jamais une fin en soi. Ma vision une fois exprimée vit sa propre existence comme une excroissance symbolique qui prendrait sa propre liberté.

Ce qui est pour moi est une production inachevée, insatisfaisante ou consciemment réductrice parvient par une transfiguration que je ne m'explique pas à toucher le lecteur au plus profond. Ce rapport à l'objet initie un bouleversement des idées et des émotions au plus fort d'un dialogue intérieur dès lors qu'il y a liberté et un désir de découverte dans la recomposition d'activités éparpillés retranscrites sur mon site.

On me dit souvent que je suis difficile avec moi même et que ce que je fais est trop fort. J'ai toujours du mal à le croire mais je suis revenu à l'évidence après quelques réactions extrêmes et des communications insolites. Faut-il que j'ajoute à la mise en garde signalé sur la page d'accueil de mon site un panneau de signalisation de danger ? Une précaution supplémentaire pour dissuader le lecteur égaré de s'aventurer dans des contrées ou il risque de se perdre ou de vivre un incident émotionnel périlleux.

Je suis désolé si je choque la sensibilité au delà de certaines limites mais ce que certains considèrent comme des territoires confortables pour penser la réalité sont chez moi des cloisonnements qui m'étouffe. Je pousse sans cesse sur les murs pour élargir mon horizon, je ne peux plus me contenter d'une vue limitée. Cette attitude peut sembler inhabituelle j'en conviens, mais c'est chez moi mon mode de vie. C'est ainsi que j'ai toujours fonctionné et autant que je m'en souvienne mon esprit ne peux pas faire autrement.

Mes rapports avec les lecteurs peut être particulièrement virulents lorsqu'il y a une attente ou un espoir déçue. Il a été à maintes fois éprouvé lorsqu'il y a une suggestion d'intimité lors d'une correspondance parcellaire avec une reprise de contact après de longue période de silence. Je serai toujours dans l'impossibilité d'expliquer par avance où se situe les points de difficultés. Je ne peux pas raisonnablement me mettre à la place de chacun pour évaluer les prédispositions aux contresens et malentendus.

Un autre aspect me complique la tache dès lors qu'une recherche personnelle est engagée et que l'on me fait part d'une demande de consultation. Lorsqu'il s'agit d'un projet encadré dans un cursus de recherche avec une méthodologie connue, je peux voir venir et entamer un dialogue sur des références, des bases académiques et pourquoi pas débattre ensuite. Cette tache m'est impossible lorsque je communique avec des personnes qui sont engagées dans des projets qui se veulent extrêmement ambitieux, des projets fonctionnant comme une course poursuite vers un objectif utopique sans échéancier et sans application concrète à courte portée. Ces personnes sont alors prises dans un syndrome de dissociation entre la réalisation concrète et leur idéal intériorisé. Ils se renferment souvent sur eux-mêmes et se coupent du monde. Ceci est dommage pour le débat et abouti lorsqu'il y a communication vers une voie sans issue car ils remettront toujours au lendemain tout résultats que l'on pourraient évaluer comparativement à d'autres. Ils s'enfermeront périodiquement dans cette fuite en avant vers une abstraction personnelle qu'ils peuvent contrôler car elle structure leur utopie.

Chacun est libre de ses actes et de ses pensées, lorsque la communication est possible on parvient à recomposer un univers du discours, à s'accorder sur la signification des termes pour traduire des idées d'un référentiel à l'autre, d'une pensée vers une autre. Malheureusement ce n'est pas toujours possible et j'en témoigne ici.

Ci-dessous, quelques courriers de lecteurs avec mes réponses en italiques et pour les points délicats des notes ont été ajoutées.


De: XXXXXXXXXXXXXXX
Envoyé: 09/07/2004
A:mel.vadeker
Objet: Félicitation pour votre travail


MERCI DE GARDER MON ANONYMAT !

Je pense que vous êtes quelqu'un de très intelligent comme il n'en existe pas énormément dans notre société.
Beaucoup de gens ne réfléchissent plus et se base uniquement sur des habitudes ou alors font comme les autres car ils sont incapable de penser au pourquoi des choses.

Je comprends que vos textes très riche dépasse ("ça les dépasse") un grand nombre de lecteurs et donc que cela engendre une frustration de leur part, due à leur incapacité.
Une fois de plus on voit leur bêtise, ils n'ont aucun argument valable.

Les gens moins cons que les autres souffrent beaucoup justement à cause de leur minorité.
Malgré tout en retournant aux sources et aux origines du développement, les gens comme vous qui font des recherches apporte quelque chose d'inestimable.

Je pense que certains lecteurs vous critiquait parce que cela ne vous rapportait pas d'argent et que donc il fallait arrêter.
AH AH AH. cela pourrait vouloir dire que leur seule motivation est l'argent.

Il est clair que ces gens ne feront jamais rien avancer, ce sont juste des consommateurs.

Vos premiers ennemi doivent être les gens du social, je suppose.
Ces gens croient tout savoir sur l'homme parce qu'ils ont appri des tissus de conneries pendant 3 ans à l'école.
Cela est une insulte contre l'homme, une insulte qui doit cesser, le débordement est inadmissible au sens éthique.

Longue vie à vous
ce que vous faite éveillera la conscience des gens.
Soyez fier de ne pas être un mouton !

Juste une remarque :
Je certains de vos textes bcp trop déprimant, les choses vont mal dans notre société, malgré tout, ces textes sont un témoignage de votre souffrance.
Or je pense qu'il serait préférable de ne pas mélanger avis personnel avec la rigueur de travaux de recherche totalement objectifs.
Cela donnerait encore à manger aux loups ....


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De: mel.vadeker
Envoyé: 04/10/2004
A: XXXXXXXXXXXXXXXX
Objet: Re: Félicitation pour votre travail


Merci pour vos encouragements, votre dernière remarque est pertinente.

Est-ce que l'on peut, dans un travail de compréhension du monde, lier ces deux positions antinomiques, celle d'une perception rationaliste qui a pour ambition d'être objective avec celle d'une pensée personnelle prise dans l'agitation permanente des contraintes de ce monde.

Je pense qu'il s'agit de construire un triple défi littéraire, scientifique et philosophique qui pourrai passer par des notions communes. J'essaye de démontrer même si j'ai beaucoup de mal, que l'on ne peut pas cloisonner artificiellement le monde dans des représentations qui sont essentiellement des simulacres rationnels, ces derniers étant essentiellement des outils pour penser le monde. En essayant de regrouper toutes les contextes de ma vision personnelle et de mes recherches, j'essaye autant de comprendre le monde que de me comprendre moi même.

Je ne suis pas un relativiste et je ne prône surtout pas le relativisme des idées et des philosophies. J'essaye plutôt d'aborder les contradictions tout en essayant de construire des thématiques synthétiques. Cela m'aide à prendre du recul afin de percevoir des domaines inexplorés ou inexploités.

cordialement.


De: XXXXXXXXXXXXXXX
A: mel vadeker
Objet: Bonsoir Mel Vadeker.
Date: Thu, 31 Jan 2008

.../...

Tout d'abord, je voudrai vous remercier pour votre site, et la richesse de son contenu.

Je ne développerai pas d'avantage, les remerciements et les biens faits que nombres de lecteurs ont ressentis sont très bien illustrer dans votre section courrier des lecteur, et j'ai pas grand chose d'original à ajouté qui n'ai déjà été dit, et le but n'étant pas de flatter mais plutôt de vous remercier afin de vous transmettre peut-être une petite parcelle de moi et de l'intérêt que je porte a vos textes.

Bien sur c'est un raisonnement égoïste, car je ne donne rien de moi-même alors que je retire tellement de choses de vos écris.

De plus je pense que ce dernier paragraphe n'est pas sans intérêts, il reflète sans doute le désire que cela continu, afin de pouvoir en retirer égoïstement d'autres enrichissements de moi-même.

Enfin, je ne vais pas allez plus en profondeur, j'ai assez à faire avec les claques que je prends à travers vos écrits.

Et puis, je ne vous ai pas écris pour cela.

Toute fois avant de développer la suite, je tiens à ajouter un peu d'humour:

Vous devriez rajouter sur l'index de votre site:

L'abus de Vadeker est dangereux pour la santé, a consommer avec modération.

Je dis cela sur le ton de l'humour, mais il reflète un morceau du fond de ma penser, car en effet, j'ai pris et je prend de sacrer claques quand je vous lis.

Sa fait mal sur le coup, mais une fois que la douleur est passé, on réalise que l'on est pas complètement mort et insensible. Donc encor une fois merci, et je m'arrêterais là.

Ah non, pas tout a fait, je dois ajouter une impression que j'ai à votre sujet, et même si je sais que je dois me méfier de ce que je ressens, c'est une réalité qui pour le moment m'apporte plus de bien que de mal.

donc, Mel Vadeker, je ressens vos écrits comme un médicament, un anti-psychovirus, et bien que j'en ai sacrément besoin, il ne faut pas que j'en abuse.

.../...


De: XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
A: mel vadeker
Objet:
Date:
Thu, 23 Feb 2006


Bonjour,

Pourriez vous m'expliquez pourquoi tout ceci a pris tant de proportion, comment d'un méssage dont j'ai dit m'etre trompé sur le contenu et d'une poésie pourrie je me suis retrouvé à percevoir tellement de, comment dire, des "méssages", des "sollicitations", sur plein de canaux, les mp3, la télé, la radio, et autres, les sources sont multiples, un mail n'aurait pas été plus apropos pour communiquer, j'ai bien compris que personne ne m'était hostile, que j'ai été parano, quoique, mais j'ai jamais voulu ètre au centre de quelque chose que je comprends mal, pouquoi autant d'écho, ça m'a particulièrement destabilisé, et ma vie privée, a t'elle été respectée? j'ai eu l'impression d'avoir la responsabilité de plein de choses, je me suis dit il y a des gens qui compte sur toi, probablement à tort, tu te fais prier etc....., et le "marche" j'avais pas compris jusqu'à septembre dernier, il y a des personnes qui souhaitent me rencontrer en ville, c'est ça, c'est suite a l'un des derniers méssages que je vous est envoyé ou je disais que je réalisais les difficiles conditions locales de ce que j'avais idéalisé, ça m'a mis la pression, je me la suis probablement mis tout seul, j'ai perdu de vu mes priorités, l'essentiel, je ne sais plus vers quoi m'orienter, je voulais juste me faire oublier.Quoi dire de plus, qu'ai-je à comprendre de ces deux années passées? j'ai aucun mérite, j'ai peu de compétences pour aborder les différentes problématiques que j'ai découvert par votre biai, j'ai manqué de rigueur et de méthode, j'ai pas su communiquer à bonne escient, je fais perdre du temps à des gens, bref je ne sais plus trop quoi faire actuellement.Si je vous contacte c'est parce que suite à mon dernier méssage daté du 29 octobre 2005 je vous demandais de césser de m'observer et que ceci a été lèttre morte alors je vais éssayer de changer d'attitude.Vous faites allusions à l'explicitation de son contexte personnel, comment dois-je procédé? et quant au projet éthnométhodologique, je suis pris comme objet d'étude dans mon propre environnement, ok, la description de ma propre pensée, je la fais à qui? Quelles sont les modalités des compte rendus, quotidien?Merci pour vos réponses.


cordialement

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De: mel.vadeker
Envoyé: 27/02/2006
A: XXXXXXXXXXXXXXXX
Objet:Re

Bonjour,

A lire votre texte, je crois qu'il y a une profonde méprise. Je ne sais pas pour qui vous me prenez mais je n'ai rien à voir avec vos soucis. Je ne me souviens pas clairement de nos échanges, j'ai trop de travail pour me souvenir de tous les gens avec qui je discute sur le web. J'ai eu trop d'activités ces dernières années, alors s'il vous plait soyez plus clair.

Etes-vous la personne qui m'a envoyé un poème, si c'est le cas, il doit figurer sur mon site. Voulez-vous que je retire votre poème ? Autre chose, envoyez moi les messages que je vous ai adressés, ça m'aidera à comprendre ce dont vous parlez.

Qu'est-ce que ce message du 29 octobre 2005 ? Et qu'est-ce que cette histoire d'observation ? Que croyez-vous que je suis ? Il faut arrêter de pédaler dans la semoule, si j'ose dire. Je ne vous observe pas, je ne sais même pas qui vous êtes.

Je crois que vous mélangez beaucoup de choses. Je vous conseille de faire le point, d'écrire ce que vous pensez vivre et surtout de me dire ce que j'ai à voir dans vos soucis.

cordialement.

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>De: XXXXXXXXXXXXXXXX
>A: mel.vadeker
>Objet:
>Date: Wed, 08 Aug 2007

>Je n'ai plus de vie privé depuis 4 ans, je veux qu'on me lache. Je suis assez
>clair, je supporte plus l'influence, j'en est ras le bol.je passe par toi
>parce que je ne sais plus à qui m'adresser. J'accepte pas, ça suffit.

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De: "mel vadeker"
A: XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXx
Objet: Re
Date: Wed, 15 Aug 2007

Bonjour,
 
Moi aussi je souhaiterais que l'on me lâche, surtout lorsque je reçois des spams
et d'autres demandes plus insolites les unes que les autres.
Il y a surement un malentendu, je ne vous connais pas et je ne sais pas
qui vous êtes. Est-ce une erreur de correspondance ?
Si vous pouviez éclairer ma lanterne ce serait un début car je ne comprend
pas ce que vous me dites.
cordialement.

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 > De: XXXXXXXXXXXXXXX
> A: mel.vadeker
> Objet:
> Date: Thu, 24 Jan 2008

> en réponse à ton texte du 28 décembre 2007,
>
> On va faire simple, ou bien dans les semaines à venir j'ai un rendez-vous
> par mail avec des personnes concernées par la situation que l'on m'impose
> depuis plus de quatre ans ou bien on arrète définitivement de m'observer,
> de m'écouter, d'avoir accès à mon ordinateur, de communiquer avec moi
> par l'intermédiaire des médias, et je reprend ma vie là ou je l'ai
> laisser, on arrète de dire tout et n'importe quoi sur moi, on n'arrète de
> parler de moi tout court.On prive pas un individu de son intimité pendant
> tout ce temps sans qu'il y est de ressentiment.Je peux plus travailler
> intéllèctuellement, artistiquement, plus de vie affective, plus rien,
> alors ça va bien maintenant.

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Le 19/03/08, mel vadeker  a écrit :

Bonjour,

Ce qui m'interpelle dans votre courrier c'est que je ne comprends
par en quoi vos problèmes personnels me concernent. Vous êtes
oppressé et harcelé, qu'est-ce que je peux bien y faire ? Je ne vous
connais même pas et je n'ai pas la moindre idée de qui vous êtes en
réalité.

Ce qui m'amène à une digression, est-ce que vous êtes une personne
physique réelle ? Peut-être que vous êtes le produit d'un générateur
conversationnel, un générateur de texte, un jeux littéraire amusant mais
qui fini par me lasser. Vous devez le savoir, je reçois des courriers de lecteurs
qui peuvent à l'occasion être des opérations de provocations ou
des tentatives d'intimidation. Si en m'écrivant une fois par an avec aussi
peu d'éléments vous espérez que j'arrive à me brancher sur votre vie et
à tout retracer, c'est peine perdue.

Si vous ne me donner pas d'informations utiles pour :
- vous aider à affronter les difficultés par des conseils,
- donner un historique des événements qui vont ont poussé à m'écrire,
- éclaircir ma lanterne sur la nature de vos activités qui peuvent avoir un rapport avec moi,
je ne pourrai rien faire pour vous.

Si malgré tout vous continuez à m'écrire pour relater vos turpitudes sans
me révéler les tenants et les aboutissants, je considèrerais que vous faites
de la provocation.

[ndlr] : A propos du texte du 28 décembre 2007, je n'ai pas compris à quoi il référait. Je pensais naïvement qu'il s'agissait d'une date de correspondance. J'ai finalement compris bien après coup qu'il évoquait en toute probabilité ce texte : Un symbole qui marque les chairs, un sigle qui rend fou

Si ce lecteur commence déjà a dérapé alors qu'il n'est pas du tout concerné par ce texte, il m'incite par sa réaction à reconsidérer une position d'auto censure. J'ai beaucoup d'autres documents de cette nature et des analyses beaucoup plus poussées à mettre en ligne sur le même sujet. Mon intention n'est pas de rendre fou le lecteur et encore moins de créer une dissonance cognitive. J'ai toujours favorisé l'usage de procédures intellectuelles pour faire la part des choses dans les conditions limites d'analyses où il devenait difficile de cerner l'importance du rôle de l'émotion, de l'imagination et des croyances dans la constitution d'une pensée qui se voulait la plus objective possible.

Je finirai par croire que j'ai à faire à un cercle vicieux où pour une catégorie de lecteurs susceptibles de comprendre cette information il en existe une autre qui soit ne comprend rien, soit se met à divaguer sur des particularités qui les touchent plus personnellement s'écartant ensuite considérablement de mon objectif initial. Si les dommages collatéraux de l'interprétation sont inévitables, je suis alors incité indirectement à réfléchir sur d'autres formes d'expressions — si tant est qu’elles existent — qui seraient moins problématiques.