Aphorismes comme introduction à la pensée critique
Mel Vadeker, novembre 2003
Partie 1De manière à faciliter l'acquisition de certaines notions.
( en construction, en déroulement progressif )
Il n'existe pas de science officielle il n'y a que des ethnosciences structurées en réseaux et en sous-reseaux. Personne ne peut prétendre tout comprendre et tout prévoir et encore moins tout savoir. Il n'y a que des communautés qui font évoluer le projet collectif qu'est "la science". Ce projet se structure aux travers de méthodes de travail compatibles entre elles et qui mènent invariablement à des débats pour traduire des idées ou verifer des expériences.
Cela conduit l'activité de recherche à ceci :
1) proposer de nouveaux concepts scientifiques
2) faire tout ce qu'il faut pour prouver qu'ils sont faux
3) faire tout ce qu'il faut pour prouver qu'ils sont pertinents ou approximatifs
4) vérifier que ces concepts s'appliquent au réel ou donnent des hypothèses prédisant au mieux les observations.
5) revenir sur le 1)
Nous sommes tous dépendants de filtres cognitifs, c'est à dire que nous ne percevons pas la réalité brute et les gammes de perceptions infinies mais un échantillon qui sera traité et adapté à la fois pour notre cerveau et nos systèmes de croyances.
A chaque fois que l'on cherche à expliquer quelques chose de difficile ou à decrire une réalité perçue par un observateur, il est recommandé de construire un lexique pour restreindre la dérive sémantique afin d'améliorer à la fois la description et la restitution de l'information. Cela revient à définir le sens des mots et la manière dont on pense et utilise les termes en situation.
Lorsque que l'on construit un débat, la première chose à faire et de s'appliquer à soi-même les précautions et conseils que l'on recommande. Cela doit marcher dans les deux sens, des autres vers soi et inversement. C'est ce que l'on appelle une éthique de la dialectique. La mise en commun de règles élémentaires de respect donne l'occasion de conduire une confrontation d'idées en dépassant les querelles d'opinions. Si cela s'avère utile, on élaborera au fur et à mesure une charte de bonne conduite afin qu'elle s'adapte aux mieux aux exigences du lieu et des modes de communication.
Les voies de la communication ne sont pas toujours celle que l'on perçoit facilement ou même que l'on peut formaliser. Il existe différents flux possibles d'information portés par des canaux parallèles de communication. Lorsque deux individus communiquent, ils utilisent le contexte pragmatique des interactions pour porter leurs messages. Il y a donc une communication polymorphe verbale et non verbale ainsi qu'une métacommunication. Cette dernière sert à communiquer sur la communication pour résoudre les incertitudes, ajouter du sens et adapter ce qui est transmis à ce que l'on est capable de comprendre.
Dans la communication, ne pas oublier les problèmes fréquents entre :
ce que l'on est
ce que l'on a en tête
ce que l'on veut expliquer
ce que l'on essaye de dire
ce que l'on dit
Cela dépend autant de soi même, du lieu et des interlocuteurs. Reconnaître ces difficultés par avance c'est gagner
du temps en résolvant en amont bien des problèmes. Les corrections sont alors plus facile à faire.
Lorsque l'on découvre un texte inconnu, on ne peut s'affranchir de sa propre capacité à construire du sens par l'interprétation. Cette capacité est acquise chez l'individu, il n'en a pas conscience et pourtant elle diffère d'une psychologie à l'autre. Il existera toujours cette potentialité de l'interprétation et de dérive semantique selon les lectures. Pour réduire cet état irremediable, on ne peut que faire partager à une même communauté de lecteurs des références stables. L'interprétation existera toujours, on ne peut que l'amplifier ou la réduire selon les modalités proposé par l'auteur du texte et selon les contextes sociocognitifs de la lecture.
Dans la vie réelle, il n'y a pas de séparation. Un fait social global pour être compris ne peut se résorber à l'intérieur d'une discipline ou d'une seule grille de lecture. La rigueur impose un juste équilibre entre ce qu'est capable de décrire un observateur et ce qu'il est capable de comprendre en situation et sous l'influence de ses propres croyances. Tant qu'il reste du temps, on peut améliorer et corriger son analyse on y ajoutant de nouveaux éléments. Cette volonté de s'approcher au plus prés de l'événement changera au final la perception des phénomènes en donnant d'autres angles de vision, d'autres approches complémentaires. Laisser la porte ouverte aux corrections probables, c'est s'autoriser une remise en question salutaire pour améliorer la compréhension.
Logiques de la pensée