1.3.2.1.- L'équipe.

En arrière plan, on trouvera les sources du contenu intellectuel de l'ethnométhodologie.

L'une des principales sources est celle alimentée par les phénoménologistes allemands introduits aux Etats Unis par Alfred Schütz lorsqu'il émigre en 1939, chassé par les nazis. Schütz reprenait à son compte l'idée, que Husserl avait à plusieurs reprises exprimée, selon laquelle chaque personne a une "attitude naturelle", quotidienne, qu'elle adopte en permanence dans sa relation avec le monde environnant [Husserl 1929].

Combinant les intérêts purement philosophiques de Husserl avec une critique des analyses de Weber, Schütz développait les thèmes de la rationalité, des structures de pensées et des différentes interprétations du non-dit dans la société. Deux autres phénoménologistes sont couramment cités par les ethnométhodologues : Martin Heidegger, Maurice Merleau-Ponty.

D'autres sources alimentent également les premières réflexions, en particulier les logiciens (Bar Hillel, Quine), les philosophes de la langue (Wittgenstein) et leurs travaux sur la logique de la langue du quotidien, les linguistes (Chomsky) qui s'efforcent d'identifier les structures morpho-syntaxiques de la langue et de construire des systèmes formalisés de description, les anthropologues (Harold Conklin, Ward Goodenough) qui cherchent à identifier les connaissances sociales nécessaires à un individu pour avoir des relations avec un groupe donné.

Garfinkel est nommé professeur à l'UCLA en 1946. Jusqu'en 1957, Garfinkel est quasiment seul. Il a autour de lui très peu d'étudiants ou de collègues.