Devoir de mémoire pour l'accident nucléaire de Tchernobyl
Mel Vadeker, mai 2009
La commémoration du 20ème anniversaire de l'accident nucléaire de Tchernobyl le 26 Avril 2006, a été l'occasion pour le groupe France Télévision de diffuser les films documentaires les plus instructifs et marquants qui soient.
A l’occasion du 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, les chaînes du groupe France Télévisions reviennent sur le plus grand accident nucléaire de l’histoire à travers des documentaires inédits et dans le cadre des rendez-vous de l’information
Vendredi 21 avril
France 3 consacre toute sa soirée à cette catastrophe avec tout d'abord un reportage dans Thalassa qui parlera de ses enfants qui souffrent de symptômes dû à l'irradiation. Après le Soir 3, un documentaire inédit "La bataille de Tchernobyl" réalisé par Thomas Johnson, reviendra ses personnes qui, au péril de leur vie, ont été envoyés pour se battre en tenter d'enrayer la radioactivité. Avec des témoignages exceptionnels (Mikhaïl Gorbatchev, Hans Blix, Igor Kostine…), ce film est le récit d’une bataille d’une intensité phénoménale que les survivants ne sont pas prêts d’oublier…
Dimanche 16 avril
C'est au tour de France 5 de diffuser à 21:45 mais aussi le lundi 24 avril à 14:35 un documentaire inédit "Tchernobyl et après…" qui traite de l'après-Tchernobyl et de son nuage radioactif qui en une semaine a fait le tour de l'hémisphère nord... Le film témoigne du processus de mort lente et dénonce le lourd silence qui l’entoure.
Samedi 22 avril
France 3 Corse proposera à 16:20 un documentaire d'Eliane Parigi et Jean-Charles Chatard "Corse, le mensonge radioactif". Ce documentaire sur l'histoire d'un nuage invisible, inodore et incolore, celui de Tchernobyl sera suivi d'un débat animé par Thomas Brunelli
Dans les rendez-vous de l’information :
Sur France 2 :
Dans Télématin du 21 avril, et dans les différentes éditions de la journée, entre le 22 et le 25 avril. Le 26 avril, jour anniversaire : dans Télématin, les journaux de 13h et de 20h, reportages et duplex avec Anne Ponsinet, correspondante en Russie.
Sur France 3 :
Avant la date anniversaire et le 26 avril : reportages dans les éditions nationales.
20 ans après, Patrick Hesters, le spécialiste scientifique de la rédaction nationale, retourne sur les lieux de la catastrophe pour enquêter sur la vie quotidienne des populations locales, leur état de santé et leurs inquiétudes ainsi que sur le fonctionnement actuel de la centrale et la surveillance du réacteur à l'origine du drame. Il s’interrogera aussi sur les conséquences du passage du nuage radioactif sur notre propre pays.
Source : Communiqué France Télévisions, mars 2006Nous sommes quelques années plus tard. Il est évident pour moi que ce devoir de mémoire est loin d'être suffisant puisqu'il faudrait presque s'en rappeler chaque année.
C'est pour mesurer le niveau d'information de mon cercle de contact en aout 2007, soit plus d'un an après la commémoration à la télévision française, que j'ai pris l'initiative de communiquer sur le sujet. J'ai d'abord de manière anodine, donné à ceux qui avaient l'occasion de me rencontrer, une copie des reportages passés à la télévision et pour les autres dans un courriel, un lien vers le fameux documentaire "La bataille de Tchernobyl".
Le courriel que j'ai envoyé en aout 2007 à un cercle de correspondants scientifiques
objet : la bataille de Tchernobyl
un document saisissant sur le sacrifice des liquidateurs et notamment un témoignage inédit du travail insensé des mineurs pour couler la dalle de béton sous le réacteur.
http://www.dailymotion.com/video/xb8zk_la-bataille-de-tchernobyl_events
A l'occasion du 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, France 3 diffuse, le 21 avril 2006 après "Soir 3", dans la collection "Passé sous silence", un documentaire inédit exceptionnel :
La bataille de Tchernobyl documentaire de 90 mn réalisé par Thomas Johnson. Des interviews rares des responsables de la liquidation, de nombreux extraits du film "Les Deux Couleurs du temps", monté par la télévision de Kiev à partir des images prises pendant l'accident, dont les caméramans qui ont suivi les liquidateurs au "front" sont probablement morts maintenant.
Exemple de réaction :Réaction de JPP sur son site : Tchernobyl mon amour
Réaction d'un ingénieur de recherche canadien : Merci, j'ai regardé avec intérêt ce reportage. Si tu as d'autres bon reportage à me montrer, n'hésite pas !
J'ai ainsi constaté parmi mes correspondants, une méconnaissance de l'histoire cachée de Tchernobyl, une redécouverte de reportages et d'informations pourtant largement diffusés. J'ai vu leur intérêt pour le dossier nucléaire en général, la surprise de voir se révéler à leur yeux, tout un pan d'une souffrance humaine cachée, le dossier volontairement dissimulé des victimes du nucléaire, la bataille médiatique et les conséquences politiques et scientifiques de l'exploitation d'une centrale après un accident, le tabou autour de la sureté nucléaire.
Il suffit donc de diffuser de l'information, de faire connaitre tous les enjeux, de proposer des espaces de discussion et de réflexion car il existe invariablement un désir de comprendre. Tout le monde peut se sentir concerné directement ou indirectement. En effet la catastrophe de Tchernobyl a touché toute l'Europe de par la diffusion dans la haute atmosphère d'un nuage chargé de particules radioactives.
Cela peut paraitre évident, relever d'une question de bon sens ou de la pragmatique du risque sanitaire et de la prévention : toutes les informations sur cette catastrophe ne peuvent plus et ne doivent plus rester secrètes. Malheureusement ce n'est pas aussi simple, tant le dossier nucléaire est l'objet de luttes politiques et idéologiques très intenses. Obtenir des informations fiables peut s'apparenter à un parcours difficile vers la véritié. En effet, dès que l'accident fut révélé à un monde occidental fortement nucléarisé, une guerre des rumeurs pris son essor à des fins de propagande et de leviers médiatiques. Il y eu ensuite bien d'autres scandales sur la gestion sur le long terme des conséquences de la catastrophe.
Extrait de Bon Baiser de Tchernobyl au sujet du bilan de la catastrophe :
Sur un plan bi-latéral, les Russes ont toujours de bons motifs, pour des raisons historiques et financières, de minimiser le bilan.
Raisons historiques : c'est le centralisme soviétique (donc les autorités moscovites) qui est l'accusé numéro un dans les conditions déplorable de l'organisation de secours après l'alerte. On oublie trop que Tchernobyl est, au même titre que d'autres facteurs ( la guerre des étoiles, Jean-paul II, « la génération Conseil de l'Europe », le mimétisme télévisuel occidental...), l'une des raisons de l'implosion de « l'Empire rouge »...
Raisons financières : la Russie contribue à réparer les dégâts de Tchernobyl. La Cour des comptes de Russie met en cause les gaspillages des autorités ukrainiennes. Plus les relations entre Moscou et Kiev se dégradent, plus les autorités moscovites se défaussent...
Les Ukrainiens pour des raisons opposées sont tentés de « gonfler » les bilans. Politiquement, le chantage à l'énergie à travers l'affaire du gaz, renforce des financières (subventions internationales) ont des motifs pour le maximaliser.
La France qui comptait à l'époque la plus grande concentration de centrale nucléaire par habitant d'Europe, connu également son lot de scandales. Le traitement politique de l'accident révéla comment un pays démocratique très fortement impliqué dans le développement d'une infrastructure éléctronucléaire pouvait faire appel au secret d'Etat pour préserver les intêrets de sa propre industrie nucléaire. Il était frappant de voir la réaction rassurante des politiques Français, alors que partout ailleurs c'était le branle bas de combat. Tout le monde se souvient de ces hommes politique français qui annoncèrent qu'il n'y avait aucun danger face au nuage de Tchernobyl, que le risque sanitaire était inexistant. Ces hommes à la télévision, en nous regardant face à face dans le blanc des yeux, auraient menti en toute bonne fois à la population. Pourtant la terrible vérité était vue et mesurée très tôt sur le terrain. La chaine alimentaire était touchée par la présence de ce nuage radioactif. La pluie a tout naturellement provoqué une contamination des végétaux, ensuite des animaux qui se nourrissaient d'herbe et par voie de conséquence de produits frais cultivés dans certaines régions. Il aurait été plus simple de faire comme les autres pays d'Europe qui ont adopté immédiatement des mesures d'interdiction. Malheureusement, il en fut tout autrement et les conséquences de ce mensonge d'Etat furent très regretables. Impossible de l'oublier et de ne pas se révolter. C'est pour moi d'autant plus marquant que je connais dans mon entourage proche ce que l'on appelle des victimes françaises du nuage de Tchernobyl avec des maladies thyroïdiennes.
S'il faut donc donner quelques noms de reportages pour aider les gens à s'informer ; voici ce qui peut se trouver de plus marquants parmi les films documentaires ou reportages qui ont été largement diffusés à l'occasion du 20ème anniversaire de la catastrophe :
- La bataille de Tchernobyl,
réalisé par Thomas Johnson
- Le Sacrifice,
réalisé par Wladimir Tchertkoff et Emanuella Andreoli
- Heure
Zéro : La Catastrophe de Tchernobyl
- Tchernobyl, un film de Bente
Milton, Sabine Kemper, Jorgen Pedersen, Arte Reportage 2002
- Tchernobyl, la mort
programmée, documentaire de Christoph Boekel, Arte, Avril 2006
- Envoyé spécial, le nuage de
Tchernobyl, France 2
- Vingt ans après : les
retombées de Tchernobyl, Arte Thema
- Le Soleil et la mort, France
5, Avril 2006
- Les grandes énigmes de
l'histoire : La catastrophe de Tchernobyl, chaine histoire
- Tchernobyl 19 Ans,
M6 Secrets d'actualité, Mai 2005
Vous pourrez voir ou télécharger quelques uns des films de cette liste sur le site : http://www.tchernobyl.dreamhosters.com/
Cette perte de contrôle du réacteur le 26 avril 1986, marque la date de la plus importante catastrophe nucléaire de l'histoire. L'anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, est avant tout un moyen de se rappeler que l'Homme obnubilé par le progrès technique n'a pas tout à fait pris conscience que les outils qu'il manipule peuvent tout simplement lui échapper au grès de circonstances exceptionnelles ou inhabituelles. Le risque zéro n'existe pas et à ma connaissance aucune centrale nucléaire dans le monde ne peut se prévaloir d'être techniquement infaillible. De nos jours, la part de l'informatique a considérablement augmenté et le rôle de l'opérateur humain est intimement lié à toute une panoplie de logiciels qui l'aident à prendre des décisions. Et pour le futur, l'industrie nucléaire construit des outils qui sont tellement complexes qu'elle s'en remettra probablement à l'intelligence artificielle pour assister ou remplacer l'opérateur humain. La vigilance s'impose, rien ne sert de s'affoler ou d'imaginer le pire, ce qui compte c'est d'avoir accès à l'information, c'est un droit mais également un devoir de citoyen.
Wikipedia :