De l'âge d'os à l'âge de fer
« Dans ce territoire aride et désolé, seul le plus petit, le plus rapide ou le plus puissant pouvait croître et espérer survivre. »
2001 l'odyssée de l'espace (1968), Arthur C. Clarke
« C'était le propre du barbare de détruire ce qu'il ne pouvait comprendre, mais peut-être les hommes n'étaient-ils que des barbares comparés aux êtres qui avaient érigé les monolithes...
Et d'où avaient-ils pu venir ? De la Lune même ? C'était tout à fait impossible. S'il y avait jamais eu la moindre trace de vie sur ce monde désolé, elle avait été détruite durant la période de formation des cratères, quand la surface avait été chauffée à blanc.
De la terre ? Hautement improbable mais pas impossible. Mais une civilisation terrestre avancée - peut-être non humaine - au Pléistocène, aurait laissé d'autres traces de son existence. Nous les aurions découvertes bien avant de débarquer sur la Lune, se dit Floyd.
Cela laissait deux possibilités : les autres planètes et les étoiles. Pourtant, l'évidence était contre la présence de la vie, de toute forme de vie, dans le système solaire, en dehors de la Terre et de Mars. Les mondes intérieurs étaient trop chauds, ceux de l'extérieur trop froids, à moins de descendre à des profondeurs où la pression atteignait des centaines de tonnes au centimètre carré.
Alors les visiteurs étaient peut-être venus des étoiles, ce qui paraissait encore plus incroyable. En levant les yeux vers les constellations, Floyd se rappela combien de fois ses collègues avaient prouvé l'impossibilité des voyages interstellaires. »2001 l'odyssée de l'espace (1968), Arthur C. Clarke
« Tandis que son corps devenait plus fragile, ses armes se faisaient plus effrayantes. Avec la pierre, le bronze et le fer, il possédait le pouvoir de percer et de trancher. Très vite, il apprit à abattre ses victimes à distance. La lance, l'arc, le fusil et finalement le missile téléguidé lui assurèrent des moyens de défense d'une portée illimitée et d'une puissance quasi infinie. Sans ces armes, bien que parfois il les eût utilisées contre lui-même, l'Homme n'aurait pu conquérir la planète. En elles, il avait mis son corps et son âme et, durant des siècles, elles l'avaient bien servi. Mais à présent, tant qu'elles existeraient, son temps serait compté. »
2001 l'odyssée de l'espace (1968), Arthur C. Clarke
"Le trône d'un monde sans révolte" par Gonçalo Mabunda. Fauteuil. Armes désactivées et soudées.
Photo du trône tel qu'on peut le voir au Centre Pompidou à Paris - Musée national d'art moderne.
Au sujet de l'artiste Gonçalo Mabunda : objet trouvés - jackbellgallery - Gonçalo Mabunda et la guerre civile mozambicaine recyclée
Si un monolithe dressé vers le ciel donne une indication sur la présence d'une conscience exogène, cette permanence d'un autre que soi qui serait inatteignable ne suffit pas à créer les conditions d'une prise de conscience suffisance pour résoudre les désastreuses manifestations de l'altérité et du cerveau humain.
Un processus évolutif naturel a permis de passer de l'âge de pierre à l'âge d'os, mais il n'existe pas de formule magique ou de dispositif technologique qui permettrait de résoudre la désorganisation désastreuse du réseau social de la planète Terre. Le progrès technique et l'humanité est le facteur déterminant à la fois notre extinction ou la possibilité de notre survie sur le long terme. Faire le constat perpétuel de l'Homme impuissant à résoudre ses problèmes cruciaux et se comportant comme un primate dégénéré, ne nous facilitera pas la tache, puisqu'il faudra un moment ou à un autre appliquer des ajustements comportementaux décisifs et extrêmement rigoureux.
L'Homme a malheureusement perdu ce lien qui l'attache à la nature, et il ferait mieux de s'inspirer du mode de coopération dans le règne animal autant que par l'éthique dont certains intellectuels se réclament pour protéger les espèces menacées. Depuis que l'Homme manipule des armes destructrices et qu'il perverti la science à son seul profit, il s'éloigne de plus en plus de sa nature profonde d'être humain connecté à toutes les autres formes de vie. Au lieu de s'élever vers plus de grandeur, il s'enferme dans le passé pour reproduire les comportementaux tribaux et guerriers de ses ancêtres.
Si l'Homme a survécu à des millénaires de catastrophes pour atteindre cet âge de la technoscience, est-ce qu'il dépassera les dangers de cette ère où la science et le perfectionnement technologique convergent pour la réalisation de nouvelles formes de guerres ? On peut raisonnablement en douter, d'autant plus qu'il résiste à cette lente transformation de son milieu qui le pousse à atteindre un âge de la raison.