« D’une façon générale, il faut dire que l’art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble à un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un éléphant. Dans ces reproductions toujours plus ou moins réussies, si on les compare aux modèles naturels, le seul but que puisse se proposer l’homme, c’est le plaisir de créer quelque chose qui ressemble à la nature ». Friedrich Hegel, Introduction à l’esthétique.
Ces humains ont la mémoire courte, ils oublient vite les projections temporelles et les dates d'anniversaire. On a beau leur dire ce qui risque de leur arriver, ils n'écoutent pas. On pourrait croire qu'à force de les prévenir, ils sont devenus sourds. Quelques-uns arrivent à se souvenir d'une rencontre animée ou de quelque chose de plus lugubre dans les ténèbres mais cela ne les empêche pas de fermer les yeux et de vite oublier le sombre présage.
Au lieu de dialoguer avec nous, ils parachèvent leur surdité en parlant à notre place, tout en invoquant une amitié idéale comme si nous étions familiers. S'ils préfèrent jouer entre eux à nous imiter, que pouvons nous faire ? Probablement jouer avec eux pour leur montrer autre chose.
C'est ainsi qu'ils connurent les marionnettes qui elles-mêmes ne se savaient pas membre de la troupe théâtrale interactive. Tous jouaient comme si de rien n'était sur la fiction et sur leur propre vie, jusqu'au jour où l'éléphant remplaça la vache qui était dans le couloir.