Pratiques de formation (analyses), Ethnométhodologies, ( Université de Paris VIII), 1985.

numéro spécial de la revue Pratiques de formation, numéro double 11-12.

Sommaire du numéro 11-12

Section 2

Hiérarchies de Concepts
 

2,0  PRESENTATION DU THEME

(par Yves Lecerf)

II n'entre pas dans le rôle normal d'une revue de présenter didactiquement les concepts d'une discipline, et tel n'est pas l'objet de la présente section. Mais nous avons souhaité tenir compte tout de même du double fait qu'en ethnométhodologie

  • les concepts sont très étranges ;
  • et la problématique des définitions l'est bien davantage encore (puisque l'on ne peut pas y donner de définitions objectives).
  • C'est pourquoi un « lexique ethnométhodologique a d'une trentaine de pages environ a été rédigé et placé en fin de ce volume. A travers par contre les contributions que rassemble la présente section, intitulée « Hiérarchies de concepts », c'est plutôt de genèse de concepts et d'articulations entre concepts qu'il sera question, dans les termes suivants
     

    1) Peut-on considérer qu'un certain ensemble déterminé de huit concepts soit appelé à jouer en ethnométhodologie un rôle dominant ? Telle sera la question d'abord évoquée dans une contribution de Benetta Jules-Rosette, dont le nom est universellement connu dans le monde de l'ethnométhodologie, et que nous remercions vivement pour sa participation à ce numéro.

    2) Faut-il au contraire insister sur le rôle central d'un seul concept qui serait l'indexicalité ; et sur celui du langage, intervenant "comme méthode" et "comme machinerie" : tel est le thème dont nous avons eu la chance de trouver, pour le traiter, Jacqueline Signorini.

    3) Et n'y a-t-il pas indexicalité dans la manière même dont on parle de l'indexicalité ? Cette question fait l'objet d'un tour d'horizon remarquablement documenté dans une note d'Alain Coulon.

    4) Peut-on faire usage en ethnométhodologie du raisonnement par induction ? Un passage très explicite de "Structures formelles des actions pratiques" (Garfinkel et Sacks, 1970) semble l'interdire. Qu'en est-il au niveau de l'usage? Peut-on reconstruire les principaux concepts de l'ethnométhodologie à partir de deux seulement d'entre eux, qui seraient l'indexicalité et l'indifférence (cette dernière étant poussée jusqu'au refus du raisonnement par induction) ? Quid de l'ethnométhodologie comme "sociologie sans induction"? Tels sont les sujets qu'aborde une note signée Yves Lecerf.

    5) Les "correctifs" et l'ethnométhodologie : la fin du très beau texte de Louis Quéré (interviewé par Georges Lapassade) - texte dont deux extraits ont déjà été donnés en section précédente nous présente ici l'importante question des "correctifs", c'est-à-dire des applications de l'ethnométhodologie ; ce qui donne l'occasion de définir au passage plusieurs autres notions, dont celle de "quiddité".

    6) Une contribution complémentaire de Benetta Jules Rosette nous présente pour finir le thème de "la description en ethnométhodologie", et une fois encore nous l'en remercions.