Le site dans lequel vous surfez actuellement avait à l'origine de sa création (1993-1994)  pour vocation d'aborder les sciences sociales et humaines, les sciences cognitives et leurs apports pour la construction d'une science des rationalités locales et d'une science spécifique des états modifiés de conscience. Et dans cette voie, d'élaborer une théorie de la culture qui ne soit pas contradictoire avec celle d'une théorie de la science.

Cette recherche transdisciplinaire et personnelle m'a amené à rencontrer un projet de recherche analogue et formalisé par plusieurs générations de chercheurs venant d'horizons divers (sciences sociales, sciences humaines, mathématique, informatique, arts, littérature, philosophie, linguistique, etc.)
C'est la rencontre avec le courant ethnométhodologie radicale des universités de Paris 8 - Paris 7, fondée à l'origine conjointement par Yves Lecerf et Robert Jaulin. (tous deux décédés en 95 et 96)

Pendant la période 1993-1995, cela m'a permis d'affiner mes recherches et surtout d'avoir un discours qui puissent s'appuyer sur des travaux antérieurs et formalisés brillamment. Les outils enseignés étant transdisciplinaires, ils permettent en élargissant le champ d'étude de L'Ethnométhodologie de faire dialoguer les disciplines scientifiques entre elles, et de construire une éthique et une épistémologie des savoirs profanes et savants.

Il est également possible d'utiliser les outils que proposent l'ethnométhodologie, de se les approprier comme il est recommandé en les redéfinissant dans sa propre activité professionnelle et/ou personnelle afin d'élargir ses capacités à traiter des situations sociales, culturelles et inter-culturelles difficiles.

La période de recherche où j'ai collaboré le plus avec d'autres chercheurs et effectué des travaux dans le cadre universitaire se situe entre 1994-1997. Après cette période, mes préoccupations culturelles et scientifiques m'ont poussé à étendre le domaine d'application de l'ethnométhodologie radicale à d'autres disciplines afin d'en prolonger la démarche transdisciplinaire et épistémologique. C'est un projet de recherche qui s'inscrit dès le début dans ce courant, celui d'aborder avec des outils cognitifs rigoureux, le champ d'étude des autres disciplines. C'est un échange et un dialogue qui doit se faire prudemment, étant donné qu'il ne peut être efficace et opératoire que par celui qui maîtrise la complexité de la discipline avec laquelle on cherche à faire des études transdisciplinaires. C'est un échange sur des fondements épistémologiques permettant si cela est nécessaire un débat et une dialectique des contradictions. Une démarche permettant de partager des outils théoriques et des applications pratiques dans le but de faire progresser la recherche dans chacune des disciplines.

Pour résumer ma démarche et celle du courant auquel je me réfère, je peux dire que cela a contribué à faire circuler des idées, des compétences, des réflexions et des attitudes critiques d'une discipline à l'autre tout en étant dans une attitude de respect et en prenant compte des difficultés constituées par l'ethnocentrisme.

Ce programme de recherche à la frontière de plusieurs disciplines, à permis d'aborder, par une approche radicale, les phénomènes sociaux, en y intégrant de façon transdisciplinaire les outils de la logique et de l'informatique. Cette intégration a été la source de nombreux travaux traitant pour certains du mauvais usage de la technologie, de l'outil mathématique et de l'informatique dans les sciences sociales et humaines et pour d'autres sur la création de nouvelles approches théoriques ou technologiques.

La recherche de la connaissance se doit d'éviter les limitations propres à l'ethnocentrisme disciplinaire pour qu'un échange respectueux et ouvert se fasse. Ainsi la connaissance ne doit pas accepter de limites mais toute action doit nécessairement se soumettre à une éthique. C'est ce que permet de faire le programme de l'ethnométhodologie radicale et transdisciplinaire, parvenir à construire une dialectique des contradictions interdisciplinaires en se reposant sur des applications et des travaux épistémologiques démontrant ainsi la nécessité de cette ouverture et l'intégration d'une morale d'action minimale.

Dans la première période de fonctionnement, tel que je l'ai connu à l'université ce courant de recherche s'appuyait sur un ensemble de recherches convergentes ayant pour même sujet, logique mathématique, éthique, épistémologie, état de conscience, phénoménologie de la perception, phénoménologie sociale, informatique, intelligence artificielle, ethnologie, sociologie, étude du sens commun, théorie de la culture et des activités artistiques.

Recherches ayant débouché sur de nombreuses applications pratiques et stratégiques, utilisées ensuite pour enrichir le champ d'étude des autres disciplines, et permettant également d'élaborer une réflexion critique pour gérer certains phénomènes de complexité. De nombreux mémoires de D.E.S.S et thèses de doctorat ont démontré l'utilité de cette démarche.

Dans le monde, il existe plusieurs courants d'études ethnométhodologiques, celui dont je parle se propose d'étudier dans un premier temps le fondement même des connaissances scientifiques et profanes. Ensuite dans une tradition d'application locale, de construire des outils théoriques (modélisables ou non), technologiques, interculturels, transdisciplinaires.

Ce courant français fut le plus radical et le plus transdisciplinaire jusqu'à la disparition de ses 2 fondateurs en 1995 et 1996 (Yves Lecerf, polytechnicien, logicien, ethnométhodologue - Robert Jaulin, mathématicien et ethnologue).

Une deuxième génération de chercheurs poursuit cette démarche au sein du D.E.S.S. Ethnométhodologies et informatique , dans le cadre de l'UF Anthropologie, Ethnologie, Science des Religions de l'Université Paris 7 et l'UFR d'Informatique de l'Université Paris 8, ce D.E.S.S. pouvant déboucher ensuite sur une formation doctorale

Tout cela démontre, une fois de plus, l'utilité de faire des études interculturelles et transdisciplinaires en introduisant dans le champ de la recherche une éthique et l'usage d'outils cognitifs acceptables par tous et redefinissables localement pour éviter des prises de positions rigides, dogmatiques révélant de forme implicite ou explicite de l'ethnocentrisme personnel ou disciplinaire.

Malheureusement, tel que je l'ai connu en france, l'extension du champ d'étude de l'ethnométhodologie aux autres disciplines soulève des résistances. A croire que se pencher sur des études transdisciplinaire, s'intéresser en même temps à des domaines de recherches différents suscite la controverse, à tel point que certaines disciplines font tout pour empêcher que l'on débatte sur le bien fondé de cette démarche de peur de soulever ou de de révéler des contradictions internes et des faillites épistémologiques. Mais il faut bien que cela se fasse un jour, la science fonctionnant comme un réseau mondial, il serait dommage de laisser partir des compétences culturelles et techniques dans les pays qui acceptent ce genre de démarches ou pire de voir disparaître des attitudes, des positions, des recherches pouvant être brillantes et révolutionnaires.

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Quelques exemples de champs d'études et/ou d'applications possibles de l'ethnométhodologie radicale :

- logique mathématique, logique non standard, logique multivalente, logique tétravalente
- éthique, théorie de la morale, théorie de la démocratie, sciences politiques
- épistémologie, sociologie des sciences
- sciences des états modifiés de la conscience, phénoménologie de la perception
- sciences sociales et humaines, sociologie, ethnologie, anthropologie, phénoménologie sociale
- informatique, intelligence artificielle, sciences cognitives
- stratégies, renseignement, prospective, veille technologique, enquête
- management, organisation, gestion des ressources humaines, audit
- philosophie, linguistique, sémiotique
- sociologie de la santé, méthodologie de l’épidémiologie
- théories systémiques de la communication, théories de l'information
- psychothérapie systémique, thérapie à temps courts, hypnothérapie
- littérature, cinéma, culture, arts intéractifs
- droit, histoire, économie
- recherches interdisciplinaires, études transdisciplinaires, création d'interface

Ethnométhodologie radicale (champ d'étude, applications, concepts )

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